A la découverte du ‘’Jardin des Sonneurs’’
Vous le devinerez sans peine : Marianne et Jean-Daniel sont des amis très chers avec qui, outre le jardin et la biodiversité, nous partageons le même souci et les mêmes préoccupations face à l’actuelle marche du monde : la transition écologique tant espérée et, surtout, tellement indispensable, n’arrive hélas pas et nul ne sait vraiment ce que l’avenir –même proche- nous réservera… Comme je le fais depuis fort longtemps, Jean-Daniel se saisit lui aussi de son ‘’bâton de pèlerin’’ et mène son propre combat : le seul qui, à nos yeux, vaille vraiment la peine d’être menée, le ‘’combat pour la Vie’’ et ce, non en essayant de convaincre mais en montrant l’exemple… Le ‘’Jardin des Sonneurs’’ en est une belle illustration !
Le ‘’Jardin des Sonneurs’’ s’ouvre aux visiteurs
En un peu plus d’une décennie, le jardin de Jean-Daniel et Marianne a changé de visage, passant d’un simple gazon à une multitude d’espaces riches en diversité…
Jean-Daniel aime partager ses découvertes faites au fil du temps. Photos DNA/Thomas (Cliquez pour agrandir)
Ils ont un jardin pas comme les autres. Jean-Daniel et Marianne, dont le terrain jouxte directement l’étang du Roesert, n’ont pas seulement un terrain en pente, ils ont aussi façonné au fil des années un univers végétal respectueux tout en ayant un aspect visuel agréable. Des critères qui ont récemment attiré le jury du concours « Jardiner pour la biodiversité ».
« Un jardin, c’est toujours l’intervention de l’homme », indique Jean-Daniel Rabel, qui explique que celui qu’il a créé depuis plus de 18 ans à Volksberg, avec sa compagne, ne fait pas exception à cette règle. Après des années à tondre sa pelouse à ras comme nombre de jardiniers, ils ont revu leurs méthodes pour épargner les insectes et autres petites bêtes qui transitaient en ces lieux.
Puis, année après année, la démarche a pris de l’ampleur. Les chemins ont pris forme permettant de structurer ce jardin et de créer différents espaces. Les talents de bricoleurs des maîtres des lieux ont également contribué à façonner le paysage ainsi présenté, entre nature quasi-sauvage et espaces un peu plus maîtrisés, ornementaux ou potagers.
Mais comme le souligne la sélection de ce jardin parmi les dix « finalistes » du concours «Jardiner pour la biodiversité», un espace extérieur comme celui-ci est aussi accueillant pour la faune locale, comme les abeilles sauvages, une multitude d’insectes, ou encore les vedettes locales : les crapauds sonneurs à ventre jaune. Ces crapauds de taille modeste bénéficient ici d’espaces qui leur sont dédiés, avec une multitude de petits bassins. Ceux-ci sont notamment alimentés en eau grâce aux intempéries naturelles stockées dans plusieurs réserves d’eau de pluies. L’eau vient aussi d’une petite faille dans un rocher surplombant le terrain et qui laisse s’échapper une infime quantité, au goutte-à-goutte. « Sur la durée, la quantité est loin d’être négligeable. »
Des fleurs spécifiques pour certains papillons
Pour les papillons, la grande variété de fleurs contribue largement à une belle diversité d’espèces et de couleurs. « La nature est formidable », avancent Jean-Daniel et Marianne. « Il faut juste apprendre à l’observer et apprendre à voir toutes ses richesses. » C’est ce qu’ils cherchent à faire depuis des années et ils ne cachent pas leur plaisir de voir arriver ou revenir de nouvelles espèces végétales ou animales sur leur terrain, comme ce fut le cas le jour de notre reportage. Interpellés par une odeur bien particulière, ils ont aperçu, derrière des herbes hautes la présence d’un champignon original en forme de pieuvre, l’Anthurus d’Archer. « Ça faisait trois ans qu’on n’en avait plus vu ici. »
Depuis peu, une autre plante s’est également invitée dans ce jardin : la molène. Elle n’est pas la plus jolie des fleurs, mais a pour particularité d’attirer une sorte de chenille, et donc de papillon bien spécifique. C’est donc grâce à cet accompagnement en douceur de la nature que le couple a vu son jardin changer de visage au fil des années.
Ils se sont également fortement inspirés d’autres jardins respectueux du milieu naturel qu’ils ont pu visiter dans le secteur et dans d’autres régions de France. C’est d’ailleurs cette chance qu’ils ont eue de partager sur ces pratiques avec d’autres amoureux de la nature qui les motive aujourd’hui à ouvrir leur jardin au public, même s’ils sont plutôt d’un naturel discret. « Il m’arrive déjà parfois de faire visiter notre jardin un peu à l’improviste, explique Jean-Daniel. J’adore ces moments de partage, de discussions sur ce qu’il est possible de faire pour respecter la nature et ses richesses ». En permettant à un plus grand nombre de personnes de venir voir ce qu’ils ont réussi à mettre en place sur un terrain qui pourrait être considéré comme hostile par de nombreux jardiniers (ombre, pente, etc.).
Il espère aussi contribuer à faire un peu évoluer les mentalités et les pratiques. « Une plante n’a pas forcément besoin d’être belle ou spectaculaire. Il y a de nombreuses interactions entre les plantes, les insectes et d’autres animaux, c’est aussi ça la richesse d’un jardin », sans compter que celui des sonneurs offre un visage différent à chaque période de l’année.
Thomas LEPOUTRE/DNA (22.08.2020)
L’article complet est à lire sur le site des DNA (ICI)
Venue naturellement dans le jardin, cette molène a permis d’y faire entrer un nouveau papillon. DR (Cliquez pour agrandir)
Grâce à un système ingénieux, Jean-Daniel récupère de l’eau de pluie et de ruissellement pour faire face aux périodes les plus sèches. DR (Cliquez pour agrandir)
Le jardin des sonneurs change au fil des saisons. Ici, un cliché pris au printemps dernier. DR (Cliquez pour agrandir)
08-Les insectes semblent apprécier la diversité des plantes et fleurs du jardin des sonneurs. Photo : DNA/Thomas Lepoutre (Cliquez pour agrandir)
Découvert le jour du reportage, ce drôle de champignon, l’Anthurus d’Archer, n’avait pas pointé le bout de ses tentacules depuis trois ans. Photo : Thomas Lepoutre/DNA (Cliquez pour agrandir)
14-Pour profiter au maximum de leur jardin en pente, Jean-Daniel et Marianne ont créé des chemins qui serpentent entre les différents niveaux. Photo : Thomas Lepoutre/DNA (Cliquez pour agrandir)
Quelques digitales ont trouvé leur place dans la partie arborée du jardin. Photo : Thomas Lepoutre/DNA (Cliquez pour agrandir)
22-Grâce à un système ingénieux, Jean-Daniel récupère de l’eau de pluie et de ruissellement pour faire face aux périodes les plus sèches. Photo : Thomas Lepoutre/DNA (Cliquez pour agrandir)
Quelques touches de couleurs viennent ponctuellement égayer ce jardin. Photo : Thomas Lepoutre/DNA (Cliquez pour agrandir)
Pour visiter le ‘’jardin des sonneurs’’, dont certaines parties sont un peu pentues, il est conseillé d’avoir de bonnes chaussures. Visites sur rendez-vous uniquement au 03 88 01 50 47. Participation libre.
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