Et la maison continue de brûler…

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Les prévisions pour 2050, soit quand les enfants nés cette année auront 30 ans, font froid dans le dos. Certaines zones du Moyen-Orient, de l’Inde, de l’Afrique deviendront inhabitables en raison d’une forte hausse des températures.

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) alerte sur l’impact que pourrait avoir un réchauffement supérieur à 1,5°C au cours des cinquante prochaines années. Photo : Orlando Sierre/AFP

« La vie sur Terre peut se remettre d’un changement climatique majeur en évoluant vers de nouvelles espèces et en créant de nouveaux écosystèmes. L’humanité, elle, ne le peut pas… »

Alors même que la pandémie covidienne frappe toujours, que l’on redoute les conséquences du variant Delta, voici que tombe le rapport du GIEC (1) sur le réchauffement climatique. Il est catastrophique. Du virus au carbone, sale temps pour la nature humaine.

En 2014, un an avant la conférence mondiale sur le climat et les accords de Paris, ce groupe d’experts avait, dans un précédent rapport, tiré la sonnette d’alarme. Cette fois, l’homme a les pieds dans l’eau et la tête dans le CO2.

Le texte de 4 000 pages, non officiel car il n’est pas ratifié par les 195 États membres, a été diffusé en fin de semaine par l’AFP. C’est une bombe. Et elle n’est même plus à retardement tant les conséquences du réchauffement se font déjà sentir.

Visibles depuis une vingtaine d’années, les changements climatiques vont se poursuivre et même s’accroître. Pourquoi ? Parce que les gaz à effet de serre ont une inertie redoutable. Au bout d’un siècle, il reste dans l’atmosphère près de la moitié du CO2 émis et cette pollution est aujourd’hui encore, malgré les efforts entamés, quatre fois supérieure à celle des années 1960 !

Même s’il faut toujours rester prudent avec les exercices prédictifs, le rapport du GIEC est très affirmatif sur un point : il est désormais trop tard pour préserver l’équilibre du climat tel que nous l’avons connu. Et les conséquences désastreuses à plus ou moins long terme s’alignent dans une triste parade.

Les prévisions pour 2050, soit quand les enfants nés cette année auront 30 ans, font froid dans le dos. Certaines zones du Moyen-Orient, de l’Inde, de l’Afrique deviendront inhabitables en raison d’une forte hausse des températures, provoquant des migrations climatiques et des crises géopolitiques. La hausse du niveau des mers et le grignotage des côtes vont aller en s’amplifiant. Les phénomènes climatiques violents, de la sécheresse aux tempêtes, seront plus fréquents et plus destructeurs… Des ressources agricoles vont disparaître engendrant des risques de famines…

Alors, on est foutu ? À quoi bon continuer les efforts si les prévisions sont à ce point sombre ? Non ! Si le rapport est cinglant sur les risques à venir, il ouvre aussi des fenêtres d’espoir. Les scientifiques plaident pour « une transformation radicale des processus et des comportements à tous les niveaux : individus, communautés, entreprises, institutions et gouvernement » pour infléchir la tendance.

Ils exhortent aussi les nations à s’adapter au plus vite aux changements et aux risques déjà existants en protégeant les populations et les écosystèmes.

Enfin, de nombreux scientifiques souhaitent que les jeunes générations soient sensibilisées à ce thème sans pour autant les enfermer dans un scénario apocalyptique. L’humanité a souvent su faire preuve de créativité pour relever les défis. Elle se retrouve confrontée au plus grand d’entre eux : celui de sa survie.

Philippe Lemoine/Ouest-France (27/06/2021)

(1) Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.

 

 

 

 

 

Si vous avez apprécié cette publication,

partagez-là avec vos amis et connaissances !

Si vous souhaitez être informé dès la parution d’un nouvel article,

Abonnez-vous !

C’est simple et, naturellement, gratuit !

 

 

 

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
Z
Comme Dominique , j'ai pensé à la mise en garde de René Dumont , et nous en sommes là: énième alerte que les décideurs mettront sous le tapis ! Je ne crois plus en un sursaut salvateur !
Répondre
B
C'est tout de même flippant !!
Répondre
D
Rappelons-nous René Dumont écologiste candidat à la présidentielle en 1974.. pas pris au sérieux, les signes n’étaient sans doute pas assez alarmants alors. Depuis ils le sont hélas et de plus en<br /> plus . Et on continue ! Ah si on l’avait cru et élu , la France aurait montré l’exemple au monde entier !
Répondre
J
On aimerait être surpris, dans le bon sens bien sûr, mais ce n'est pas le cas.
Répondre
J
Et combien de pourris paye t-on encore pour prétendre que le réchauffement climatique n’existe pas ?
Répondre
J
"Sensibiliser les jeunes générations sans pourtant les enfermer dans un scénario apocalyptique", l'article n'en prend pas le chemin !
Répondre
D
L'homme n'a pas su prévoir, bloqué dans son ego, il en subira les conséquences !
Répondre
D
c'est assez désespérant, ça devrait être motivant, mais l'homme ,n'est pas sage
Répondre
C
Ouf! C'est plutôt alarmant... :(
Répondre