Journal du couvre-feu/J 75 ‘’Le malheur des uns et le salut des autres’’

Publié le par Jean-Louis Schmitt

…où les retombées bénéfiques du confinement et du couvre-feu pour la faune ! En dehors du virus, osons le rappeler, il y a nous et les autres, ou plutôt les autres et nous. Nous, les humains, et tous les autres, plantes et animaux, animaux petits et grands, connus ou méconnus, aimés ou détestés, avec qui nous sommes censés partager la planète…

Photo : JLS (Cliquez pour agrandir)

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Une question qui nous a été posée à moult reprises est celle de l’impact du confinement et du couvre-feu sur la faune. Question pertinente certes, à laquelle nous ne pourrons pour l’heure apporter que des réponses partielles et hypothétiques.

D’une part, parce que comparer deux situations nécessite de connaître l’état initial, qui n’a bien entendu pas été relevé, d’autre part parce que toute investigation nocturne in situ était -et est encore- interdite.

Hormis quelques veinards qui de leurs fenêtres ou balcons ont eu la joie de voir passer dans la rue déserte, qui une Fouine, qui un Renard voire un Blaireau, comme cela m’a été rapporté par des amis résidant au pied du Rebberg, guère de rencontres citadines nocturnes m'ont été signalées. Comme bien souvent, il nous faudra donc nous contenter de projections empiriques basées sur notre feeling dont fort heureusement la nature nous a dotés.

Il est, en l’occurrence, aisé à comprendre que l’interruption ou la réduction drastique du trafic routier, de jour comme de nuit lors du confinement général ou uniquement nocturne lors du couvre-feu, épargne la vie de nombreuses bêtes et soit bénéfique à la faune. Bémol toutefois à l’heure du déconfinement et de la reprise de la circulation automobile, quand l’habitude prise de la libre fréquentation des routes exposera à nouveau les animaux au danger et, dans un premier temps surtout, occasionnera d'inévitables pertes.

Autre retombée positive des restrictions, celle du répit accordé à nos campagnes au courant des mois de mars et avril de l’année écoulée, notamment par la non intervention sur les talus et haies, ce qui aura grandement favorisé, le temps d’une saison, la nidification de nos passereaux chanteurs tout comme la reproduction de la petite faune en général. Rappelons ici que, de toute manière, indépendamment des mesures restrictives prises pour raisons sanitaires, l’entretien des haies est réglementé par arrêté préfectoral dans nos deux départements alsaciens. Ainsi, toute intervention sur les haies (taille, coupe) est interdite entre le 15 mars et le 31 juillet.  En outre, la pratique du brûlis est prohibée entre le 1er janvier et le 15 mai dans le département du Bas-Rhin, toute l’année dans le département du Haut-Rhin.  Ce sont là de judicieuses mesures de sauvegarde de la biodiversité qui gagneraient à être étendues à l’ensemble de l’hexagone.

Côté émissions de particules et nuisances sonores, les résultats -chiffrés quant à eux- sont sans appel. En dépit des incertitudes et des angoisses qu’il aura fait naître en nous, nous garderons de ce printemps insolite le souvenir de son air respirable et de ses limpides chants d’oiseaux, tant en rase campagne qu’au cœur de la cité. Bénéfice indéniable certes, hélas, chèrement payé par celles et ceux qui auront été impactés par la pandémie ou, pire encore, qui y ont laissé leur peau.

Pour vous, en guise d’accompagnement, les quelques images glanées sur le net, rassemblées dans le Bestiaire éphémère du Petit Pangolin illustré que voici. Avec tous mes remerciements à nos fidèles et talentueux caricaturistes et illustrateurs de presse ! Et comme vous pourrez le constater, le virulent ambassadeur de l’Empire Céleste n’a nulle prise sur eux. Loin de tarir leurs sources d’inspiration, il en décuple le débit et stimule leur esprit de finesse !

Dans le monde d’après, qui arrive à grands pas, saurons-nous enfin partager notre planète Terre avec les autres, avec tous les autres, plantes et animaux, des amis avec qui une nouvelle chance nous est donnée de vivre en bonne harmonie ? En tout cas, il nous faut savoir que l’avenir est en nos mains et que la fatalité n’est que virtuelle.

Edmond HEROLD 

 

 

 

 

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D
Je me suis débrouillée comme une grande: l’arrêté a été suspendu le 23 février
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D
Ainsi personne ne sait si cette tuerie a eu lieu !?
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D
biches
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D
Quel répit... ??? et pour que les cervidés en particulier soient massacrés sur ordre du préfet du Haut-Rhin. Je repense à cette ignominie aujourd’hui car mes enfants de retour d’un séjour sous le col de la Schlucht me disent y avoir appris que beaucoup de biche seraient mortes de faim en raison de l’hiver rigoureux. Déjà cela me navre et je me demande s’il a maintenu cette ignoble décision . Peut-être pas s’il a appris que les cervidés étaient déjà décimés par le froid. Mais je ne crois pas trop à ces sentiments compassionnels ou même environnementaux. Alors si quelqu’un sur ce blog sait ce qu’il en est... ???Entre la faim causée par la neige et les imbéciles va-t-il rester des biches et autres merveilleux animaux dans les forêts vosgiennes?
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F
Des observations très intéressantes.
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Z
Et si les chasseurs n'avaient pas obtenu des dérogations scandaleuses , cela aurait été parfait pour la faune!
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J
Il me semble que depuis ce premier confinement, je suis plus sensible aux nuisances sonores. La circulation des véhicules motorisés, les travaux humains sont un vacarme. Et j'habite un village....
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J
Voilà pour le premier confinement... Puis, il y eut le second et, enfin, le "couvre-feu" ! Un troisième confinement n'étant à ce stade pas à exclure, toute projection même dans un avenir plus ou moins proche, reste exclue ! Si la nature profite de nos diverses privations de liberté, la santé mentale de nombreux humains risque, quant à elle, d’être durablement impactée : les consultations des psys commencent déjà à être saturées… Le ‘’monde d’après’’ ne s’annonce pas vraiment serein car, contrairement à ce que l’on pouvait espérer, les leçons de nos erreurs, ne semblent toujours pas comprises !
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