En Seine-Maritime, l'abattage de 1 430 renards par des chasseurs définitivement annulé

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Vendredi 25 juin 2021, le tribunal administratif a annulé l'arrêté préfectoral du 20 juillet 2020, qui autorisait l'abattage de 1 430 renards dans le département de Seine-Maritime…

Le tribunal administratif de Rouen (Seine-Maritime) a statué en faveur des renards, vendredi 25 juin 2021. Photo : Pixabay

Vendredi 25 juin 2021, le tribunal administratif de Rouen (Seine-Maritime) a définitivement annulé l’arrêté préfectoral autorisant l’abattage de 1 430 renards par des lieutenants de louveterie, donnant raison à l’association AVES France, à l’association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS), à la Ligue pour la protection des oiseaux et au Groupe mammalogique normand, et enfin à l’association One Voice, qui avaient conjointement entrepris un recours contre cet arrêté.

L’argumentaire de la préfecture n’a pas été retenu

Dans son arrêté, la préfecture expliquait que cet abattage se justifiait car il avait été observé « une hausse tendancielle des renards au vu des prélèvements réalisés par piégeage et des déclarations de dégâts sur les quatre dernières années ». Le représentant de l’État pointait également un risque sanitaire recensant « des cas avérés de gale sarcoptique », et indiquait que le renard était vecteur de l’échinococcose alvéolaire, transmissible à l’homme et de la néosporose caninum, transmissible aux bovins.

Autre argument avancé par la préfecture : « L’impact de prédation de cette espèce sur la petite faune sauvage (perdrix notamment) et les élevages amateurs de volailles est jugé important. »

La population des renards est « stable »

Dans son jugement, le tribunal administratif n’a pas retenu l’argumentaire de la préfecture, estimant que la population des renards est « stable dans le département de Seine-Maritime » au regard de « l’Indice kilométrique d’abondance (IKA), qui consiste à dénombrer le nombre d’individus par kilomètre carré, et qui est inférieur à la moyenne nationale ». Concernant les maladies, le tribunal assure que l’échinococcose alvéolaire « demeure une maladie parasitaire rare et stable en France », que « seule une quarantaine de cas est enregistrée chaque année depuis 2007 sur l’ensemble du territoire national ».

Pour la gale sarcoptique, « si le préfet produit, dans le cadre de l’instance, quelques témoignages, au demeurant peu nombreux, attestant de l’infestation de quelques renards prélevés dans le département, il ressort des pièces du dossier que la gale sarcoptique est une maladie bégnine qui se transmet rarement à l’homme et dont la guérison est spontanée ». En dernier lieu, « il n’est pas établi ni même allégué en défense par l’administration, laquelle se borne à évoquer le cas de la perdrix grise, que le renard exercerait une prédation sur les autres petits gibiers du département », peut-on lire dans le jugement du tribunal.

« On a eu raison de se battre »

L’arrêté avait déjà été suspendu en référé le 2 septembre 2020 par le tribunal administratif de Rouen. Mais ce vendredi 25 juin 2021, le tribunal a statué sur le fond, à savoir si la préfecture avait eu raison ou non de prendre cet arrêté. Christophe Coret, le président de l’association AVES France est satisfait que le tribunal ait statué en leur faveur. « On a eu raison de se battre et cette décision fera jurisprudence. Cela incitera l’État à vraiment justifier la signature de tels arrêtés à l’avenir », réagit-il. Par ailleurs, l’ASPAS assure que le renard peut être « très utile » à l’homme et aux agriculteurs. « C’est un charognard, il s’attaque aux proies faibles et malades qui peuvent propager des maladies. »

Manon Loubet/76 Actu (29.06.2021)

 

 

 

 

 

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B
Tant mieux !<br /> Je passe en coup de vent étant peu présente sur la toile avec de la famille à la maison<br /> Bon dimanche Jean-Louis
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C
Ouf! Quelle bonne nouvelle! Belle journée!
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F
Un massacre évité ! c'est une bonne nouvelle !
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Z
Bonne nouvelle à appliquer partout!
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J
Bonne nouvelle !<br /> Et : piéger les renards pour les dénombrer… ça pue bien fort !
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M
Bonne nouvelle en espérant qu'elle fera jurisprudence car les préfectures ressortent chaque année les mêmes arguments éculés sans jamais chercher à savoir s'ils sont justifiés ou non. L'Important c'est de faire plaisir aux chasseurs.
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D
Une bonne nouvelle dans cet amoncellement d’ignominies. Ça fait du bien et ça redonne espoir pour la cause animale!
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