Quand des vétérinaires dénoncent la corrida
Ils sont environ 2 600 praticiens à rejoindre les thèses des abolitionnistes : écoutez leurs arguments qui en disent long sur la souffrance des taureaux dans les arènes…

Photo : FLAC (Fédération des Luttes pour l’Abolition des Corridas)
« Je suis pour l’interdiction des moins de 16 ans dans les arènes lors de corridas » Simone Veil
La corrida a été introduite en France à partir des années 1850, et reste de nos jours autorisée, au titre de la "tradition", dans certaines zones de 11 départements du sud de la France, soit moins d'un dixième du territoire. Cette curieuse dérogation à la loi commune, contre laquelle s'élève un nombre croissant de parlementaires, se trouve dans un alinéa de l'article 521-1 du Code pénal consacré aux "sévices graves" et "actes de cruauté" envers les animaux domestiques.
Au cours d'une corrida, six taureaux sont successivement tués, au terme d'une mise en scène codifiée durant une vingtaine de minutes pour chacun. Pendant le "tercio de piques", le picador à cheval enfonce des lances terminées par des pointes d'acier dans le dos du taureau. Pendant le "tercio de banderilles", les banderilleros plantent trois paires de harpons dits banderilles dans le dos du taureau. Pendant le "tercio de mort", le matador enfonce une épée dans le dos du taureau pour le tuer. La mise à mort, souvent longue et laborieuse, se poursuit par l'emploi d'une épée spéciale, puis de la puntilla (poignard), à la base de la nuque.
En Espagne même, son pays d'origine, cette pratique est de plus en plus contestée. Une organisation de vétérinaires opposés à la corrida a vu le jour en 2008 : l'AVAT (Asociación de Veterinarios Abolicionistas de la Tauromaquia, En Catalogne Espagnole, deuxième province du pays, plus de 70 municipalités se sont déclarées anti corrida, dont la capitale Barcelone, et le Parlement catalan doit prochainement débattre de la suppression de cette pratique.
Les opposants à la corrida reçoivent l'appui croissant de spécialistes de divers horizons, tant du côté des sciences humaines que des disciplines biologiques. Ainsi, de nombreux vétérinaires ont décidé de répondre à l'appel lancé par le Pr Jean-François Courreau, vétérinaire à l'École Nationale Vétérinaire d'Alfort et adversaire convaincu de la corrida, le Dr Nathalie Milhas, vétérinaire qui s'est opposée à la corrida dans sa commune en Haute-Garonne, et le Dr Jean-Paul Richier, psychiatre préoccupé par la violence envers les animaux.
« En tant que vétérinaires, nous nous déclarons opposés à la corrida. Cette pratique, qui consiste à supplicier des taureaux en public, doit disparaître de nos sociétés. La souffrance qu'elle fait endurer à ces animaux est injustifiable. L'évolution des connaissances scientifiques ainsi que l'évolution des mentalités rendent désormais nécessaire la mise en œuvre de mesures visant à supprimer de tels spectacles. »
Déclaration signée à ce jour par quelques 2 600 vétérinaires
Vidéo : 2600 vétérinaires demandent l'abolition de la corrida en France (5 :03)
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