Journal du couvre-feu-J 89 'Les Ragondins'
Si vous tapez ‘’Ragondin’’ sur votre moteur de recherche préféré, celui-ci vous guidera principalement vers des sites qui vous apprendront comment piéger, éliminer, bref se débarrasser de ce rongeur accusé de miner les berges ! Et si nous changions notre regard sur le Myocastor qui ne mérite peut-être pas tant de haine ?
Le Ragondin (Myocastor coypus), un rongeur introduit aux capacités d’adaptation étonnantes… Photo : JLS (Cliquez pour agrandir)
Tenter de réhabiliter un animal aussi unanimement honni, avouez que la tâche n’est pas vraiment simple d’autant plus que certains ‘’dégâts’’ ne plaident vraiment pas en faveur du Ragondin ! Je vais pourtant tenter de me faire ‘’l’avocat du diable’’ et de vous le montrer sous des aspects nettement moins effrayants que ceux largement véhiculés par ses détracteurs… et, pardi, ils sont plutôt nombreux !
Le ragondin est une espèce dite ‘’invasive’’ : la faute à qui ?
Originaire d’Amérique du Sud, le ragondin a été introduit en Europe au cours du 19ème siècle pour exploiter sa fourrure qualifiée de ‘’bon marché’’… Comme ce fut le cas pour d’autres espèces, les Ragondins qui ont si vaillamment colonisé toutes les zones humides disponibles sont des descendants provenant soit d’évasions de ces sinistres élevages soit, et cela mérite d’être souligné, issus de lâchers volontaires ! S’offusquer désormais des conséquences de ces actes est donc un peu facile puisque la seule responsabilité en incombe à celui-là même qui s’en indigne aujourd’hui de manière si véhémente : l‘humain !
Diaporama : JLS
En ce qui me concerne et, à force de le regarder vivre et évoluer, j’ai de plus en plus de sympathie pour cet animal que je nomme affectueusement ‘’mon castor à moi’’ (oui, je suis un peu bricoleur aussi…) : les similitudes avec le remarquable bâtisseur de barrage qu’est ce dernier, sont en effet nombreuses. Sa taille tout d’abord, et sa tête, font à première vue immanquablement penser au Castor : bien sûr le gabarit du Ragondin est quelques trois fois plus modeste (7 kg en moyenne contre 21 kg pour le castor) mais, pour l’observateur néophyte, quoique de taille, cela n’est qu’un détail sans grande importance… Ses longues incisives jaunies -qu’il doit probablement à de lointains ancêtres grands amateurs de Gitanes maïs…- rappellent également les redoutables dents du Castor, infatigable coupeur d’arbres pour son alimentation et pour l’édification de ses ouvrages aquatiques. Les deux rongeurs sont pareillement végétariens… même si, l’honnêteté m’oblige à reconnaître qu’il arrive au Ragondin, fine gueule, de s’offrir une moule ou une écrevisse de temps à autre ! De mauvaises langues racontent même qu’il lui arrive aussi de se délecter à l’occasion d’une nichée d’oiseaux fraîchement éclose ! Odieuse calomnie qui n’a d’autre objet que de salir un peu plus encore la réputation de ce malheureux Ragondin…
Diaporama : JLS
Outre la taille nettement plus modeste du Ragondin comparée à celle du ‘’vrai’’ Castor, ce qui différencie vraiment les deux espèces est leur queue : ainsi, l’un s’est vu pourvu d’une élégante raquette (ou palette si vous préférez) bien utile pour la nage sous l’eau ou encore pour positionner des branches sur ses constructions, tandis que l’autre s’est retrouvé affublé d’une espèce d’horrible queue de rat qui ne lui attire qu’inimitié : avouez que cela est fort injuste !
Enfin, autre différence (le ‘’détail’’ qui tue en quelque sorte) : si le Myocastor est qualifié d’irrécupérable ‘’nuisible’’ -surtout parce qu’il mine les berges- le Castor d’Europe est, quant à lui, intégralement protégé (après avoir été chassé, piégé et détruit de toutes les manières possibles…) ce qui constitue désormais une inestimable chance pour l’un et, en revanche, un grand malheur voire même une cruelle injustice pour l’autre…
Diaporama : JLS
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