La Chine donne son feu vert à un médicament à base de bile d'ours

Publié le par Jean-Louis Schmitt

La Chine a donné son feu vert à un médicament à base de bile d'ours afin de traiter des patients victimes du Covid-19, relançant la controverse sur le traitement des plantigrades élevés à cette fin.

Coincées dans leur cage, on prélève encore la bile directement sur les animaux, vivants, à l'aide d'un cathéter introduit dans la vésicule biliaire après incision… Photo : Internet (Cliquez pour agrandir)

Coincées dans leur cage, on prélève encore la bile directement sur les animaux, vivants, à l'aide d'un cathéter introduit dans la vésicule biliaire après incision… Photo : Internet (Cliquez pour agrandir)

Des associations écologistes dénoncent de longue date le sort fait en Chine à des milliers d'ours, immobilisés dans d'étroites cages où leur abdomen est perforé par un cathéter relié à leur vésicule afin d'en prélever la bile. Cette dernière est revendue pour les qualités thérapeutiques qu'on lui prête dans la médecine traditionnelle. Elle est notamment censée aider à réguler le cholestérol ou à dissoudre les calculs biliaires et rénaux.

Mais la substance, dont l'efficacité est controversée, est désormais incluse dans des recommandations médicales ajoutées par Pékin à l'arsenal de lutte contre le nouveau coronavirus. Le ministère chinois de la Santé a recommandé le mois dernier une injection du nom de «Tan Re Qing» composée de bile d'ours, mais aussi de poudre de corne de chèvre et d'extraits de plantes, pour les patients gravement atteints.

Le régime du président Xi Jinping, qui aime à faire vibrer la fibre nationaliste, vante depuis des années les vertus de la pharmacopée traditionnelle face à la médecine occidentale, et cette fois tout particulièrement dans le cadre du combat contre le Covid-19. Le Tan Re Qing est indiqué dans le traitement des maladies respiratoires, notamment la pneumonie, selon son fabricant, le laboratoire Kaibao de Shanghai. Mais pour l'association Animals Asia Foundation (AAF), recourir à la bile d'ours contre l'épidémie est à la fois «tragique et contradictoire», puisque la Chine vient d'interdire le commerce des animaux sauvages à des fins alimentaires, en réaction à l'apparition du virus.

Espèce en danger

Brian Daly, porte-parole de l'AAF, redoute que la recommandation officielle de Pékin n'ajoute à la menace qui pèse sur l'ours noir d'Asie, une espèce en danger. «Promouvoir le recours à la bile d'ours risque de se traduire par une augmentation des volumes prélevés, non seulement aux dépens des ours en captivité mais aussi de ceux qui sont en liberté», explique-t-il à l'AFP. La production de bile d'ours est légale en Chine mais son exportation est interdite par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES).

Mais quelque 20.000 plantigrades n'en sont pas moins réduits en Chine à verser leur bile au profit d'un marché pharmaceutique évalué à plus d'un milliard de dollars par an, selon Kirsty Warren, porte-parole de la Société mondiale de protection des animaux. «Dans toute l'Asie, le commerce de bile d'ours est florissant, alors même qu'il est interdit dans la plupart des Etats», s'insurge Richard Thomas, de l'association Traffic.

Le principe actif de la bile d'ours, à savoir l'acide ursodésoxycholique (ou ursodiol), peut désormais être produit chimiquement en laboratoire, rappelle-t-il. Il n'y a en conséquence «aucune raison d'incorporer de la bile d'ours» dans des médicaments, selon lui. Outre le risque sanitaire posé par le commerce de la faune, la protection des animaux s'impose pourtant de plus en plus en Chine. Aux portes de Hongkong, la métropole géante de Shenzhen vient ainsi d'interdire cette semaine la consommation de viande de chien et de chat. Selon l'association Humane Society International, Shenzhen est la première ville de Chine à prendre une telle mesure. Pas moins de 10 millions de chiens et 4 millions de chats sont abattus chaque année dans le pays pour leur viande, selon l'association.

Le Figaro avec AFP (2 avril 2020)

 

 

 

 

 

 

 

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Publié dans Animaux

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K
C'est horrible... Mon Dieu !!! Pauvres ours...<br /> Des Hommes sont fous sur cette Terre !!! Et en Chine peut-être encore plus qu'ailleurs... <br /> On voit bien où ça nous mène... Hélas...
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D
On en pleure, c'est terrible; les humains boivent et les ours trinquent ; je le craignais car c'est ainsi depuis longtemps, holocauste d'ovins pour cause de fièvre aphteuse, de vaches pour cause de "vache folle" alors que ce sont bien les humains les fous qui les nourrissent aux farines animales; les humains de toutes origines mais il faut reconnaître que les Chinois avec certaines croyances en une médecine très particulière sont forts en cruauté; ils ont pourtant créé l'acupuncture, qui elle, est efficace et ne fait de mal à personne; qui va leur faire entendre qu'ils doivent s'en contenter !? On sait cela depuis longtemps, on a signé, protesté, en vain !!! 20 000 ! je l'ignorais, c'est immonde mais n'y en aurait-il qu'un seul que serait inacceptable. La solution: changer la nature humaine...donc pas de solution malgré quelques avancées .
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E
Je souhaites à ces pourritures d humains d être enfermé ds de minuscule cage !! Et d être torturés tout les jours d’avantage sale chinois de mèrde ! Dégénérés d humains ????????????????honte à vous . Pauvre ours !’ ????????????????mon dieu
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S
Abominable !<br /> Je souhaite à ceux qui participent à ces tortures, les mêmes souffrances que celles qu'ils font subir à ces pauvres ours.
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E
Pas de mots assez forts pour qualifier cette torture ignoble ! C'est Écœurant.
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J
Chine encore... C'est monstrueux ! <br /> Comment ce pays peut-il valider de telles pratiques archaïques ?<br /> C'est là tout le paradoxe d'une nation par ailleurs très évoluée : l'absence totale du moindre sentiment de compassion envers d'autres animaux que les humains ! C'est à vomir...
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