Un petit tour dans les Pyrénées...
Partir… S’évader ne serait-ce que l’espace d’un bref séjour : après des mois de confinement, de couvre-feu et d’un climat pour le moins anxiogène, nous sommes nombreux à savourer pleinement cette ‘’liberté’’ retrouvée ! Françoise et Jacques ont eu la gentillesse de m’adresser ce récit d’une de leurs récentes balades dans les Pyrénées, le tout agrémenté de nombreuses photos que je partage avec vous à mon tour…
La ‘’Cabane de Peyrelue’’ est située dans le Parc national des Pyrénées occidentales à 1790 m d’altitude. Photo : Jacques Blancher (Cliquez pour agrandir)
Mi-juin, nous sommes allés en montagne avec quelques amis du Club Alpin. Depuis quelque temps, pour cause de pandémie, nous ne randonnions guère qu'en Charente et en Haute-Vienne et bien que ces balades plus locales nous aient beaucoup plu, nos chères Pyrénées commençaient à nous manquer.
Ces trois jours passés à Gabas et dans les montagnes environnantes nous ont permis d'oublier un peu, pour quelques heures, les menaces qui pèsent sur la biodiversité et même de reprendre espoir, tant la nature était exubérante et riche en couleurs, tantôt harmonieuses, tantôt insolites, tant les isards qui gambadaient en famille sur les pentes et les cimes ensoleillées étaient heureux d'être là... Rien ne semblait pouvoir arrêter la vie qui nous surprenait ici à chaque détour du sentier.
Un matin, nous sommes montés au col de Magnabaigt à partir du lac de Fabrèges. Le sentier s'élève peu à peu à travers la forêt de grands hêtres et sapins, puis serpente dans les petites prairies très verdoyantes couvertes de myriades de fleurs blanches et jaunes : blanches comme les stellaires, les anémones, les ombellifères..., jaunes comme l'étrange tussilage à pétales rectangulaires mêlé aux fleurs de pissenlit, comme le bouton d'or, le populage des marais... Mais quelle ne fut pas notre surprise de découvrir autant de trolls des marais rassemblés !
SStellaires, Anémones, Troll des marais, Gentiane, Grassette, Asphodèle… quelques-unes des nombreuses fleurs des montagnes, retrouvées avec un immense plaisir… Photos : Jacques Blancher (Cliquez pour agrandir)
Éparpillées sur ces tapis d'herbes et de fleurs ou blotties entre les pierres ou les rochers, des teintes plus nuancées ont attiré nos regards : le bleu lumineux de la gentiane printanière, le bleu intense de la gentiane acaule, le bleu discret du myosotis, le bleu foncé de la grassette carnivore, le violet sombre du géranium livide, le rouge clair du rhododendron, le rose vif du silène, le rose chair de la benoîte des ruisseaux... Les plantes en fleurs étaient innombrables mais les jonquilles, les iris, les grandes gentianes et les saxifrages n'étaient vêtus que de vert, avant ou après floraison.
Œuvre d’art façonnée par Dame Nature dans un décor somptueux… Photo : Jacques Blancher (Cliquez pour agrandir)
C'est en approchant du pic de Chérue, dans ce décor a priori idyllique, que nous avons découvert de nombreux isards (1) et le spectacle attendrissant d'un petit chevreau qui suivait sa maman de très près, tandis que les autres isards cabriolaient sur les crêtes. L'après-midi, alors que nous redescendions vers la vallée, nous les avons retrouvés beaucoup plus calmes à l'heure de la sieste, immobiles sur quelques névés. Nous les avons observés et photographiés de loin puis, afin de ne pas les déranger, nous avons pris un autre chemin. Nous avons entendu des marmottes mais ne les avons pas vues, avons aperçu des vautours, des milans royaux et un traquet motteux qui volait de rocher en rocher. Le lendemain, lors d'une autre randonnée, nous avons vu des milliers de têtards dans les petites mares du col de Peyrelue.
Un groupe d’Isards, une mère et son petit croisés le matin puis les mêmes, se reposant l’après-midi sur un névé… Photos : Jacques Blancher (Cliquez pour agrandir)
Peut-être ces images de végétation si luxuriante, de bonheur si communicatif des isards ont-elles été un peu enjolivées par notre imaginaire, suite à notre longue absence. Peut-être aussi, au cœur de cette nature en fête, avons-nous involontairement refusé de voir certains indices de la dégradation de la biodiversité. Nous préférons croire que la nature, revivifiée par la raréfaction des bipèdes, a repris ses droits, mais pour combien de temps ?
Françoise et Jacques Blancher
Le bonheur retrouvé de la randonnée avec des amis et une vue sur le pic du Midi d'Ossau. Photos : Jean-Pierre Boudin (Cliquez pour agrandir)
- Quoique très proche de son ‘’cousin’’ le Chamois, l’Isard des Pyrénées est une espèce à part entière (NDLR)
Si vous avez apprécié cette publication,
partagez-là avec vos amis et connaissances !
Si vous souhaitez être informé dès la parution d’un nouvel article,
Abonnez-vous !
C’est simple et, naturellement, gratuit !