Où en est l’enquête sur la mort du jeune ours tué par arme à feu en Ariège ?

Publié le par Jean-Louis Schmitt

L’ours abattu en Ariège et retrouvé mardi doit être autopsié ce mercredi à Toulouse. Le parquet de Foix a confié l’enquête aux gendarmes qui ont commencé leurs auditions

Un ours brun comme celui tué en Ariège. Photo : JLS (Cliquez pour agrandir)

Un ours brun comme celui tué en Ariège. Photo : JLS (Cliquez pour agrandir)

Relevés de police scientifique, hélitreuillage du cadavre, autopsie et « auditions ». L’enquête sur la mort d’un « jeune ours mâle », retrouvé mardi dans l’Ariège « abattu par arme à feu », a commencé dans des conditions dantesques dévoilées ce mercredi matin par Chantal Mauchet, la préfète, et Laurent Dumaine, le procureur de la République de Foix.

Tous deux se sont rendus mardi en fin d’après-midi sur les lieux du crime : le cirque de Gérac, sur la commune d’Ustou, peu après que l’animal a été repéré par des agents de l’Office national de la Biodiversité (OFB) – par leur chien plus précisément – venus faire des « constats de prédation » sur un troupeau de brebis.

« Au pied d’une pente très escarpée »

L’animal gisait « au pied d’une pente très escarpée », explique la représentante de l’Etat. Une descente si verticale que, sous la pluie et dans le brouillard, il a fallu faire appel à un hélicoptère du Peloton de gendarmerie de haute montagne pour hisser le cadavre sur un chemin forestier à proximité.

Laurent Dumaine a immédiatement ouvert une enquête « pour destruction d’espèce non domestique protégée » et l’a confiée aux gendarmes de la brigade de recherches de Saint-Girons. Le magistrat indique qu’il a demandé une autopsie du plantigrade à l’Ecole nationale vétérinaire de Toulouse et qu’elle était en cours ce mercredi matin. Elle doit notamment déterminer le nombre de blessures de l’animal et la date de sa mort.

Alors, que sait-on de cet événement exceptionnel pour le massif ? L’ours ne portait ni puce, ni collier GPS. Il n’a donc pour l’heure pas été identifié. Il pèse « entre 150 et 200 kg », et serait donc « un jeune mâle d’environ cinq ans », d’après Chantal Mauchet.Par ailleurs, alors que les auditions ne font que commencer, on sait que dans ce secteur de l’Ariège la transhumance et les estives ont commencé et que plusieurs ovins y ont été tués ces derniers jours.

« Il s’agit d’une infraction grave qui mérite des investigations sérieuses », prévient le procureur de la République rappelant que les faits sont passibles d’une peine « allant jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 150.000 euros d’amende ».

Une émotion à géométrie variable

L’événement est rarissime dans les Pyrénées. Il n’existe qu’un précédent depuis la réintroduction des ours : la mort très médiatique de l’ourse Cannelle abattue par un chasseur le 1er novembre 2004 lors d’une battue aux sangliers.

La présence des plantigrades suscite de vives tensions entre les partisans de la biodiversité et le milieu pastoral. Alors que les pro-ours ont dit leur grande émotion et leur intention de porter plainte au même titre que l’Etat, les représentants des éleveurs s’affichent volontairement beaucoup moins émus. « Nos pensées vont tout d’abord vers les centaines de brebis qui pâturaient paisiblement et qui ont été tuées par cet ours et ses congénères, indique dans  un communiqué l’Association pour la sauvegarde du patrimoine d’Ariège-Pyrénées (Aspap). Elles vont vers ces éleveurs qui seront momentanément épargnés de la mort d’une partie de leur troupeau auquel cet ours a fini de faire du mal. »

Hélène Ménal/20Minutes (10.06.2020)

 

 

 

 

 

 

 

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Publié dans Animaux

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B
Outrée et peinée pour cet ours qui a perdu la vie...
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M
L'ours, tout un symbole. Qui n'a pas reçu dès son plus jeune âge un ours en peluche? on en garde souvent un souvenir ému et certains, d'âge mûr, ne s'en sépareraient pour rien au monde. Tant de souvenirs partagés. Quel paradoxe! Comment comprendre ces réactions immondes! quelle image transmet-on à ces jeunes enfants? Et le respect du Vivant? Gardons à l'esprit que le nombre de moutons morts pour manque de soins est bien plus important que ceux dévorés par les loups, ours et autres!
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C
Après avoir lu ton commentaire, je comprends mieux pour les moutons tués par les ours : s'ils n'ont pas de protection, ce n'est pas fameux! Et c'est désolant pour cet ours...
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Z
Outrée, écœurée , découragée par ces crimes ! Triste , si triste! Je partage les propos de Gérard et Jean-Louis . Et clientélisme oblige , ça va continuer !
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D
J'avais lu cette triste info mais me décourage et n'ai plus la force de commenter...à quoi bon; mais ici je veux dire que je rejoins Jean-Louis, ces crimes contre les animaux et la nature pourraient être évités si le pastoralisme s'adaptait dans son ensemble au retour de la vie sauvage, je dis dans son ensemble car certains éleveurs le font avec résultat mais leur exemple n'est pas suivi; en effet les clôtures hautes électriques sont subventionnées et dans les périodes où le troupeau se déplace un berger accompagné de plusieurs chiens dont les Patou suffit à décourager les prédateurs .<br /> Mais l'espèce humaine préfère éradiquer ce qui le gêne au lieu de s'adapter !!! et qui porte un fusil sera toujours source de danger, d'abus ou de crime.
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D
lieu du "crime" : ça méritait des guillemets. Cette infraction est plutôt un délit
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G
Qui a tué ?<br /> Un ours, espèce protégée, vient d’être tué en Ariège par balles. La chasse a amené l’espèce aux portes de l’extinction. Les ourses Melba et Cannelle avaient déjà été victimes des arriérés aux gros fusils ; Le président de la république, en 2004, avait exprimé sa consternation.<br /> En Ariège, dans un décorum folklorique, des tartarins masqués et armés avaient manifesté leurs intentions de tuer des ours.<br /> Qui est coupable ?<br /> L’Etat et en particulier son chef qui flatte les tueurs, reçoit les dirigeants d’un lobby viscéralement anti-écologique et l’Etat dont les tribunaux locaux ne sanctionnent pas comme il le faudrait les tueurs d’ours.<br /> Tartarin n’est pas un résistant, un insoumis, un combattant dressé contre la loi injuste, mais un lâche. Il faut de la lâcheté, de la bassesse pour assassiner des animaux sans défense face à des armes à feu. Un peu de rigueur, une parole forte et claire de l’Etat désarmeraient ces maquisards d’opérette.<br /> Mais à la cour du monarque entre banquiers, oligarques et grands veneurs on passe le temps. Honte à ceux qui tuent et plus encore à ceux qui sont complices par leur pusillanimité !<br /> Messieurs les imposteurs qui oser parler d’écologie pour élargir votre fonds de commerce électoral, que faites-vous contre le déterrage des blaireaux, le tir aux canards sauvages, le massacre des grives ?<br /> Tout se tient et une révolution culturelle permettra seule de désarmer les « chassassins » qui butent les ours, les loups, les lynx et tout ce qui vit…
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N
Bravo pour votre commentaire! Si je peux me permettre , à votre place j'aurais ajouté "et dont les chiens ont dévoré une femme enceinte et son bébé " , meurtre horrible dont notre belle justice n'a que faire. ..
J
Je suis outré par ces massacres : massacres de loups, d'ours ou de lynx que l'on élimine pour, soit-disant, protéger les troupeaux d'ovins ! Or, ces troupeaux, je l'ai souvent dit déjà, sont, la plupart du temps, livrés à eux-mêmes, sans berger, sans la moindre protection alors que celles-ci existent et sont généreusement subventionnées... Une petite partie de la population préfère (et préférera toujours...) faire "parler les armes" ! C'est en fait la haine du vivant qui guide les actes de ces assassins qui se croient (ou se savent) intouchables ! Il est évident que ce n'est pas notre gouvernement qui va changer la donne et ce malgré le dépôt de plainte de l'Etat par la voix d'Elisabeth Borne !
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D
Je suis ravi de tous ces massacres : massacres de voleurs, de proxénètes de politiciens véreux, de pollueurs que l'on élimine pour protéger les troupeaux d'innocents.<br /> Troupeaux qui, je l'ai souvent dit, sont, la plupart du temps, livrés à eux-mêmes, sans berger, sans la moindre protection alors que celle-ci existe, la plupart du temps généreusement subventionnée...<br /> Une petite partie de la population préférerait faire "parler les armes" ! Non par amour des armes mais à cause de la peur des méchants, des actes des assassins qui se savent intouchables ! Il est évident que ce n'est pas notre gouvernement qui va changer la donne...<br /> <br /> Désolé d'avoir ainsi détourné ton propos !