Abeille et guêpe

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Deux hyménoptères bien proches et bien différents : on pardonnera bien sûr à l’abeille sa douloureuse piqûre en raison des services qu’elle nous rend par l’incroyable labeur qu’elle consacre à la découverte, à la récolte et au transport du pollen et du nectar vers l’usine en perpétuelle activité qu’est la ruche. Songe-t-on que le miel a été des siècles durant, pour nos ancêtres, le seul sucre qui leur fût accessible jusqu’à l’importation du sucre de canne et la découverte de la betterave saccharifère ?

Abeille européenne, avette ou mouche à miel (Apis mellifera). Photos : JLS (Cliquez pour agrandir)
Abeille européenne, avette ou mouche à miel (Apis mellifera). Photos : JLS (Cliquez pour agrandir)Abeille européenne, avette ou mouche à miel (Apis mellifera). Photos : JLS (Cliquez pour agrandir)

Abeille européenne, avette ou mouche à miel (Apis mellifera). Photos : JLS (Cliquez pour agrandir)

La seconde espèce, malgré son élégance et son vêtement vivement coloré de noir et de jaune, jouit d’une opinion nettement moins favorable : il est vrai que les guêpes ne semblent jamais occupées à un travail permanent, utile à une communauté. La guêpe de nos jardins volette de-ci de-là, rapide et légère, toujours en quête de quelques morceaux à dépecer de ses robustes mandibules. Très éclectique, elle apprécie tour à tour la viande, le fruit mûr ou les confitures, ce qui ne l’empêche pas, d’ailleurs, de vivre en colonie, de construire un nid, souvent souterrain, toujours tapissé d’un riche papier buvard savamment fabriqué et longuement mâchonné.

Avouons que la piqûre de guêpe peut se révéler dangereuse, par exemple dans le cas où l’on mange un fruit qu’elle est en train de creuser. Ajoutons que celle de la guêpe géante portant le nom de frelon doit être redoutée. Cela dit, reconnaissons que les méthodes habituelles de destruction des guêpes sont sauvages : noyer un nid souterrain dans l’eau bouillante quand il existe d’autres moyens, paraît difficilement acceptable. On utilise souvent pour se protéger des guêpes par exemple, si l’on prend un repas en plein air, des pièges variés, quand on ne se contente pas de couper en deux ces insectes alors qu’il semble facile de détourner leur attention en plaçant sur le sol, à quelque distance, des substances capables de les attirer : confiture, viande…

Quoi qu’il en soit, souhaitons que ceux qui aiment prendre leur repas au jardin sachent y regarder à deux fois avant de décider du choix de la méthode qui leur assurera la tranquillité souhaitée. Je ne désire nullement me faire piquer mais j’imagine mal un jardin d’été privé de cet admirable insecte rayé au vol léger.

 

Théodore Monod

Guêpe commune (Vespula vulgaris) et Guêpe poliste (Polistes dominula). Photos : JLS (Cliquez pour agrandir)Guêpe commune (Vespula vulgaris) et Guêpe poliste (Polistes dominula). Photos : JLS (Cliquez pour agrandir)
Guêpe commune (Vespula vulgaris) et Guêpe poliste (Polistes dominula). Photos : JLS (Cliquez pour agrandir)

Guêpe commune (Vespula vulgaris) et Guêpe poliste (Polistes dominula). Photos : JLS (Cliquez pour agrandir)

Ce petit texte est extrait de « Paix à la petite souris » de Théodore Monod

Paru aux Editions Desclée de Brouwer (septembre 2001)

 

 

 

 

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L
merci
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Z
Un bien beau texte! J'ai un profond respect aussi pour cet homme .<br /> Il y a 3 ans nous avons eu un guêpier souterrains juste sous les marches de la porte d'entrée du salon. Et j'ai remarqué qu'elles étaient très organisées notamment avec des guetteuses qui pouvaient surgir à tout moment. Puis j'ai été piquée ( par ma faute, je l'avoue) et comme je suis très allergique , il fallut médecin, piqure , traitement,... j'ai eu peur aussi pour mes minettes , et la mort dans l'âme , nous avons appelé un pro pour détruire ce guêpier. J'ai appris qu'en fait elles creusaient des galeries souterraines très loin sous terre. Ce fut une expérience doublement douloureuse .
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K
Il est vrai que la guêpe nous fait plutôt peur... Et quand on a un nid de guêpes dans une chambre sous les toits c'est plus que flippant... Cela nous est arrivé il y a quelques années... Elles sortaient par dizaines par une ouverture au plafond... Il a fallu appeler quelqu'un pour détruire ce nid. On ne pouvait pas faire autrement...<br /> L'abeille nous est plus sympathique...
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D
Michèle tout en douceur m'a appris le nom scientifique de la guêpe, vespa communis, mais comme je suis beaucoup plus au ras des pâquerettes, je me contente de dire que comme Jacky elles ne me dérangent pas et je dois lutter contre l'entourage pour qu'on n'y touche pas; mais j'y arrive......<br /> et pourtant je devrais être jalouse de cette vespa....je lui envie sa taille...de guêpe !!!<br /> Nous ne sommes jamais piqués pour autant, pourtant on prétend que contrairement à l'abeille qui ne pique qu'en cas d'extrême danger puisqu'elle sait bien que son dard va rester dans la peau en lui arrachant les entrailles et qu'elle va en mourir, la guêpe garde son dard, elle sait qu'elle peut piquer sans y laisser la vie et que forte de cet avantage sur l'abeille elle piquerait plus volontiers; peut-être mais on voit bien que si on leur fiche la paix elles ne piquent pas.
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J
En ce qui nous concerne, nous vivons en bonne harmonie avec abeilles, guêpes et frelons : cette année, nous avons eu un nid de ces derniers dans le jardin, sous une toile sur un muret, et avons passé de longs moments à les observer sans qu'il y ait la moindre démonstration d'agressivité de leur part ! Lorsque nous avions des visiteurs, nous évitions simplement le coin par précaution... Et puis, un jour, ils avaient disparus tout simplement et naturellement ! <br /> L'an passé, ce sont des guêpes qui ont occupé un nichoir : nous les avons observé en évitant de les déranger et, là encore, aucun incident à déplorer...
J
Les guêpes étaient nombreuses sur la terrasse après le 15 août. Mais depuis plusieurs années elles sont beaucoup moins nombreuses. Les frelons asiatiques ou européens ?, en revanche, apprécient ma terrasse et avaient installé leur nid au-dessus d’une des porte-fenêtres. Mon voisin a utilisé le bazooka : un fusil anti-chenille processionnaires pour le faire tomber et une bombe chimique pour les achever. J’avais appelé la commune qui a un référent pour les frelons asiatiques mais pas de réponse et mes petits-enfants arrivaient. Pour les abeilles elles sont les bienvenues et les bourdons apprécient beaucoup la lavande près de la terrasse.
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A
De l’importance de l’apprentissage de la cohabitation...<br /> Belle journée mes oiseaux !
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J
J'aime observer ces insectes malgré les cris d'effroi de l'entourage.
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D
ce bon article est très anthropomorphique ! en effet, en dehors de leur situation par rapport à l'homme ces insectes sociaux ont leur place dans la nature et les guêpes et abeilles évoquées sont les espèces communes mais il y a bien d'autres guêpes et abeilles que celles que nous connaissons le mieux<br /> En particulier beaucoup d'hyménoptères parasitent pour se reproduire chenilles, araignées et divers insectes ce qui fut bien expliqué par Fabre, et la plupart des hyménoptères n'ont aucune agressivité avec l'homme (par exemple les bourdons)<br /> Parmi les hyménoptères il y a les fourmis, parfois encombrantes, mais le plus souvent inoffensives
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J
Merci Domi pour ces utiles (et sages) précisions ! L'occasion pour moi de faire découvrir à ceux qui l'ont raté, le joli poème de Michèle sur ce même sujet : "Hyménoptères et Cie" est ici http://natureiciailleurs.over-blog.com/2019/07/hymenopteres-et-cie.html?fbclid=IwAR09AhI2ne2j8t7-38E7bE2SgILOCgsCg1LBE0oZ14QhiGywxiJXwdyT1Mk
J
Joli petit plaidoyer d'un homme pour qui j'avais une profonde admiration ! Pour Théodore Monod, toutes les créatures étaient infiniment respectables et je ne doute pas que sa grande sagesse ait fortement et durablement influencé mon existence...
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