Nous y voilà, nous y sommes…
Très beau texte de Fred Vargas, sacrément prémonitoire puisqu'elle l'a écrit en… 2008. Depuis, la situation s'est évidemment encore considérablement aggravé !
Dans « L'Humanité en péril », essai tiré à 80 000 exemplaires, Fred Vargas s'attaque aux crimes contre la planète, au changement climatique, à l'épuisement des ressources naturelles… DR
« Le plus colossal, insensé et mortifère : l’agriculture et l’élevage intensifs produisent du CO2 (9 % du total des émissions de l’humanité), mais aussi du méthane (37 %), vingt-cinq fois plus réchauffant, et du protoxyde d’azote (65 %), trois cents fois plus réchauffant. Les très grands cheptels se situent au Brésil, sur les parties déforestées de l’Amazonie, et la viande est principalement exportée aux États-Unis et en Europe. On en mange cinquante fois plus qu’il y a cinquante ans, si bien qu’il faut compter quatre têtes de bétail par être humain, ce qui est insoutenable : il faut 13 800 litres d’eau pour produire un kilo de bœuf. Et toutes ces bêtes, innombrables, produisent d’autant plus de méthane qu’elles sont nourries au soja - l’herbe digérée en émet beaucoup moins. C’est aussi l’origine d’une déforestation ravageuse, alors que les forêts absorbent 30 % du carbone. Je parle ici des trois grandes forêts primaires que sont l’Amazonie au Brésil, celle du bassin du Congo et celle de l’Indonésie et de la Malaisie. On les abat pour le bois exotique et pour étendre d’immenses cultures de soja transgénique, de palmiers - pour l’huile de palme - et de colza. On peut ainsi nourrir les bêtes et faire du biocarburant, un biocarburant jusqu’à trois fois plus polluant que le diesel ! » Fred Vargas
Vidéo : Nous y voilà, nous y sommes… (4 :09)
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