Journal du couvre-feu/J 86 ‘’Pollution lumineuse’’

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Une action de désobéissance civile, rien de bien grave mais un symbole et des messages derrière comme toujours pour ce type d’initiative qui vise à sensibiliser l’opinion…

Éteindre les enseignes lumineuses des commerces laissées allumées la nuit. Photo : Wizzy Gang

Un peu partout en France des collectifs de sportifs organisent des sorties nocturnes (quand il n’y a pas de couvre-feu) pour éteindre les lumières des commerces, et faire respecter la loi au travers d’un sport : le Parkour qui consiste à évoluer en ville en faisant des acrobaties. En pratique, ils utilisent les systèmes d’extinction de secours des enseignes pour forcer leur mise en veille, et surtout ils partagent leurs « exploits » le plus largement possible sur les réseaux sociaux.

La loi impose aux commerces d’éteindre leurs lumières la nuit 

C’est l’arrêté du 27 décembre 2018 relatif à la prévention, à la réduction et à la limitation des nuisances lumineuses qui prévoit que les éclairages intérieurs des locaux professionnels doivent être éteints maximum une heure après la fermeture du lieu, les enseignes lumineuses entre 01h00 et 06h00 du matin, et les vitrines entre 01h00 et 07h00. Pas besoin d’attendre la fin du couvre-feu pour constater que la loi est peu respectée malgré les risques encourus : coupure de courant et 7 500 euros d’amende maximum.

Malgré l’enjeu aussi… un gaspillage d’énergie et des dépenses inutiles, des troubles pour les personnes, la faune, la flore et les écosystèmes, un ciel nocturne qui n’est plus jamais vraiment noir et qu’on ne peut plus admirer.

Puisque la règle est peu appliquée, des collectifs s’organisent

Avec des techniques bien à eux, acrobatiques bien souvent donc inutile de vous aventurer cette nuit en bas de chez vous ! Vous risqueriez de finir aux urgences avec une amende en poche. Mais cela n’enlève rien à leur détermination. Mathieu Brulard est membre du Wizzy Gang à Rennes, il pratique le parkour et des actions d’extinction… avec une technique bien rôdée ! Derrière l’action de désobéissance civile et la volonté de sensibiliser l’opinion aux enjeux de la pollution lumineuse il y a aussi un jeu, une démarche sportive aussi. Et puis une volonté d’échanger avec les commerçants.

L'efficacité en question

Au final, est-ce vraiment efficace ? Rien n’est moins sûr, quoiqu'on en parle à la télé, la radio, les réseaux sociaux font un peu de bruit, les consommateurs les plus engagés pourraient en parler avec leurs commerçants, leurs élus… pour que finalement, la nuit, on fasse ce geste si simple : éteindre la lumière. Une action logique pour ces jeunes qui n’attendent rien des politiques mais qui ont cet héritage, le climat qui se dérègle, et quoiqu’il arrive, ces jeunes n’ont pas l’intention d’attendre les bras croisés.

Valère Corréard/Social Lab*

*Valère Corréard présente Social Lab tous les dimanches à 6h49 sur France Inter

Vidéo : Pollution lumineuse : des milliers de points lumineux dans le ciel toulousain (4 :43)

 

 

 

 

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D
Encore une fois: il y a parfois un fossé entre ce qui est légal et ce qui est simplement légitime.
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B
La pollution lumineuse... Un vrai problème...
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Z
C'est pourtant simple à comprendre et ça ne devrait pas être difficile à faire appliquer surtout en ces temps de couvre feu ! Quelque chose m'échappe!
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F
Quelle utilité pourrait-il y avoir à laisser des vitrines et enseignes éclairées la nuit ? Aucune, me semble-t-il. Ces magasins vont-ils pour autant vendre davantage ? Est-ce que ça vaudrait la peine de tenter une étude sur le sujet ? ou est-ce que la réponse est évidente ? Dans ce cas pourquoi persister dans cette manie stupide ? Mais il y a peut-être une raison qui m'échappe...
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M
Comme toujours quand il s'agit d'écologie ce sont les citoyens qui doivent prendre les choses en main.<br /> Il ni a décidément rien à attendre des élus et des pouvoirs publics dans ce domaine même pas l’application de textes de lois qu'ils ont pourtant voté.Après on peut discuter de la méthode mais de nos jours si on ne fait pas d'actions spectaculaires dont on parle rien ne change.
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J
Si les lois ne manquent pas, les moyens de les appliquer manquent totalement. Ces "désobéissances civiles " me gênent. On parle de collectif sportif, quand il n'y a pas de couvre-feu; ils se donnent un cadre légal.
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J
J’ai beaucoup de mal à comprendre ces municipalités qui n’ont toujours pas opté pour l’extinction de l’éclairage public entre 23h et 6h du matin ! Pour les communes rurales comme celle que nous habitons (200 et quelques habitants) cela représente une économie d’énergie substantielle et donc aussi une économie pour l’ensemble de la collectivité ! Qui pourrait s’en plaindre, à part quelques râleurs impénitents que, de toutes manières, on ne pourra jamais satisfaire ? <br /> Quant aux enseignes lumineuses -en particulier dans ces zones commerciales qui, d’un bout à l’autre de notre pays, se ressemblent par leur laideur- il y a, c’est une évidence, un gaspillage monstre et un non-respect de la loi qui semble n’émouvoir pas grand monde : ces lanceurs d’alerte ont donc parfaitement raison d’attirer l’attention des décideurs et des contrevenants sur leur manque de conscience écologique…
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