La panthère des neiges
Je vous ai déjà parlé (ICI) de cette étonnante et périlleuse quête de Vincent Munier accompagné pour l’occasion par Marie, sa compagne, d’un de ses plus précieux collaborateurs et de Sylvain Tesson qui, habituellement, ne tient pas en place mais que le photographe a su initier avec brio à l’affût ! Au Tibet, ils ont crapahuté sans jamais se plaindre alors que les conditions étaient vraiment extrêmes : une belle leçon de vie et de spiritualité dont est né un livre magnifique !

La panthère des neiges, également appelée "once", est particulièrement insaisissable et demeure l’un des grands félins les plus secrets au monde. Photo : © Vincent Munier
Martine, une fidèle de « Nature d’Ici et d’Ailleurs », résume brillement l’ouvrage « La panthère des neiges » de Sylvain Tesson :
"L’histoire racontée par Tesson se résume à très peu de choses. C’est celle d’un homme, l’auteur, abîmé par sa chute d’un toit, qui part au Tibet avec un photographe animalier amoureux fou de ce pays, sa compagne et un philosophe mutique. Tous les quatre parcourent des paysages de montagnes entre quatre et cinq mille mètres, à des températures avoisinant les – 30 °C, dormant parfois dehors à l’affût des animaux sauvages, yacks, renards, ânes, antilopes, loups, gypaètes et chèvres bleues, mais aussi et surtout les dernières panthères des neiges. L’attente est très longue. Silence et immobilité conduisent l’auteur tout au long du livre à une réflexion sur le sens de la vie d’aujourd’hui, sur le rapport aux autres, aux disparus, aux objets inutiles, aux écrans, à la nature, sur l’extrême vanité, l’extrême vulgarité d’une époque techniciste où le désir se dissout dans le je veux tout et tout de suite de notre pulsion consumériste.
Tesson observe ce pays, « archaïque » selon les critères de l’arrogance occidentale, en archéologue du futur considérant ce qu’a été la vie d’aujourd’hui dans ses tessons, objets, documents témoins de nombreuses activités humaines dont ils permettent la compréhension. « Le signifiant fait sens » disait Lacan. Tesson l’homme n’écrit qu’à l’imparfait, et pas seulement pour relater les événements qu’il a vécu dans ce désert montagneux, mais pour témoigner, comme son homonyme, d’un pays dans toutes ses dimensions, comme s’il s’agissait d’un lieu, d’une époque révolus qu’on évoque avec la plus infinies des nostalgies : oui, la fin est si proche, l’homme a si bien bousillé sa planète, qu’aujourd’hui est déjà du passé. " La terre avait été un musée sublime. Par malheur, l’homme n’était pas conservateur. "
Autre citation qui va plaire aux militants anti-chasse : "Pourquoi détruire une bête plus puissance, et mieux adaptée que soi ? La chasseur fait coup double. Il détruit un être et tue en lui-même le dépit de n'être point aussi viril que le loup ou aussi découplé que l'antilope. Pan ! Le coup part. "Enfin", dit la femme du chasseur. Il faut le comprendre le pauvre, il est injuste d'être bedonnant quand vaque autour de soi un peuple tendu comme l'arc." (p. 42). "
Martine Boncourt
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