Les Aigrettes garzettes de la baie de l’Authie
Après les désormais célèbres phoques de la baie (des curieux d’origines très diverses viennent voir chaque jour de l’année ces mammifères devenus, au fil du temps, une véritable attraction locale…), voici un autre résident des lieux : l’Aigrette Garzette que l’on peut observer avec un peu de patience et en restant toutefois à distance de ses lieux de chasse ! C’est que, la belle est, somme toute, assez farouche…
L'Aigrette Garzette (Egretta garzetta) se nourrit d'une grande variété de proies vertébrées (petits poissons, amphibiens et leurs larves, voire petits lézards) invertébrées (vers, crustacés, mollusques, et divers insectes, aquatiques et autres), harponnées avec son bec qui est une véritable dague… Photo : JLS (Cliquez pour agrandir)
Relativement commune, l’Aigrette garzette fréquente des habitas très divers avec toutefois une constante : la présence d’eau. Elle est en effet beaucoup moins portée vers les milieux terrestres que sa congénère la Grande Aigrette ou, bien sûr, que le Héron garde-bœufs. Comme on peut le constater sur la photo d’illustration, elle cherche ses proies activement en eau peu profonde, en parcourant le milieu d'un pas rapide et, parfois en petit groupe…
Voix de l'Aigrette Garzette
Comme le Héron cendré, elle niche en colonie, avec d’autres espèces, parfois assez haut dans les arbres, particulièrement les pins. Le nid est souvent une plateforme assez sommaire faite de branches diverses voire de roseaux…
Une espèce qui fut, jadis, massacrée pour ses plumes…
« Les longues plumes fines qui ornent le plumage nuptial de certaines espèces d’aigrettes ont bien failli causer leur perte. À la fin du 19° siècle et au début du 20°, les plumes de certains oiseaux étaient tellement recherchées pour orner les chapeaux des dames que, rien qu’à Paris, cette activité employait 10 000 personnes ! Il fallait 300 Grandes Aigrettes et 1 000 Aigrettes garzettes pour obtenir 1 kilo de ces belles plumes et des dizaines de millions d’oiseaux ont été massacrés en Amérique et en Europe, en période nuptiale, ce qui entrainait, en plus, la perte des œufs et des poussins au point que ce sont ces massacres qui ont été à l’origine de la création des sociétés de protection des oiseaux aux États-Unis et en Grande-Bretagne. Au Pakistan, des élevages ont été créés et les plumes se vendaient jusqu’à 28 fois leur poids en argent ! L’Aigrette garzette a disparu de France et ne s’y est réinstallée, en Camargue, qu’après l’interdiction de ce commerce, en 1920. Il a fallu attendre 1980 pour qu’elle colonise d’autres régions et un 1er couple a niché en Champagne en 1999. L’espèce est aujourd’hui en expansion, mais reste très localisée dans la région Champagne-Ardenne, et quelques individus hivernent même au lac du Der. Les principales menaces qui pèsent aujourd’hui sur cette espèce sont la destruction de son habitat et les accidents climatiques tels que l’hiver de 1985-86 auquel seuls 8% des hivernants français ont survécu ». Gérard Rolin (LPO Champagne-Ardenne)
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