Journal du reconfinement/Acte 3 ‘’La parcelle bio d'un jeune agriculteur du Béarn vandalisée au désherbant chimique’’

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Guillaume Sarraillé, agriculteur bio à Bournos, au nord de Pau, a été victime d'un acte de vandalisme. Une de ses parcelles a été aspergée d'herbicides chimiques et il a retrouvé une dizaine de bottes de clous dans son champ.

Guillaume Sarraillé montre la trace laissée par le désherbant dans son champ qui va perdre son label bio. Photo : R. Hauville/F3Aquitaine

 

Les faits remontent au mois de mars dernier. Guillaume voit jaunir une partie de son champ mais comme les températures sont assez fraîches, il pense à un épisode de gel.

C'est quand il tombe sur des "bottes de pointes", plus précisément des paquets de clous, qu'il commence à s'inquiéter. Il comprend alors que la végétation brûlée l'a été avec du désherbant chimique. Avec sa compagne ils décident d'éloigner les chevaux qu'ils avaient installés là redoutant des effets néfastes sur la gestation des juments.

Sur cette parcelle, en fin de conversion bio, il va devoir repartir de zéro. "J'allais attaquer la pleine certification en avril sur l'exploitation mais cette partie ne pourra pas être labellisée. Il faudra repartir sur un cycle de 3 ans de conversion".

 

Le jeune exploitant a trouvé une dizaine de ces bottes de clous sur une de ses parcelles. Photo : R. Hauville/F3Aquitaine

D'où vient la menace ?

Guillaume s'interroge. Qui peut lui en vouloir ? Il a bien eu quelques démêlés avec certains locaux à propos d'un rallye automobile. Mais l'affaire est aujourd'hui réglée et apaisée. "Je pense que cet acte de malveillance dépasse cette histoire de rallye. C'est un coup qui vise l'agriculture qu'on représente, l'agriculture paysanne, qui n'est pas à la merci des coopératives et des cours du marché" avance le jeune agriculteur installé à Bournos depuis 6 ans.

Avec sa compagne Alexia ils travaillent depuis 4 ans à la conversion en bio des 38 hectares de leur exploitation. Ils produisent des céréales, fabriquent leur farine et leur pain et élèvent des brebis basco-béarnaises pour le fromage et les yaourts. "Nous travaillons selon les principes d'une agriculture traditionnelle : sans pesticide, ni engrais chimique. Nos semences et matières premières sont issues de l'agriculture biologique, et nous sommes autonomes en aliment pour nos brebis (maïs, triticale, son et blé, foin et paille)."

Un clivage s'est-il créé entre agriculture bio et agriculture conventionnelle ? Un malaise qui expliquerait de tels actes ? Guillaume Sarraillé a du mal à comprendre. "On a de très bonnes relations avec le voisinage et mes confrères paysans, j'apprends beaucoup d'eux. On n'est pas des écologistes sectaires".

Le président de la chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques, Bernard Layre, a tenu à dénoncer ce qu'il appelle de "l'agribashing". "C'est inadmissible que cela vise du bio ou du conventionnel" a-t-il déclaré. Guillaume a déposé une main courante et s'apprête à porter plainte.

France3 Nouvelle Aquitaine (13.04.2021)

Voir le reportage d'Olivier Lopez et Romain Hauville : ‘’La parcelle bio d'un jeune agriculteur du Béarn vandalisée au désherbant chimique’’ (1 :40)

‘’La parcelle bio d'un jeune agriculteur du Béarn vandalisée au désherbant chimique’’ (1 :40)

 

 

 

 

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C
Je trouve particulièrement lamentable de s'en prendre au sol : il y en a, et ce n'et pas davantage acceptable, qui s'en prennent aux animaux pour régler leurs différents entre voisins ou collègues... Tout cela témoigne d'une rare et dangereuse méchanceté ! Il faut absolument que ce jeune couple dépose plainte sinon les "pollueurs" auront gagné !<br /> Avec toute ma sympathie à guillaume et Alexia et mes remerciements à Jean-Louis pour ce partage fort utile...
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Z
Honteux et scandaleux ! Mais qui en dit long ! Hélas!
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M
C'est triste pour ce jeune couple sympathique je leur souhaite beaucoup de courage pour continuer dans la voie qu'ils ont choisie. Sans doute des jaloux qui ne supportent pas de voir d'autres réussir avec des méthodes différentes.
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F
Le clivage entre agriculture bio et agriculture conventionnelle n'a pas été créé récemment. Il existe de fait sans doute depuis longtemps et s'aggrave de jour en jour. Mais les actes de malveillance qu'il entraîne prouvent que certains humains ne peuvent ou ne veulent pas trouver le chemin qui mène de l'une à l'autre. Car la bêtise humaine n'a hélas pas de limites. De tout cœur avec Guillaume et Alexia !
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M
Voici : la monstruosité dû à la bêtise des anti écolos<br /> Tous les écolos ne sont pas comme des élus soi-disant écolo qui ne pensent qu'à leur réélection et font des actions insensées et idiotes contraire à l'intelligence écologiques: rejet de cette pensée, qui elle, est louable. Courage à ce jeune couple courageux
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A
Evidemment attristés pour Guillaume et Alexia. Il faut les encourager, les soutenir dans leur désir de porter plainte et donner le plus de publicité possible à ces actions malveillantes qui déshonorent l'agriculture conventionnelle : ces agriculteurs à pesticides n'ont pas encore compris que le vent a tourné, l'avenir immédiat est dans le bio. Courage, Guillaume et Alexia.
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J
Cela sent fortement la nuisance interprofessionnelle.
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J
La bassesse existe depuis la nuit des temps. Elle fait toujours aussi mal.
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C
C'est lamentable de saccager ainsi à la fois le travail d'un homme qui est dans le respect et l'amour de la terre et une parcelle de notre planète. Une honte!
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J
Des méthodes lamentables qui montrent le peu de respect que ces ''terroristes'' ont pour le sol : une terre qui, il faut le rappeler, nourrit également les agriculteurs dits ''conventionnels'' que le bio dérange au point de commettre ce genre de délit !
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