Reconfinement Acte 2/J 08
J’ai quelques belles (petites) histoires qui concernent les rencontres de ces derniers jours soit autour du village, soit au jardin, à vous conter mais, dans l’immédiat, revenons au confinement qui concerne un grand nombre d’entre nous et aux dérogations qui ont d’emblée été accordées aux chasseurs ! En tant que naturaliste de terrain, ce scandaleux état de fait me révolte évidemment et je sais que je ne suis pas le seul dans ce cas ! Allain Bougrain-Dubourg est lui aussi outré : voici son humeur du jour…
Allain Bougrain-Dubourg, grand défenseur de la cause animale, président de la Ligue pour la protection des oiseaux… (Image : Youtube)
« À peine le confinement était-il annoncé que les chasseurs sont sortis du bois. Pas question de les priver d'aller traquer la bête en pleine période de chasse ! Rusés comme des renards, ils ont fait appel à l'intérêt général pour justifier leur demande.
"Sans nous, les sangliers rentreront dans Paris", ont-ils clamé en substance. Naturellement, le Ministère de la Transition Ecologique a considéré que la revendication était pleinement justifiée, comment n'y avait-il pas pensé plus tôt ? Ainsi, Bérangère Abba s'est fendue d'un arrêté autorisant les battues aux sangliers et autres cervidés.
Question : pourquoi les sangliers sont-ils si nombreux (leur nombre est passé de quelques milliers durant le siècle dernier à plus d'un million aujourd'hui) ? Réponse : en raison d'une gestion déplorable de ceux qui se prétendent les premiers écologistes de France. En fait, les chasseurs ont joué les pompiers pyromanes. D'un côté, ils ont favorisé l'épanouissement du sanglier en le nourrissant durant l'hiver (1), en acceptant des élevages voire en favorisant des importations d'animaux, de l'autre, ils doivent réduire les dégâts engendrés. Avant de sortir les armes, il conviendrait de réguler l'espèce de manière plus rationnelle...
Mais revenons aux dérogations réservées aux porteurs de fusils. Après avoir obtenu le droit d'en finir avec les cochons sauvages, les chasseurs ont considéré que la chasse de loisir méritait, elle aussi, d'être accessible. Et voilà la Fédération des Landes qui s'apprête à refuser de tirer le sanglier si on ne lui donne pas de quoi remplir sa gibecière.
En Charente-Maritime, la revendication est comparable, de même que dans le Pas-de-Calais et ailleurs... Au final, les chasseurs estiment que la sortie d'une heure autorisée pourrait se faire le fusil à la main, sans dépasser le périmètre d'un kilomètre autour de la maison. Attendons-nous à ce que les chasseurs prétendent venir à bout du coronavirus comme d'une vulgaire galinette cendrée... »
Allain Bougrain-Dubourg
- Ici, en Alsace, je trouve régulièrement des ‘’postes d’agrainages’’ qui sont généreusement alimentés toute l’année (NDLR)
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