Menus sans viande dans les cantines lyonnaises : Pompili regrette «un débat préhistorique»
La ministre de la Transition écologique déplore des "clichés éculés" utilisés par ceux qui dénoncent l'adoption temporaire d'un menu unique à Lyon pour faire face aux contraintes sanitaires dans les cantines. Elle rappelle aussi que l’élevage est responsable de 15% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde et qu’il contribue fortement à la déforestation.
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Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, juge que l'utilisation de clichés «empêche d’avoir un vrai débat sur pourquoi on veut mettre en œuvre des menus végétariens». Photo : Le Progrès/Maxime JEGAT
Barbara Pompili prend le contre-pied de plusieurs membres du gouvernement. La ministre de la Transition écologique, a regretté lundi «un débat préhistorique» autour de menus sans viande à Lyon, tout en prônant la «concertation». «Je regrette beaucoup que sur ce sujet, on retombe dans un débat préhistorique», a déclaré la ministre en marge d’un déplacement en Charente-Maritime dans une cantine scolaire.
"Clichés éculés"
Elle a regretté «des clichés éculés, du type 'l’alimentation végétarienne serait une alimentation déséquilibrée', alors qu’on sait que la viande peut être remplacée par du poisson, des œufs, des légumineuses qui apportent toutes les protéines nécessaires».
Le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie avait lui demandé aux élus locaux à «faire le pari» de la viande de jeune bovin dans les menus scolaires, afin de soutenir des éleveurs. «On entend aussi que des enfants de milieux un peu défavorisés mangeraient moins de viande que les autres, des études montrent l’inverse», a poursuivi Barbara Pompili, prenant ainsi le contre-pied du ministre de l’Intérieur Gérarld Darmanin, pour qui le choix de la mairie écologiste de Lyon d’imposer un menu sans viande dans les cantines scolaires pour répondre à des contraintes sanitaires «exclut les classes populaires»
«On sait que par rapport aux recommandations nutritionnelles, les enfants de moins de 10 ans en moyenne mangent plus de viande que prévu», a insisté la ministre.
Ces «clichés» «empêchent d’avoir un vrai débat sur pourquoi on veut mettre en œuvre des menus végétariens», a déploré la ministre de la Transition écologique, rappelant que l’élevage est responsable de 15% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde et qu’il contribue fortement à la déforestation.
Faire des expérimentations en donnant le choix
Le gouvernement porte l’expérimentation de menus végétariens quotidiens dans les cantines scolaires, dans le cadre de la loi Climat et résilience tirée des travaux de la Convention citoyenne pour le climat (CCC). Cette dernière défend «un choix végétarien quotidien dans les self-services à partir de 2022». «Sur la méthode (...) ça doit se faire dans la concertation, en faisant des expérimentations, en donnant le choix et c’est la méthode que j’utilise», a encore défendu Barbara Pompili.
La mairie écologiste de Lyon avait indiqué la semaine dernière qu’elle allait proposer un «menu unique sans viande» dans les cantines scolaires de la ville dès la rentrée des vacances de février, au nom de la lutte contre le Covid…
Le Progrès (22 févr. 2021)
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