Ecopsychologie : pourquoi on ne change pas plus vite face à l’urgence ?
Alors que l'urgence écologique est avérée, nous n'assistons pas à un sursaut collectif à la hauteur des enjeux. Il y aurait des explications à cela qui relèvent d'un modèle de société, mais aussi de notre cerveau…
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Pourquoi ne change-t-on pas plus vite nos modes de société face à l'urgence écologique ? Des psychologues se penchent sur les ressorts psychologiques derrière ces freins… Photo : Getty/Ferrantraite
On ne peut plus dire qu’on ne sait pas : changement climatique, pollution des eaux, de la terre et de l’air, extinction inédite de la biodiversité… C’est la catastrophe annoncée, il y a de quoi soulever les foules, saturer les discussions, bouleverser l’offre politique, bousculer le monde économique, bref la mobilisation générale !
Mais non, nous sommes loin de cela, certes les lignes bougent il faut être objectifs, si on compare la mobilisation aujourd’hui par rapport à seulement cinq ans auparavant c’est sans appel.
Des explications psychologiques
Il existe même des écopsychologues qui essaient d’expliquer et comprendre pourquoi notre cerveau n’est pas plus mobilisateur face à l’urgence. L’éco psychologie est une approche multi disciplinaire : écologie, psychologie, sociologie, anthropologie, neurosciences. On parle d’ailleurs de plus en plus d’éco anxiété avec l’éco thérapie pour y faire face…
Que se passe-t-il ? Des raisons qui tiennent à notre modèle de vie d’abord : un confort très matériel, une surabondance de choses, du déni aussi avec des déchets cachés, des morts cachés, des maux (de moins en moins) invisibles qu’il s’agisse du climat, de la pollution, ou de la chute de la biodiversité… Mais aussi des raisons liées à la façon dont on est câblés ! Nous sommes toujours les héritiers des chasseurs cueilleurs avec des objectifs immédiats : manger, avoir du pouvoir, se reproduire, économiser nos forces… Ce qu’explique très bien Sébastien Bohler dans son livre Le bug humain : notre striatum et les circuits de dopamine nous mènent à tous les excès !
Un sursaut tardif ?
À moins de dompter notre cerveau et ses puissants ressorts… Même si des alternatives à cette impasse commencent à émerger. Le récit serait par exemple un puissant levier de mobilisation… ou un changement d’approche en privilégiant l'être sur l'avoir.
On résume :
- regarder un peu plus loin que le présent (notre cerveau en est capable tout de même, avec un beau cortex préfrontal !),
- observer les indices de l’urgence écologique sans mettre des œillères (températures, événements climatiques, disparition des abeilles, ….),
- reprendre le contrôle et privilégier l’être sur l’avoir… une bonne occasion de se libérer…
- et puis se rappeler ce proverbe africain car ça fait du bien : "Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin"…
*Sur France Inter, le dimanche à 6h49
Aller plus loin
► Pour retrouver la version longue de l’interview de Jean-Pierre Le Danff, écopsychologue, c'est sur ID (l'Info Durable)
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