Journal du couvre-feu/J 72 ‘’Sur la trace de Robert Hainard’’
Pour les plus jeunes d’entre vous qui ne le connaîtraient pas, voici un reportage –une archive de la RTS en fait- consacré à Robert Hainard, peintre, sculpteur et graveur génial, philosophe de la nature, écrivain et accessoirement suisse de son état, né en 1906, il disparaît en 1999…
Robert Hainard a durablement marqué des générations de naturalistes (la preuve et c’est heureux, on en parle encore…) et ses œuvres demeurent d’une remarquable fraîcheur ! ‘’Et la Nature’’, son premier livre philosophique paraît en 1943 et sera suivi de nombreux autres qui sont toujours des références en la matière ! Spécialisé dans les observations de terrain, il réalise des milliers de croquis in situ…
Simultanément sculpteur, graveur sur bois, peintre et écrivain, il fut, depuis ses plus jeunes années, un curieux insatiable de la vie sauvage. Ses immersions répétées dans les forêts, marais et montagnes de Suisse, mais aussi dans différents pays d’Europe (Espagne, Tchécoslovaquie, Suède, Norvège, Yougoslavie, Roumanie, Pologne…) et jusqu’en Afrique et en Asie, lui valurent d’acquérir une grande connaissance de la faune et de la flore. Son fils, Pierre, témoigne de cette passion :
« C’est dans les forêts sauvages d’Europe que mon père a passé la plus grande partie de sa vie à observer et illustrer les “grosses bêtes”. Royaume d’ours, repaire de loups, abri des sangliers, théâtre de grands tétras, il y a passé de longues périodes à rôder en toutes saisons, silencieux, vêtu couleur mousse ou écorce ; à l’affût, immobile, telle une souche parmi les troncs ; à la belle étoile, indiscernable dans son sac de couchage, tel un gros caillou émergeant des feuilles mortes ou de la neige. Il en est résulté des croquis, des aquarelles, des gravures, des sculptures, jusqu’à de profondes réflexions… » (Pierre Hainard, ‘’Les forêts sauvages’’, Hesse, 2008, p. 13)
En soixante-dix ans de travail, Robert Hainard est arrivé à créer un bestiaire unique par l’abondance de la production : quelques trente mille croquis de terrain, près de deux mille aquarelles, un millier de gravures, des centaines de sculptures et de peintures et une douzaine d’ouvrages artistiques qui font le récit de ses rencontres avec le sauvage et transcrivent ses observations. En communion étroite avec la vie animale, il puisait son inspiration tout particulièrement auprès des artistes du paléolithique, les auteurs des peintures et gravures pariétales…
« Peu d’hommes deviennent assez adultes pour voir en l’autre le partenaire et non l’ennemi… L’amour de la nature… c’est d’être adulte non seulement au sein de la société, mais de l’univers. » Robert Hainard
Issus des archives de la RTS, voici un portrait de l’artiste (ICI) et, sur le thème des traces, une balade hivernale en sa compagnie qui date de… 1979 (ICI) !
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