Journal du couvre-feu/J 91 ‘’J'aime les blaireaux !’’
Une déclaration d’amour ce matin : "Oui j'aime les blaireaux. Alors je ne vous parle pas de ma vie privée (quoique) mais des blaireaux les vrais, Meles meles leur nom scientifique, de la famille des mustélidés"…
"J'aime les blaireaux" une campagne pour sauver les mustélidés. Photo : James Warwick/Getty (Cliquez pour agrandir)
‘’J’aime les blaireaux’’ est une campagne lancée par l’Association de protection des animaux sauvages, l’ASPAS, pour « tordre le cou, écrit-elle, à certaines contre-vérités véhiculées par le monde de la chasse »…
Des images de déterrage de blaireaux ont fait beaucoup parler ces derniers temps. Ça s’appelle la ‘’vénerie sous terre’’ et le principe est assez simple : « chasser le blaireau dans les galeries qu’il creuse dans le sol, grâce à une meute de chiens », là je vous cite la Fédération des chasseurs. On le sort la plupart du temps avec des pinces métalliques avant de l’achever.
C’est une pratique légale ?
Oui totalement, le blaireau est classé dans la catégorie gibier –même s’il ne se mange pas- et n’est pas protégé, alors qu’il l’est par exemple en Espagne, Italie, Belgique, Irlande… Et les associations écologistes voudraient bien qu’on les préserve un peu plus ces petits blaireaux, enfin petits… 80 cm de long et une bonne quinzaine de kilos en moyenne…
Des prédateurs, au rôle donc indispensable dans la chaîne alimentaire, qui vont se nourrir aussi bien de petits rongeurs que de vers de terre, leur plat favori parait-il, en passant par les insectes, les champignons et les fruits. Animal injustement accusé de pulluler, de transmettre des maladies, et de ravager les cultures selon l’ASPAS, qui en fait carrément la promo dans un petit kit, destiné d’abord aux écoles et centres d’animation mais valable pour tous : croyez-moi j’y ai appris plein de choses !
Faites-nous aimer les blaireaux, Camille !
Et bien nous avons affaire à des ingénieurs, des architectes souterrains capables de creuser des terriers immenses avec différentes galeries et chambres, les blaireaux, blérettes et blaireautins vivant en groupe, 5 individus en moyenne, avec une vraie cohésion, ils se font même leur toilette mutuellement ! Terriers dans lesquels se succèdent les générations, tous les 5 ans, et les invités, car le blaireau est accueillant, il partage avec les lapins ou les renards.
Tout cela contribue à aérer les sols et donc les fertiliser.
Animal nocturne et discret, il est difficile d’apercevoir sa tête rayée noir et blanc (hormis au bord des routes où il en meurt environ 30 000 par an), d’ailleurs lui n’y voit rien il est relativement myope, mais il a pour compenser des moustaches qui lui permettent de détecter les obstacles et surtout un odorat ultra développé, 800 fois plus que le nôtre ! Dernier élément, il serait moins agressif qu'on ne le croit, les défenseurs des blaireaux voudraient donc bien qu'on ne s'en serve plus comme d'une insulte...
Halte donc aux idées reçues : j'aime les blaireaux et c'est comme ça !
Camille Crosnier*/France Inter (10.03.2021)
*Camille Crosnier présente la ‘’Chronique Environnement’’, du lundi au jeudi, dans l’Édito Carré sur France Inter
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