Gavage et Foie gras
Peut-on concilier gavage et bien-être animal ? Alors que d’aucuns en semblent intimement persuadés, pour moi, la réponse est très clairement et définitivement : non !
Le gavage consiste à administrer de force à l’aide d’un tuyau enfoncé jusqu'au jabot de l’animal des aliments en grande quantité, très énergétiques et déséquilibrés. Cette opération prend 45 à 60 secondes avec la méthode artisanale. Elle ne prend que 2 à 3 secondes avec la méthode industrielle (largement prédominante) de gavage à la pompe hydraulique ou pneumatique. Photo : L214 (Cliquez pour agrandir)
Encore faut-il s’entendre sur cette notion relativement floue de « bien-être » ! Selon l’OMSA (Organisation Mondiale de la Santé Animale) il s’agit de « la manière dont un animal évolue dans les conditions qui l’entourent. Le bien-être animal (évalué selon des bases scientifiques) est considéré comme satisfaisant si les critères suivants sont réunis : bon état de santé, confort suffisant, bon état nutritionnel, sécurité, possibilité d’expression du comportement naturel, absence de souffrances telle que douleur, peur ou détresse » !
Le gavage étant une méthode où l’on administre de force de grandes quantités de nourriture à des oiseaux captifs (des canards et des oies en l’occurrence), il est évident qu’on fait effroyablement souffrir les malheureux ! Les conditions de vie et de détention étant terriblement stressantes, elles ne peuvent donc en aucun cas, selon moi, être compatibles avec un quelconque « bien-être » ! Le côté barbare du gavage en soi –qu’il soit manuel ou effectué avec une pompe pneumatique- constitue même l’exact opposé de ce fameux « bien-être » et n’est en fait rien d’autre que de la maltraitance… Les effets sur la santé des oiseaux ainsi nourris de force ne se font pas attendre : diarrhées et halètements sont autant de signe que l’animal est manifestement en souffrance ! A ce régime, durant les 10 à 14 jours que dure la période de gavage, le foie des animaux va atteindre 10 fois son volume normal : il s’agit en fait d’un organe malade, hypertrophié…
Il existe bel et bien du foie gras sans gavage : « En Ariège, une société appelée Aviwell élève des oies pour produire du foie gras sans gavage. Ils recréent les conditions nécessaires au réflexe d’alimentation intensive qu’ont naturellement les oies avant leur migration. Leur « foie naturellement gras » est plus petit qu’un foie gras classique mais possède sensiblement le même goût. Il nécessite six mois d’élevage au lieu de trois mois pour le foie gras… » (1). Voilà qui peut certes donner « bonne conscience » à ceux qui ne peuvent vraiment pas se passer de ce produit… Mais, la meilleure façon de ne pas contribuer aux massacres qui sont la finalité de ces pratiques, demeure bien évidemment… de ne pas en consommer du tout !
- Source : Consoglobe, Eva Souto (14.11.2019)
Oies et canards figurent parmi les grands sacrifiés des fêtes de fin d’année… Photos : JLS (Cliquez pour agrandir)
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