Quatre victimes du réchauffement…
Avec l'augmentation des températures, la montagne et sa faune sont directement menacés. Avec Julien Perrot et sa Minute Nature hebdomadaire, zoom sur quatre espèces qui ont trop chaud…
Anne Delestrade, Directrice du CREA (Centre de Recherches sur les Ecosystèmes d'Altitude). Image extraite de la Minute Nature n° 178
Après une immersion au cœur du froid dans le Valais, la Minute Nature se dirige vers Chamonix. Au pied du Mont-Blanc se trouve le CREA (Centre de Recherche en Ecologie Alpine) : sa directrice Anne Delestrade est une spécialiste des animaux du froid…
Anne Delestrade, comme le réchauffement climatique se traduit-il dans les Alpes ?
L'augmentation des températures est plus importante dans les Alpes que dans le reste de l'Europe. Le réchauffement est même deux fois plus important en montagne. Les Alpes se sont déjà réchauffées de 2°C en 100 ans. Le paramètre qui change le plus rapidement est la neige. En cinquante ans, la durée de l'enneigement annuel a diminué d'en moyenne 40 jours. Cela a un impact important sur beaucoup d'espèces qui dépendent de la neige.
Pourquoi la neige est-elle importante ?
La neige est un super isolant contre le gel. C'est aussi une rétention d'eau énorme qui se libère au printemps. Cette eau est essentielle pour le démarrage des plantes alpines.
Les marmottes sont-elles menacées par le réchauffement ?
Elles ne supportent pas bien la réduction de l'enneigement. On a observé une augmentation de la mortalité des jeunes marmottes pendant les hivers moins enneigés. La hauteur du manteau neigeux doit être assez importante pour isoler le terrier du froid.
Le lièvre variable est lui dépendant de la neige
Le lièvre variable devient blanc en hiver pour se camoufler dans la neige. Le changement de pelage est activé par la diminution de la durée du jour, sans lien avec la température. Cela donne souvent des lièvres variables blancs sans qu'il y ait de neige en montagne. Ils sont alors mal camouflés et sont bien plus sensibles à la prédation…
Le lagopède alpin, symbole du froid
Comme le lièvre variable, le lagopède change de couleur. Cet oiseau n'aime pas la chaleur en été. Avec le réchauffement il est obligé de monter de plus en plus haut en altitude pour trouver de la fraicheur. Il pourrait perdre 90% de son territoire dans le Massif de Mont-Blanc d’ici 2100.
Les grenouilles, menacées par les étés trop chauds
Les amphibiens bénéficient dans un premier temps de l’augmentation des températures. La fonte précoce provoque une ouverture plus rapide des mares. Les grenouilles pondent donc plus tôt. Cependant, les sécheresses estivales de plus en plus fréquentes assèchent les mares et font mourir les têtards.
Vidéo : 4 victimes du réchauffement (n°178) (5 :12)
Si vous avez apprécié cette publication,
partagez-là avec vos amis et connaissances !
Si vous souhaitez être informé dès la parution d’un nouvel article,
Abonnez-vous !
C’est simple et, naturellement, gratuit !