Le jardin, une oasis de vie…
Selon diverses études menées durant ces dernières années, il apparaît que près de 80 % de la biomasse des insectes a disparue en quelques décennies à peine ! Principalement en cause : les activités humaines, véritables désastres pour l’avenir de l’humanité en général…
Depuis trente ans, les populations d’insectes accusent une diminution sensible mais, tout étant intimement lié, les mammifères, les criquets, les carabes, les araignées, les plantes et les oiseaux se font tous de plus en plus rares ! Selon Vincent Bretagnolle, directeur du CNRS : « les populations d’alouettes des champs et de perdrix grises sont en déclin spectaculaire : les premières ont diminué pratiquement de moitié et les secondes de 95 %... ».
Avec l’agriculture intensive et productiviste, contrairement au nombre d’exploitations qui diminuent irrémédiablement, les parcelles agraires, en revanche, ne cessent d’augmenter tandis que les surfaces exploitées présentent une homogénéité désolante ! Les prairies « naturelles » font, de plus en plus, place à des prairies dites « temporaires » et aux champs cultivés et, par conséquent, les haies, bosquets, bords de chemins, mares, zones humides… ne présentant pas le moindre intérêt pour cette agriculture-là, sont impitoyablement sacrifiés. Et puis, il y a l’urbanisation, le bétonnage incessant des espaces naturels… Evidemment, les insectes, les oiseaux, les micromammifères et, plus généralement, toute la vie qui trouvaient refuge en ces lieux, privés de leurs habitats, disparaissent… Si le processus est aisément compréhensible, il n’affole manifestement pas pour autant les intéressés qui continuent gaillardement et sans le moindre état d’âme semble-t-il, le carnage !
Si nous pouvons tous aisément observer les changements et surtout les effets dus à l’accélération de ce phénomène, on ne semble pas cependant vraiment en mesurer les conséquences à plus ou moins brève échéance : en dépit des rapports alarmants, les mesures qui pourtant s’imposent, tardent et, telle l’autruche qui met sa tête dans le sable, on préfère ignorer la réalité de crainte de devoir changer ses habitudes…
Quelles solutions
Toujours selon le chercheur Vincent Bretagnolle : « Les trois mécanismes [pesticides, herbicides et réduction des espaces semi-naturels], peuvent expliquer la grande diminution de la biomasse des insectes. La solution est donc d'être plus raisonnables sur l'utilisation des pesticides -et des herbicides-, mais aussi de mieux protéger les haies, les prairies, les bosquets, et les espaces où se reproduisent les animaux. » Mais, face à l’inaction de nos dirigeants et face au lobbying des vendeurs de l’industrie chimique et phytosanitaire, il semble illusoire que les choses changent rapidement : mieux vaut donc que nous prenions nous-même notre destin en main ! C’est également à cette conclusion qu’en sont venus les membres du Réseau Hortus, un groupement de passionnés particulièrement motivés et convaincus « qu’il est possible et même indispensable de réussir à protéger la nature dans son propre jardin, petit ou grand… ».
Mais, qu’est-ce qu’un « Hortus » ?
Littéralement, comme l’indique le vocable latin, il ne s’agit ni plus, ni moins d’un jardin : mais, en l’occurrence un jardin écologique pour la nature et les humains ! Un espace véritablement étonnant s’il est consacré aux insectes, indispensables alliés de l’agriculture et des jardiniers… ce que beaucoup d’entre eux semblent avoir totalement oublié !
Le Réseau « Hortus » tente donc d’inciter le plus grand nombre à rétablir ces équilibres en accueillant chez eux le plus grand nombre d’alliés ! Pour cela, il faut commencer par le commencement à savoir : modifier notre regard sur l’ensemble des bêtes, petites ou grandes, qui vivent -ou tentent de survivre- à nos côtés ! L’opération n’est pas aisée puisque des générations de jardiniers et d’agriculteurs ont été formées et formatées à lutter contre la nature plutôt qu’à l’accompagner et c’est là tout le problème… et la principale difficulté aussi !
S’ériger en exemple
Sébastien Heim est un de ces « Hortus » ! Ambassadeur du mouvement pour la France, il est également le concepteur et l’animateur enthousiaste de « Hortus Hymenoptera » : son jardin de 42 ares situé dans le nord de l’Alsace, est devenu, en quelques années seulement, un lieu de rencontres incontournables pour tous ceux que ce type de jardin intéressent et qui souhaitent éventuellement se lancer à leur tour dans de telles réalisations ! Sébastien en est convaincu : l’exemple est le meilleur moyen de faire passer efficacement des informations ! Son jardin-hortus qui porte le nom d’un ordre d’insectes comprenant les abeilles et les guêpes, a été conçu en trois zones [la zone tampon qui entoure le jardin et le protège de l'extérieur, la zone-hotspot maigre, une réserve de biodiversité et enfin, une zone de Production qui concentre la culture de légumes et de fruits] le tout, indemne de tout produit chimique, offrant de nombreux abris à la petite faune et des biotopes rêvés pour la flore sauvage…
Rocailles, verger, potager en permaculture, milieux aquatiques et friche…
Les aménagements de « Hortus Hymenoptera »sont nombreux et variés ! C’est que tout, ici, est pensé, élaboré, agencé pour créer un authentique coin de nature vivante et permettre d’accueillir au mieux les abeilles, les papillons, les insectes en général mais aussi l’avifaune, les batraciens, les petits mammifères… et ça marche avec, de surcroît, un minimum d’interventions humaines pour ce qui est du travail du sol et de l’entretien une fois bien sûr les différentes zones établies et les installations mises en place ! Non seulement, le résultat ne tarde pas à être visible pour ce qui est des nombreux insectes qui, rapidement, prennent possession des lieux s’y établissent et l’ensemble est très esthétique !
« Un jardin propre est impropre à la vie… » Sébastien Heim
A l’exemple de Sébastien Heim, changez votre regard sur le monde qui vous environne et devenez vous aussi, un acteur efficace et engagé pour la sauvegarde de notre biodiversité qui en a grand besoin ! Bannissez définitivement les produits phytosanitaires, les pesticides et autres engrais chimiques : la vie que vous pourrez alors observer récompensera largement vos divers efforts consentis !
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