Les aides à l’agriculture bio amputées des deux tiers

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Chaque année sur les 10 milliards d’euros d’aides publiques versées à l’agriculture française, moins de 2% vont à l’agriculture biologique. Alors que 10% des agriculteurs sont désormais en bio.

Les aides à l’agriculture bio amputées des deux tiers

Parce que le ministère de l’agrochimie n’est jamais à cours d’idée pour casser la dynamique entourant le développement de la bio, d’ici fin juin, le gouvernement pourrait décider d’amputer des deux tiers certaines aides versées aux paysans bio ! En moyenne, les paysans bio risquent de perdre 131 euros par hectare !

Non content de soutenir l’agriculture chimique en réautorisant les insecticides « tueurs d’abeilles » tout en refusant d’interdire le glyphosate, le gouvernement s’apprête donc à baisser les aides à la bio. Pendant ce temps-là, ce sont des milliards d’euros d’aides européennes qui vont encore être mobilisées pour maintenir un modèle agricole à bout de souffle.

A la veille de décisions importantes dans le cadre des négociations de la PAC (Politique agricole commune) qui détermineront le futur modèle agricole français jusqu’en 2027, le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie confirme pour l’instant la politique menée par Emmanuel Macron depuis le début de son quinquennat : soutenir une agriculture productiviste et industrielle dopée aux pesticides tout en cassant la dynamique de l’agriculture bio.

Alors que les citoyens sont très majoritairement favorables au développement de l’agriculture bio (Selon le sondage exclusif réalisé par l’institut IFOP pour Agir pour l’Environnement (mai 2019), 73% des Français étaient favorables au versement des subventions prioritairement à l’agriculture bio et 89% étaient favorables à l’interdiction totale des pesticides chimiques), le gouvernement continue de soutenir un modèle dépassé et pollueur.

Ainsi, après avoir supprimé une partie des aides à la bio dès 2017, payer les aides à la bio avec plus de 3 ans de retard entraînant des faillites et des surendettements de paysans bio sans compensation, le gouvernement continue son travail de sape.

Nous demandons au gouvernement de revenir sur ses premiers arbitrages et de soutenir massivement la transition écologique de l’agriculture pour les 6 prochaines années :

  • En fixant comme objectif : au moins 20% de surface agricole en bio en 2027
  • En mobilisant au moins un milliard d’euros par an (soit 10% du total des aides publiques) pour continuer à développer l’agriculture bio en France.
  • En conditionnant le reste des aides (soit 9 milliards d’euros) à un respect de l’environnement, de la qualité de l’eau et de la santé avec une baisse massive et progressive de l’utilisation des pesticides (au moins -50%).

Sans une forte mobilisation des citoyens, les aides aux agriculteurs bio vont diminuer de 66% et casser irrémédiablement la dynamique de conversion des agriculteurs conventionnels vers le bio et ainsi continuer à favoriser une agriculture industrielle et chimique.


Retrouvez l’enquête de #Basta réalisée par Caroline Trouillet pour le compte du collectif pour une autre PAC : « La Politique Agricole Commune : ses chèques aux mieux dotés, ses œillères sociales et environnementales »

 

 

 

 

 

Signez ICI la pétition pour soutenir l’agriculture Bio

 

 

 

 

Si vous avez apprécié cette publication,

partagez-là avec vos amis et connaissances !

Si vous souhaitez être informé dès la parution d’un nouvel article,

Abonnez-vous !

C’est simple et, naturellement, gratuit !

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
B
On marche sur la tête...
Répondre
C
C'est aberrant : en clair, on donne à ceux qui en ont déjà beaucoup et on retire à ceux qui en auraient le plus besoin ! <br /> Pétition signée plutôt deux fois qu'une !
Répondre
Z
C'est vrai quoi, faudrait pas faire de peine à sa Majesté la FNSEA et autre lobby! <br /> Pétition signée.
Répondre
F
Pétition signée
Répondre
M
Depuis le début ce gouvernement est le plus anti écologie que le pays ait connu depuis 30 ans. Totalement à la solde des grands lobbies chimiques et de son corolaire l'agriculture industrielle dont le bras armé est la FNSEA.
Répondre