Le combat d'une jeune Ougandaise contre le changement climatique

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Quand la jeune Ougandaise Leah Namugerwa a eu 15 ans en août, au lieu de fêter son anniversaire avec sa famille et ses amis, elle a décidé de planter 200 arbres, pour alerter sur les dommages causés à l'environnement dans son pays. Jonglant entre l'école, les manifestations, les discours qu'elle prononce dans les capitales de la région pour appeler à sauver la planète, elle fait partie de ces jeunes inspirés par la désormais célèbre militante écologiste suédoise Greta Thunberg, âgée de 16 ans.

Leah Namugerwa, une Ougandaise de 15 ans, tient une pancarte prônant la grève pour alerter contre le réchauffement planétaire, le 4 septembre 2019 à Kampala. Photo : AFP/Sumy Sadurni

"Pourquoi est-ce que je devrais regarder sans rien faire ?"

"Si les adultes ne sont pas prêts à prendre l'initiative, moi et d'autres enfants nous leur montrerons la voie. Pourquoi est-ce que je devrais regarder sans rien faire, quand des injustices environnementales se déroulent sous mes yeux", a déclaré Leah la semaine dernière à Kigali, où son discours sur l'urgence climatique lui a valu une "standing ovation". De retour à Kampala, elle raconte que l'"inaction" du gouvernement ougandais sur les thématiques environnementales et les sit-in de Greta Thunberg devant le Parlement suédois l'ont incité à organiser des grèves hebdomadaires dans son école.

Leah fait partie du mouvement de jeunes Fridays for Future, initié par Greta Thunberg, qui a reçu cette semaine le prix d'"ambassadeurs de conscience" de l'ONG Amnesty International. La jeune fille est à l'origine d'une campagne pour inciter la ville de Kampala à interdire l'usage des sacs plastiques, et pour alerter sur les risques de la déforestation et les sécheresses prolongées et inondations attribuées au changement climatique. 

"Ce qui m'a fait m'inquiéter et m'a poussée à m'impliquer dans cette campagne, c'est le changement climatique et l'impact qu'il a sur nos vies : les fortes températures, plus élevées que jamais, que nous avons connues ; les inondations (...); les maladies qui se répandent" Leah Namugerwa

Elle considère que les jeunes "doivent dire ce qu'ils ont sur le cœur". "Si on ne le fait pas, notre avenir n'est pas garanti. Les dirigeants actuels ne seront plus là, mais nous nous le serons et nous souffrirons des conséquences de leur inaction. Nous devons parler maintenant, pas demain."

Elle a organisé toute seule sa première manifestation pour la défense de l'environnement

Originaire du district de Mukono, dont les forêts ont été décimées ces dernières décennies en raison de l'expansion de la capitale ougandaise voisine, elle a organisé toute seule sa première manifestation pour la défense de l'environnement un vendredi en février 2019, dans une banlieue de Kampala. 

"Je sentais que je faisais ce qu'il fallait, que j'étais sur la bonne voie, mais pour la plupart des gens, dont des membres de ma famille, ça leur semblait bizarre. Ils me regardaient étrangement, secouaient leur tête comme s'ils n'y croyaient pas, pendant que je tenais mes pancartes" Leah Namugerwa

Maintenant, un groupe de jeunes gens la rejoint chaque vendredi, manquant un jour d'école pour faire grève. "Des gens m'ont critiquée. Ils disent qu'à mon âge, le vendredi, je devrais être en cours et pas dans les rues à faire grève. C'est une bonne chose que mes parents m'aient soutenue et encouragée", explique l'adolescente dont le père, à la tête d'une société de vente de matériaux de construction, accompagne régulièrement sa fille en voiture pour son action hebdomadaire.

Leah, qui prendra part ce vendredi 20 septembre à des manifestations mondiales sur le thème de l'urgence climatique, est rassurée de voir que l'intérêt pour les questions environnementales augmente en Ouganda. 

"On ne donne pas aux problématiques liées au changement climatique la priorité qu'on devrait leur donner (...). Mais grâce à notre campagne, le débat commence à prendre maintenant" Leah Namugerwa

Pour Jérome Mukasa, 15 ans, l'un des jeunes qui l'ont rejointe dans son combat, Leah a ouvert les yeux des jeunes Ougandais sur les crises environnementales qui frappent l'Ouganda. "Avant, le message sur le climat et l'environnement n'était pas clair pour certains d'entre nous, mais Leah l'a simplifié pour nous, en nous disant que c'est réel et que c'est un danger pour nous tous."

 

Sciences et Avenir (19.09.2019)

 

 

 

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C
Oui, les jeunes, montrez-nous que vous ne voulez pas du monde que certains veulent vous imposer : je vous soutient du haut de mes 81 ans !
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F
Bravo à Leah et bravo à ses parents qui la soutiennent !
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K
Bravo à Leah !
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C
Chouette, bravo à la courageuse Leah !
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L
les jeunes montrent la voie ; ils sont très courageux
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H
bel article et je vais le relayer sur mon blog aujourd'hui.<br /> Votre blog fait partie des sites de référence.<br /> merci pour elle.
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J
Merci : c'est gentil à vous !
Z
Je suis très admirative de cette jeune fille qui est courageuse et volontaire dans un pays où ça ne doit pas être facile. J'espère aussi que ces mouvements de jeunes vont s'amplifier .
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J
C’est une très bonne décision que de s’engager, seule en plus, dans ce combat difficile. La mobilisation semble s’accélérer un peu et c’est tant mieux.
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J
Voilà qui est réconfortant tandis qu’ailleurs, chez nous, en France notamment, l’écologie, l’environnement sont tellement malmenés ! Espérons que des Greta et des Leah, il y en ait de plus en plus : selon une de mes correspondantes, une jeune fille belge serait partie sur un voilier il y a peu pour rejoindre l'Amérique dans le même but que la jeune suédoise… <br /> Comme quoi, des jeunes qui se bougent, il y en a… et c’est heureux !
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D
belle prise de conscience
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