«On ne voulait pas de lynx, alors on les abattait»

Publié le par Jean-Louis Schmitt

En Suisse, trois gardes-chasse valaisans sont accusés d’avoir abattu des lynx et d’avoir encouragé le tir de cette espèce pourtant protégée.

Malgré des conditions idéales, il n’y a pas de lynx vivant dans le sud du Valais. Photo : Keystone

La mission des gardes-chasse est de protéger les animaux sauvages. Cependant, comme le rapporte «Blick», trois d’entre eux sont suspectés de braconnage dans le canton du Valais. Des procédures pénales sont actuellement en cours contre un garde-chasse toujours en activité. L’homme est accusé de détenir chez lui deux aiglons, indique «Le Nouvelliste», et d’avoir illégalement tiré sur un cerf, dans une zone où la chasse était interdite. Dans le courant du mois d’août, une plainte pénale contre inconnu a d’ailleurs été déposée pour un braconnage présumé de lynx. Elle a été transmise au Ministère public par le Service de la chasse, de la pêche et de la faune (SCPF)

«Blick» a également publié une photo montrant l’accusé avec un lynx mort dans ses mains. Or, malgré des conditions idéales, il n’y a pas de lynx vivant dans le sud du Valais. On soupçonne depuis longtemps que les braconniers tuent ces bêtes, pourtant protégées en Suisse, dès leur arrivée dans le canton. Le garde-chasse incriminé aurait également ordonné aux chasseurs d’abattre des lynx. «Il a dit que c’était notre travail, de détruire les prédateurs en Valais», a confié un chasseur désirant rester anonyme…

«Un bon lynx est un lynx mort»

Outre le garde-chasse toujours en activité, deux autres individus seraient également impliqués. L’un d’entre eux officie toujours comme garde-chasse de réserve. Et aurait dit à deux photographes animaliers: «On ne voulait pas de lynx, alors on les abattait». Concernant la troisième personne soupçonnée, un paysan du coin raconte: «Il a tué un lynx alors qu’il était garde-chasse. Et le disait à tous ceux qui voulaient l’entendre». Et à présent, à titre privé, il continue de se promener avec son fusil «avec le rêve d’éliminer encore beaucoup d’autres prédateurs».

Ces trois personnes ne sont probablement pas des cas isolés. Comme l’avait expliqué un employé du SCPF à la RTS, l’adage «un bon lynx est un lynx mort» a prévalu pendant plusieurs années dans cet office. Les gardes-chasse en question n’ont de leur côté pas voulu répondre aux questions du «Blick»…

Sven Forster/20 Minutes (19.09.2020)

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Publié dans Animaux, Biodiversité, Chasse

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B
Tellement lamentale...
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M
Je suppose que c'est par amour des bêtes ....comme disait l'avocate dans un précédent article.<br /> Et pourtant en Suisse les chasseurs sont mieux formés (permis très difficile à obtenir) et moins nombreux qu'ailleurs mais la mentalité reste la même.
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Z
Les chasseurs se jugent bien au-dessus des lois et c'est universel ! La supériorité de ceux pour qui tuer un être vivant ne pose aucun problème qu'il s'appelle , mafieux,, terroriste,, aficionado ou chasseur ...
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A
A suivre en espérant que la justice suive bien son cours
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J
Sans commentaires. Quelle tristesse !
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J
On cite souvent la Suisse en bon exemple pour ce qui est des initiatives et de la conservation des biotopes et des espèces ! Cette fois, c’est l’inverse et on découvre –mais faut-il vraiment s’en étonner ?- que les frontières ne sont pas hermétiques à cette rage de détruire le vivant ! Les gardes-chasse en question, droits dans leurs bottes, sont persuadés que leurs actes (de braconnage !) se justifient par la ‘’bonne cause’’, celle de l’élimination des prédateurs naturels… Il y a vraiment un gros problème chez la majorité des porteurs de fusils –et là, ce ne pas spécifique à la suisse bien sûr- : celui d’être persuadé que l’humain est la seule espèce à avoir tous les droits sur le reste du monde vivant ! Comme le montre les nombreux faits-divers, les mentalités ne semblent pas prête à vouloir évoluer…
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