Le Blob, tueur d’oiseaux
La nouvelle est tombée assez récemment, dans un communiqué de presse de chercheurs de l’Université de Washington du 15 janvier dernier : le « Blob » serait responsable de la mort de plus d’un million de Guillemots de Troïl, une espèce d’oiseaux, entre 2015 et 2016.

Le « blob », tel est le nom donné à une masse d’eau anormalement chaude sur une large zone du Pacifique, au large des côtes britanno-colombiennes.
Des conséquences désastreuses pour l’écosystème marin
Loin de transformer cette zone pacifique en eaux tropicales, le réchauffement marin entraîne un appauvrissement nutritionnel conséquent pour les poissons qui y vivent, puisque l’algue microscopique à la base de leur alimentation ne se produit pas en quantités suffisantes. En outre, des algues nocives prolifèrent à proximité des côtes, et sont fatales pour les animaux. Les poissons prédateurs comme le saumon, le cabillaud ou le flétan sont favorisés par les eaux chaudes, se reproduisent davantage et mangent donc une partie de la nourriture initialement perçue par les oiseaux.

Guillemots de Troïl. Photo : ©Ron Knight
Les oiseaux en péril
À cause de ce cataclysme écologique, les oiseaux ne trouvent plus assez de nourriture et subissent les effets de l’algue nocive : 62 000 cadavres de Guillemots de Troïl ont été retrouvés sur les plages, et bien plus encore auraient été emportés par les eaux. Leur reproduction a également été fortement affectée, plusieurs colonies ne donnant plus de petits !

Cadavres de Guillemots de Troïl. Photo : ©CDN CNN
Un phénomène persistant
En 2016, certains chercheurs pensaient que le phénomène inverse de La Nina, courant d’eau froide, permettrait de disperser la masse d’eau chaude qui s’était constituée. Mais, d’une part celle-ci a persisté dans les profondeurs (entre -150 et -200 mètres), et d’autre part le Blob est revenu en force en 2018. Il est fort à craindre que le dérèglement climatique entraîne de plus amples perturbations de l’écosystème.
Le plus inquiétant est la formation d’un blob similaire sur la côte est de la Nouvelle-Zélande, sur un million de kilomètres carrés. Les phénomènes de vagues chaudes dans les océans devraient se multiplier, selon les scientifiques.
Mer & Océans (29.01.2020)
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