Des ordures et des hommes

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Anonymes nous le sommes pour eux. Invisibles ils le sont pour nous. Aveugles, nous le sommes apparemment tous. Telle pourrait être la devise de ce film humain et percutant qui nous renvoie un miroir implacable de nos comportements.

Pour la première fois, les éboueurs de la Fonctionnelle, unité de choc inconnue du grand public et pourtant unique au monde, chargée de tous les évènements prévus et imprévus de la capitale, ont accepté d’être filmés sur plusieurs mois. Avec ce documentaire poignant qui met en lumière ces hommes de l’ombre, Mireille Dumas revient au cœur de son métier de journaliste et de réalisatrice.

Ce documentaire est une plongée comme on n’en a jamais vu dans la vie quotidienne des éboueurs, sans qui les villes ne seraient qu’un tas d’immondices. (Uniquement à Paris, 3000 tonnes de déchets sont charriés chaque jour.) Le film qui suit trois équipes se relayant jour et nuit nous dévoile l’étendue de leur tâche, inimaginable. Car Jérôme, Jean Paul, Aïcha, Vincent et les autres, ne sont pas simplement ces agents en vert et gilet jaune qui collectent les ordures ménagères et balaient les rues.

Ils appartiennent à cette brigade d’intervention, la Fonctionnelle, chargée des missions difficiles et exceptionnelles de la capitale, 24 heures sur 24. Les éboueurs remettent en état les parcours des manifestations comme celles du 1er mai ou de la marche des Fiertés, nettoient les rues et les berges après la Fête de la Musique, décapent les graffitis sur le périphérique la nuit. « C’est Tchernobyl, comme toujours ! » lance, résigné, l’un d’entre eux, découvrant au petit jour, les quais de Seine jonchés à perte de vue de bouteilles et de détritus.

On assiste incrédule à ce spectacle désolant, symptomatique d’un manque de civisme apparemment très français. On a honte. Et on partage leur colère face au  gaspillage alimentaire sur les grands marchés qu’ils déblayent. Sans oublier les missions les plus délicates humainement qui leur sont confiées, « une épreuve, même si on s’habitue ». Des séquences qui nous surprennent et nous bouleversent : l’entretien ou la destruction des campements de migrants après évacuation par les forces de l’ordre, et des squats de SDF dans les souterrains des Halles.

Au-delà de la découverte du métier et de son évolution, le film nous fait partager de vrais moments d’intimité. Avec  franchise, lucidité et humour parfois, celles et ceux  qui viennent de la France entière et se qualifient d’invisibles malgré leur gilet jaune, racontent leurs rêves et leurs désillusions, la fierté du travail accompli en dépit de l’ingratitude et de l’irrespect, l’incidence sur leur vie affective.

Réalisé par : Mireille Dumas, Damien Vercaemer

 

Vidéo disponible jusqu'au 11.03.2020

 

https://www.france.tv/france-2/infrarouge/1212641-des-ordures-et-des-hommes.html#xtor=EPR-50-[integrale]-20200215&pid=

 

 

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C
Excusez-moi je ne comprends pas que mon message se retrouve autant de fois ? Il n'a pas été validé par 2 fois, c'est sans doute l'explication ?
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J
ces "machines" sont parfois capricieuses mais ne vous en faites pas : je peux parfaitement effacer les doublons... C'est chose faite ! Merci encore pour votre commentaire.
C
Malheureusement, ce film représente la société actuelle, consumériste, égoïste...C'est vrai, Paris est sale, comme beaucoup de très grandes villes qui acceuillent le tourisme, mais pas que pour cela. J'ai quitté la région parisienne en 2001, pour vivre dans l'Oise et quand je vais à Paris voir mes enfants, je trouve que la ville se dégrade par la saleté qui jonche les trottoirs. Le visage de Paris a changé, mais pas en bien. L'irrespect est présent, c'est un vrai problème d'éducation.<br /> Les pauvres éboueurs (ils sont à plaindre) font un métier pénible et dégradant aux yeux de certains,. Au contraire, nous devrions les admirer et les remercier...<br /> Un autre exemple que je connais très bien, est Venise qui croule sous les ordures et alors là, le tourisme est entièrement responsable. Les éboueurs font un travail encore plus difficile, car obligés de traîner les remorques jusqu'aux canaux, dans les petites ruelles encombrées de touristes se fichant pas mal de ce qu'il s'y passe et restant bien au milieu empêchant les éboueurs ou livreurs de faire leur travail. Manque d'éducation évident, la société va mal et nous régressons. Désolée de faire ce constat pessimiste, mais il faut voir la réalité en face, pour espérer faire changer les mentalités avant<br /> que la situation n'explose ! En cela, ce film est éducatif, mais il aurait dû passer à une heure de grande écoute.<br /> Excusez-moi pour la longueur de ce texte...
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J
Ne vous excusez pas pour la longueur de votre commentaire : votre propos est juste et je rejoins pleinement votre opinion ! Question d'éducation ? Sans doute ! Il me semble qu'il y a dans tous ces comportements un individualisme et un irrespect incroyable... Tout cela est difficile à combattre mais, d'un autre côté, il y a aussi, du côté des municipalités, un énorme laxisme ! Résultat : chacun fait ce qu'il veut et, surtout, fait n'importe quoi...
J
Un documentaire éloquent sur une France (même si Paris n'est pas la France...) qui n'a rien à envier à certains pays du tiers monde tant une partie de ses habitants sont irrespectueux et franchement "sales" ! On ne peut que tirer le chapeau à cette armada d'éboueurs et de nettoyeurs qui, jour après jour, recommencent le même travail : ramasser les ordures et la m... de ceux qui ne respectent définitivement rien ! Tous ces travailleurs qui font réellement un boulot ingrat, mériteraient d'être bien mieux reconnus, respectés et rémunérés car, sans eux, serait Paris ne serait qu’un gigantesque et infâme cloaque !
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C
Personnellement, j'ai du respect pour ces personnes qui font un travail ingrat, mais combien nécessaire! C'est certain que si chacun était plus propre, ce serait mieux pour eux. Je ne peux pas voir le film puisque je suis au Québec. <br /> Bon week-end ! <br /> @mitiés !
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