Confinement J.14
Lundi 30 mars. Retour du soleil ce matin mais, il gèle toujours (-3° au point du jour) et le vent du Nord-Est est de retour. "Semaine décisive" concernant le Coronavirus lit-on dans la presse locale car on saura bientôt si les mesures de confinement portent leurs fruits et si le pic de la pandémie arrive à son point le plus élevé… En tout cas, rien n’est gagné et la liste des victimes s’allonge de jour en jour ! Le Premier ministre Edouard Philippe a prévenu : "Les 15 premiers jours d’avril seront encore plus difficiles." En clair : le plus dur serait à venir…
Il faut malgré tout essayer de garder le moral… Pour moi, comme toujours, c’est par l’immersion dans la nature que j’essaie de trouver un semblant d’équilibre ! Bien sûr, impossible de se défaire totalement de cette épée de Damoclès qui plane au-dessus de nos têtes mais, je dois reconnaître qu’une balade, ne serait-ce que d’une heure, permet de se vider un tant soit peu la tête !
Sans que je ne vois quelque chose d’extraordinaire, ces quelques moments passés à marcher sans but autre que de saluer le soleil et de m’extasier devant quelques primevères bravant le froid, me font un bien fou… et, au fond, ce qui peut sembler « ordinaire » à tout un chacun, ne l’est pas tant que ça ! Ce sont en fait autant de « petits miracles » qui, aujourd’hui, prennent peut-être encore plus de valeur…
Depuis des semaines, même lors de ces balades que je trouve toujours trop courtes, j’observe régulièrement les merveilleuses Alouettes des champs, impossible à repérer lorsqu’elles sont au sol mais qui s’élèvent sur mon passage, montent haut dans le ciel en égrainant leur magnifique chant avant de se laisser tomber comme une pierre et de disparaître comme par enchantement ! C’est impressionnant et, à moins d’être bien équipé –ce que je ne suis pas…- il est impossible de photographier correctement une telle scène. Aussi, pour voir ces étonnants oiseaux, il faut attendre que l’un d’eux se pose ! Pas au sol bien sûr puisque son camouflage est si parfait qu’il est quasi invisible dans les herbes ou les céréales naissantes !
Je connais quelques endroits où, de temps à autre, j’ai la chance de voir se poser une de ces Alouettes sur de vieux piquets de parc en bois. Aussi, lorsque je traverse les secteurs en question, je guette chaque perchoir potentiel de loin, avant mon approche… et, parfois, j’ai l’heur de voir une de ces virtuoses du chant posée là, comme pour répondre à mon attente !
Le chant de l'Alouette des champs est absolument unique. Sa qualité, sa variété et sa longueur ont inspiré de nombreux artistes, fascinés par ses merveilleuses variations (Ecoutez ci-dessous)… Photo : JLS (Cliquez pour agrandir)
Chant de l’Alouette des champs
« Aux heures chaudes de la journée, lorsque la plupart des oiseaux sont accablés par le soleil, l'infatigable Alouette des champs grisolle encore haut dans le ciel comme pour affirmer son ardeur à vivre. Le flot continu de trilles et de babils ponctués d'imitations est délivré par le mâle en vol nuptial ascensionnel, montant si haut qu'il n'est plus qu'un point imperceptible à l'œil nu, avant de retomber comme une pierre jusqu'à son point de départ. » (Source : Vogelwarte)
L’alouette est présente principalement dans les campagnes ouvertes où les arbres sont absents... Photos : JLS (Cliquez pour agrandir)
L’Alouette
Au cœur de l’été
Quand les blés mûrissent
Dans les verts bosquets
Les trembles frémissent
A peine résignés
L’Alouette prend son envol
Monte vers le ciel
Pour dessiner une clé de sol
Au-dessus des blés couleur de miel
Pour célébrer
Le triomphe de l’été.
Marc Boos*
*En hommage à un ami hélas perdu de vue depuis quelques années…
Espèce protégée, la population des Alouettes est en forte baisse en Europe (moins 30% en 15 ans) en raison de la présence des pesticides qui altèrent sa nourriture, mais aussi de la chasse. Photo : JLS (Cliquez pour agrandir)
À suivre…
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