Quand on rencontre le cerf, c’est l’émotion
Photographe animalier amateur, Pierre Grand raffole de la saison du brame en Grésigne (Tarn) pour se retrouver au plus près du roi de la forêt. Un moment précieux qu’il partage avec son entourage…
« Ce cerf est d’abord arrivé derrière moi, à 15 mètres (même pas peur – le cerf, pas moi) puis il m’a contourné en m’observant, et finalement il a pris congé », raconte le photographe Pierre Grand
« Un sacré morceau » que cet animal qui pèse dans les 200 à 250 kg. « Quand vous êtes à 30 mètres, voire 10 mètres de lui, ça fait un choc », assure Pierre Grand. Depuis six ans, ce photographe amateur se rend chaque année en forêt de Grésigne pour rencontrer le cerf et le capturer dans son objectif. La saison de reproduction est le moment idéal pour l’observer : du 15 septembre au 15 octobre, chaque cerf a pris sa « place de brame » au centre de la forêt, un territoire duquel il ne bougera pas. « Dans le secteur où je vais, j’en rencontre 7 ou 8 : des jeunes, des vieux, il y a de tout », relate Pierre Grand.
Une longue préparation
Mais apercevoir le cervidé n’est pas une mince affaire : si sa vue n’est pas mauvaise, c’est surtout son odorat très développé et son ouïe fine qui lui permettent de repérer une présence humaine et de s’en éloigner. Sans compter que l’animal est plus actif la nuit que le jour. Le photographe doit donc user de moult précautions : vérifier la météo et le sens du vent pour ne pas se griller d’entrée de jeu, arriver dès potron-minet ou en fin d’après-midi, « marcher comme des Sioux ». Une fois sur place, « on s’installe, on se cache, on ne bouge plus, on se tait », résume le quinquagénaire. Il peut attendre plusieurs heures avant de voir apparaître le mammifère.
Mais chaque apparition est pour lui un grand moment : « Quand vous rencontrez le cerf, c’est toujours la grosse émotion, confie-t-il. On se sent tout petit face à cette force de la nature. Vous êtes chez lui. » L’entendre bramer est aussi un événement : « ça crée une drôle d’impression et ça retentit très fort. Ça n’est pas pareil de l’entendre au loin et quand on est à côté ! »
Un « plaisir gratuit »
Passées les premières émotions qui peuvent faire tressaillir la main du photographe, les clichés de Pierre Grand témoignent de la prestance de l’animal. Sur son profil Facebook, les photos –et vidéos– sont égrenées au fil des jours. « Je fais aussi des photos pour faire passer des émotions aux gens », explique-t-il.
Mais il incite aussi le public à se rendre de lui-même dans la forêt de Grésigne : « N’importe qui peut y aller, c’est un plaisir gratuit », souligne-t-il. Seul prérequis selon lui : prévenir de sa venue l’Office national des forêts, gestionnaire des bois classés en zone Natura 2 000. « Il ne faut pas perturber les cerfs, surtout en cette période », insiste le photographe, qui reste conscient que même sa propre présence peut les déranger. Car Pierre Grand garde toujours une très grande humilité, face au roi de la forêt…
La Dépêche du Midi (05.10.2020)
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