Gavage et Foie gras

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Peut-on concilier gavage et bien-être animal ? Alors que d’aucuns en semblent intimement persuadés, pour moi, la réponse est très clairement et définitivement : non !

Le gavage consiste à administrer de force à l’aide d’un tuyau enfoncé jusqu'au jabot de l’animal des aliments en grande quantité, très énergétiques et déséquilibrés. Cette opération prend 45 à 60 secondes avec la méthode artisanale. Elle ne prend que 2 à 3 secondes avec la méthode industrielle (largement prédominante) de gavage à la pompe hydraulique ou pneumatique. Photo : L214 (Cliquez pour agrandir)

Le gavage consiste à administrer de force à l’aide d’un tuyau enfoncé jusqu'au jabot de l’animal des aliments en grande quantité, très énergétiques et déséquilibrés. Cette opération prend 45 à 60 secondes avec la méthode artisanale. Elle ne prend que 2 à 3 secondes avec la méthode industrielle (largement prédominante) de gavage à la pompe hydraulique ou pneumatique. Photo : L214 (Cliquez pour agrandir)

Encore faut-il s’entendre sur cette notion relativement floue de « bien-être » ! Selon l’OMSA (Organisation Mondiale de la Santé Animale) il s’agit de « la manière dont un animal évolue dans les conditions qui l’entourent. Le bien-être animal (évalué selon des bases scientifiques) est considéré comme satisfaisant si les critères suivants sont réunis : bon état de santé, confort suffisant, bon état nutritionnel, sécurité, possibilité d’expression du comportement naturel, absence de souffrances telle que douleur, peur ou détresse » !

Le gavage étant une méthode où l’on administre de force de grandes quantités de nourriture à des oiseaux captifs (des canards et des oies en l’occurrence), il est évident qu’on fait effroyablement souffrir les malheureux ! Les conditions de vie et de détention étant terriblement stressantes, elles ne peuvent donc en aucun cas, selon moi, être compatibles avec un quelconque « bien-être » ! Le côté barbare du gavage en soi –qu’il soit manuel ou effectué avec une pompe pneumatique- constitue même l’exact opposé de ce fameux « bien-être » et n’est en fait rien d’autre que de la maltraitance… Les effets sur la santé des oiseaux ainsi nourris de force ne se font pas attendre : diarrhées et halètements sont autant de signe que l’animal est manifestement en souffrance ! A ce régime, durant les 10 à 14 jours que dure la période de gavage, le foie des animaux va atteindre 10 fois son volume normal : il s’agit en fait d’un organe malade, hypertrophié…

Il existe bel et bien du foie gras sans gavage : « En Ariège, une société appelée Aviwell élève des oies pour produire du foie gras sans gavage. Ils recréent les conditions nécessaires au réflexe d’alimentation intensive qu’ont naturellement les oies avant leur migration. Leur « foie naturellement gras » est plus petit qu’un foie gras classique mais possède sensiblement le même goût. Il nécessite six mois d’élevage au lieu de trois mois pour le foie gras… » (1). Voilà qui peut certes donner « bonne conscience » à ceux qui ne peuvent vraiment pas se passer de ce produit… Mais, la meilleure façon de ne pas contribuer aux massacres qui sont la finalité de ces pratiques, demeure bien évidemment… de ne pas en consommer du tout !

 

  1. Source : Consoglobe, Eva Souto (14.11.2019)
Oies et canards figurent parmi les grands sacrifiés des fêtes de fin d’année… Photos : JLS (Cliquez pour agrandir)
Oies et canards figurent parmi les grands sacrifiés des fêtes de fin d’année… Photos : JLS (Cliquez pour agrandir)Oies et canards figurent parmi les grands sacrifiés des fêtes de fin d’année… Photos : JLS (Cliquez pour agrandir)

Oies et canards figurent parmi les grands sacrifiés des fêtes de fin d’année… Photos : JLS (Cliquez pour agrandir)

 

 

 

 

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F
Autant parler à des murs en effet. Mais ne baissons pas les bras, à force de l'entendre certains finiront peut-être par réfléchir différemment à ces actes de torture.
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K
Atroce ! Quelle torture !<br /> Belle soirée de dimanche
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C
J'ai déjà vu un documentaire là-dessus et c'était atroce à voir! Pauvres bêtes! Il faudrait changer les habitudes et les coutumes, mais ce n'est pas chose facile! Mais je suis d'accord avec Zoé : il faut tout de même en parler. Peut-être as-tu ouvert la conscience de quelqu'un sans le savoir? @mitiés !
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D
Ceux qui ont déjà passé une fibroscopie comprendront.....à moitié car c'est un acte isolé!
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S
C'est tellement évident que c'est de la maltraitance voire de la torture; comment peut-on défendre cette pratique sous prétexte que ça fait partie du patrimoine gastronomique ? Mais pourquoi est-ce si dur de changer les mentalités ?
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D
intéressante alternative
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S
Perso, je ne mange plus de tout ça,je respecte les animaux sinon je ne peux pas me respecter
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J
C'est évidemment un produit à éviter. De plus, le marché est inondé de produits falsifiés, de mauvaise qualité.
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D
CONTRE<br /> C’est bon mais pas de quoi tuer pour autant<br /> Ce n'est pas indispensable à la survie de notre espèce<br /> Donc on devrait pouvoir s'en passer<br /> C’est de la torture pure et simple<br /> <br /> POUR <br /> Tradition du goût qui rapporte des sous<br /> Snobisme culinaire au même titre que <br /> La truffe, le caviar, la baleine, les ortolans...<br /> <br /> EN BREF<br /> L’homme est définitivement incurable<br /> Et malheureusement ce sont toujours des minorités "malfaisantes"<br /> Qui mènent la danse (chasseurs, éleveurs, lotisseurs, pollueurs, prédateurs, spéculateurs, marchands de canons)...<br /> <br /> UNE FOIS DE PLUS JE SUIS D'ACCORD AVEC MOI-MÊME<br /> MAIS MALHEUREUSEMENT CA NE SAUVERA PAS 1 CANARD
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Z
Malgré tout il faut continuer à informer . Parfois , une parole, une image, un reportage est la clé qui va déverrouiller la conscience.
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B
Terrible indifférence qui permet se genre de pratiques... Je partage votre opinion : on ne peut pas faire boire un âne qui n'a pas soif !
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C
"Le canard mulard et l'oie ont des particularités physiologiques liées au caractère migratoire. Ils ont une capacité naturelle à faire des réserves et sont ainsi plus gras. Aujourd'hui, on les gave à l'extrême jusqu'à ce qu'ils présentent une grave pathologie hépatique. Pour produire du foie gras, on doit rendre ces palmipèdes malades..." (Clic Animaux) mais, comme vous le dite, aucun argument ne peut atteindre celui qui ne veut pas l’entendre !
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J
De la même manière qu’on ne fera jamais boire un âne qui n’a pas soif, aucun argument, aussi valable soit-il, ne pourra faire renoncer les amateurs de ce genre de met à leur gourmandise ! Il faut se rendre à l’évidence : les consommateurs attachés à ce type d’aliment, ne raisonnent définitivement pas de la même manière que ceux qui dénoncent le sort réservés à l’ensemble des animaux destinés à la consommation ! Aussi, me semble-t-il totalement vain ne serait-ce que d’essayer de les convaincre de la cruauté des méthodes employés et, encore moins, de l’éventuelle toxicité des foies en questions : pour eux, il s’agit là d’arguments d’opposants voulant les atteindre dans ce qui leur semble le plus précieux, leur liberté de consommer ce que bon leur semble… Dès lors, tout débat est totalement inutile puisque sorti du contexte initial !
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