Journal du couvre-feu/J 86 ‘’Pollution lumineuse’’
Une action de désobéissance civile, rien de bien grave mais un symbole et des messages derrière comme toujours pour ce type d’initiative qui vise à sensibiliser l’opinion…
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Éteindre les enseignes lumineuses des commerces laissées allumées la nuit. Photo : Wizzy Gang
Un peu partout en France des collectifs de sportifs organisent des sorties nocturnes (quand il n’y a pas de couvre-feu) pour éteindre les lumières des commerces, et faire respecter la loi au travers d’un sport : le Parkour qui consiste à évoluer en ville en faisant des acrobaties. En pratique, ils utilisent les systèmes d’extinction de secours des enseignes pour forcer leur mise en veille, et surtout ils partagent leurs « exploits » le plus largement possible sur les réseaux sociaux.
La loi impose aux commerces d’éteindre leurs lumières la nuit
C’est l’arrêté du 27 décembre 2018 relatif à la prévention, à la réduction et à la limitation des nuisances lumineuses qui prévoit que les éclairages intérieurs des locaux professionnels doivent être éteints maximum une heure après la fermeture du lieu, les enseignes lumineuses entre 01h00 et 06h00 du matin, et les vitrines entre 01h00 et 07h00. Pas besoin d’attendre la fin du couvre-feu pour constater que la loi est peu respectée malgré les risques encourus : coupure de courant et 7 500 euros d’amende maximum.
Malgré l’enjeu aussi… un gaspillage d’énergie et des dépenses inutiles, des troubles pour les personnes, la faune, la flore et les écosystèmes, un ciel nocturne qui n’est plus jamais vraiment noir et qu’on ne peut plus admirer.
Puisque la règle est peu appliquée, des collectifs s’organisent
Avec des techniques bien à eux, acrobatiques bien souvent donc inutile de vous aventurer cette nuit en bas de chez vous ! Vous risqueriez de finir aux urgences avec une amende en poche. Mais cela n’enlève rien à leur détermination. Mathieu Brulard est membre du Wizzy Gang à Rennes, il pratique le parkour et des actions d’extinction… avec une technique bien rôdée ! Derrière l’action de désobéissance civile et la volonté de sensibiliser l’opinion aux enjeux de la pollution lumineuse il y a aussi un jeu, une démarche sportive aussi. Et puis une volonté d’échanger avec les commerçants.
L'efficacité en question
Au final, est-ce vraiment efficace ? Rien n’est moins sûr, quoiqu'on en parle à la télé, la radio, les réseaux sociaux font un peu de bruit, les consommateurs les plus engagés pourraient en parler avec leurs commerçants, leurs élus… pour que finalement, la nuit, on fasse ce geste si simple : éteindre la lumière. Une action logique pour ces jeunes qui n’attendent rien des politiques mais qui ont cet héritage, le climat qui se dérègle, et quoiqu’il arrive, ces jeunes n’ont pas l’intention d’attendre les bras croisés.
*Valère Corréard présente Social Lab tous les dimanches à 6h49 sur France Inter
Vidéo : Pollution lumineuse : des milliers de points lumineux dans le ciel toulousain (4 :43)
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