Ecopsychologie : pourquoi on ne change pas plus vite face à l’urgence ?

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Alors que l'urgence écologique est avérée, nous n'assistons pas à un sursaut collectif à la hauteur des enjeux. Il y aurait des explications à cela qui relèvent d'un modèle de société, mais aussi de notre cerveau…

Pourquoi ne change-t-on pas plus vite nos modes de société face à l'urgence écologique ? Des psychologues se penchent sur les ressorts psychologiques derrière ces freins… Photo : Getty/Ferrantraite

On ne peut plus dire qu’on ne sait pas : changement climatique, pollution des eaux, de la terre et de l’air, extinction inédite de la biodiversité… C’est la catastrophe annoncée, il y a de quoi soulever les foules, saturer les discussions, bouleverser l’offre politique, bousculer le monde économique, bref la mobilisation générale !

Mais non, nous sommes loin de cela, certes les lignes bougent il faut être objectifs, si on compare la mobilisation aujourd’hui par rapport à seulement cinq ans auparavant c’est sans appel.

Des explications psychologiques

Il existe même des écopsychologues qui essaient d’expliquer et comprendre pourquoi notre cerveau n’est pas plus mobilisateur face à l’urgence. L’éco psychologie est une approche multi disciplinaire : écologie, psychologie, sociologie, anthropologie, neurosciences. On parle d’ailleurs de plus en plus d’éco anxiété avec l’éco thérapie pour y faire face…

Que se passe-t-il ? Des raisons qui tiennent à notre modèle de vie d’abord : un confort très matériel, une surabondance de choses, du déni aussi avec des déchets cachés, des morts cachés, des maux (de moins en moins) invisibles qu’il s’agisse du climat, de la pollution, ou de la chute de la biodiversité…  Mais aussi des raisons liées à la façon dont on est câblés ! Nous sommes toujours les héritiers des chasseurs cueilleurs avec des objectifs immédiats : manger, avoir du pouvoir, se reproduire, économiser nos forces… Ce qu’explique très bien Sébastien Bohler dans son livre Le bug humain : notre striatum et les circuits de dopamine nous mènent à tous les excès !

Un sursaut tardif ?

À moins de dompter notre cerveau et ses puissants ressorts… Même si des alternatives à cette impasse commencent à émerger. Le récit serait par exemple un puissant levier de mobilisation… ou un changement d’approche en privilégiant l'être sur l'avoir.

On résume :

  • regarder un peu plus loin que le présent (notre cerveau en est capable tout de même, avec un beau cortex préfrontal !),
  • observer les indices de l’urgence écologique sans mettre des œillères (températures, événements climatiques, disparition des abeilles, ….),
  • reprendre le contrôle et privilégier l’être sur l’avoir… une bonne occasion de se libérer…
  • et puis se rappeler ce proverbe africain car ça fait du bien : "Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin"…

Valère Corréard/Social Lab*

*Sur France Inter, le dimanche à 6h49

 

Aller plus loin

Pour retrouver la version longue de linterview de Jean-Pierre Le Danff, écopsychologue, c'est sur ID (l'Info Durable)

 

 

 

 

 

 

 

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Publié dans Point de vue

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A
Je pense assez comme les précédents commentaires alors comme Françoise je fais mon possible en petit colibri.
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F
Les efforts de chacun et de chaque groupe sont importants, qu'il s'agisse de manger bio, de nettoyer la mer, d'entendre le message d'un écopsychologue, etc. Les humains sont tellement différents les uns des autres qu'il faut diversifier l'approche des problèmes pour sensibiliser le plus possible. Mais il est à craindre que malgré cette diversité d'approche, l'objectif ne soit pas atteint. On sait pourquoi. Tant pis, on aura fait notre possible et c'est toujours mieux que de ne rien faire.
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J
Cela dépend peut-être de l’échelle à laquelle nous observons cela. La France n’est qu’une très petite parcelle et pour qu’une action écologique forte émerge, c’est à l’échelle mondiale que cela peut se jouer. Or pour cela il faudrait un consensus regroupant tout le monde… ce qui est très très loin d’être le cas, il suffit de constater ce qui a émergé des conférences climatiques c’est à dire rien. À partir de cela il est difficile de se motiver puisque en plus nos dirigeants semblent bien incapables d’obtenir un résultat.<br /> Il faudrait imaginer une planète sans concurrence intercontinentale, à monnaie unique et unie pour le sauvetage sans que les égos, mentalités, religions etc, interfèrent. Ceci paraît pour le moins impossible dans cette période où l’argent roi domine avec une forte tendance vers un narcissisme peu propice aux actions communes.
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Z
Money et business gouvernent le monde!
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J
On ne peut pas dire qu'on ne sait pas et pourtant, on continue à faire comme si... <br /> L'actuelle pandémie est évidemment préoccupante mais si on ne se soucie pas des problèmes environnementaux, ce sera bien plus grave encore à l'avenir... <br /> Il est bien sûr plus pratique de se mettre la tête dans le sable ! <br /> L'ennui c'est que tout s'accélère et le temps perdu ne se rattrapera pas...
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O
Oui mais l’être humain constate que souvent l’argent, qui n’est qu’un moyen mais aussi l’étalon de presque tout, permet souvent mais pas toujours de mieux gérer les guerres et les pandémies aussi. Alors il essaie de stocker toujours plus.
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D
peut-être car il y a toujours plus urgent que l'urgent, par exemple l'actuelle pandémie ou encore ici et là la guerre
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