Cinq idées reçues sur le renard
Tout comme Julien, j’ai une réelle fascination pour Goupil : un animal magnifique qui ne mérite vraiment pas la guerre qu’on continuer à lui mener malgré les connaissances actuelles !
Non, le renard n'est pas un nuisible, et celui-ci n'est pas si nocturne qu'on ne le croit. Démontons les fausses idées sur ce mammifère. Photo : JLS (Cliquer pour agrandir)
Un face-à-face avec le renard est un cadeau incroyable de la nature. Ce canidé est pourtant chassé tout comme il est l'objet de trop nombreuses idées reçues. Il est temps de rendre sa gloire à Maître renard.
Idée reçue n°1 : Le renard est nocturne
La nuit est un refuge pour le mammifère. L'obscurité lui permet d'échapper aux persécutions. Le ralentissement des activités humaines est une sécurité pour lui et d’autres animaux mal-aimés. Mais en fait, il peut chasser en plein jour. Surtout quand il doit nourrir une portée de renardeaux affamés. Dans les régions sans chasse, il devient essentiellement diurne. De plus, les renardeaux alternent, de jour comme de nuit, des périodes de sommeil et d’activité.
Idée reçue n°2 : Le renard creuse son terrier
Le véritable terrassier des tanières forestières est plutôt le blaireau. Ses larges pattes agissent comme des pelles efficaces pour extraire la terre. Le renard préfère utiliser le terrier du blaireau. Soit un terrier déserté, soit en partage avec son voisin.
Idée reçue n°3 : Les renards mangent des poules et du gibier
Le renard peut en effet prélever certaines nuits une poule facile à capturer. Cependant, un poulailler bien fermé chaque soir limite les attaques. Sa prédation sur le gibier est vraiment minime. Elle concerne essentiellement des oiseaux d’élevage, comme des faisans, inadaptés aux lois de la nature. Un lièvre adulte, par exemple, ne craint pas du tout le renard. Si vous voyez un renard avec un lapin dans la gueule, en général il s’agit d’une victime du trafic routier. L’essentiel de son régime alimentaire est constitué de rongeurs. C’est donc un précieux allié des agriculteurs. Un simple couple de renards élimine chaque année des milliers de mulots et de campagnols qui dévasteraient les pâturages sans la présence du canidé. Pour le reste cet opportuniste se nourrit aussi de fruits et d’insectes.
Idée reçue n°4 : Les renards sont trop nombreux
Ce concept est complétement faux. Le renard est capable de s’adapter à de multiples biotopes. C’est très difficile d’évaluer une population sur un territoire. Dans tous les cas, ce mammifère s’autorégule. Il adapte ses portées au nombre de proies disponibles sur son secteur. La femelle peut mettre au monde de 6 à 8 renardeaux s’il y a beaucoup de proies. Les années de disette elle donne naissance à aucun petit. Ce n’est pas le prédateur qui limite le nombre de proie, c’est le nombre de proie qui limite le prédateur.
Idée reçue n°5 : Le renard transmet des maladies
On l’a longtemps chassé parce qu’il était vecteur de la rage. Cette maladie a aujourd’hui disparu de nos campagnes. On reproche aujourd’hui au renard de transmettre l’échinococcose, une maladie qui s’attaque au foie. Mais les chiens qui pullulent sont tout autant porteurs de cette maladie transmise par leurs excréments. Pour éviter la transmission, il ne faut pas manger les fruits sauvages qui sont à portée de cuisse de canidé. On a récemment découvert que, par sa prédation sur les rongeurs, le renard limite la propagation de la maladie de Lyme. Cette maladie très ennuyeuse transmise par les tiques.
Beau, intelligent et utile, il est temps de réhabiliter le renard.
Vidéo : 5 idées reçues sur le renard (n°159) 6 :16
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