Tigrou, l’adorable chaton était en fait une espèce sauvage
Paul et Marine pensaient avoir adopté un chaton domestique, trouvé dans un tronc d’arbre. Il s’agissait en fait d’un Felis silvestris, un chat forestier, dit aussi chat sauvage. Il a été confié au Groupement Ornithologique du Refuge Nord Alsace.

Joueur, sociable, affectueux. En recueillant leur petit Tigrou trouvé le 1er mai en forêt de Wiesviller, Paul et Marine pensaient avoir déniché le chaton tant espéré. Un tigré, au caractère bien docile. « Un ami l’a découvert dans un tronc d’arbre », seul, sans maman, ni frère et sœur. « Il savait que nous cherchions un tigré et nous a appelés. » Le coup de foudre est immédiat. Le couple l’adopte et le nourrit le soir même avec du lait de vache coupé à l’eau.
Miaulement aigu
Tigrou s’acclimate parfaitement à son nouvel environnement à Sarreguemines. Il suit ses maîtres à la trace, ronronne à tout-va, se trouve un compagnon de jeu, le Husky de la famille. « Tout se passait bien. ». Mais en l’emmenant à la clinique vétérinaire des Faïenceries pour faire estimer son âge (quatre semaines), un détail intrigue Valérie Fabing, assistante vétérinaire et éleveuse de chat Bengal : le miaulement très aigu de Tigrou, caractéristique des chats sauvages. « Je savais qu’il y a en avait dans la région, confie la jeune femme, mais en 20 ans d’expérience, je n’en avais jamais vu un seul. » La probabilité est mince. D’autant que Tigrou a été trouvé à une période propice aux naissances de chatons domestiques… et aux abandons. Le couple repart avec son animal de compagnie et l’alimentation adéquate.
Chat sauvage
Une semaine plus tard, lors de la deuxième visite de contrôle, le doute s’installe à nouveau. « Tigrou n’avait pas pris un gramme, malgré tout ce qu’il mangeait. » Valérie Fabing contacte le Gorna (Groupement Ornithologique du Refuge Nord Alsace) basé à Neuwiller-lès-Saverne. Elle leur envoie des photos de l’animal, de sa queue recto verso, de son dos…
Cinq minutes plus tard, le verdict tombe, sans appel. Tigrou n’est pas un chat domestique, mais un Felis silvestris. Un chat sauvage ou chat forestier, une espèce protégée et menacée. « On ne s’y attendait pas. » La famille comprend qu’elle va devoir s’en séparer pour le bien-être de l’animal. « Même élevé par l’homme, il serait resté sauvage et aurait gardé son instinct, explique Valérie Fabing. Il se développe progressivement à partir de trois mois. » D’ordinaire, les maîtres s’en aperçoivent plus tard, vers l’âge de 8-10 mois, lorsque leur chat commence à grogner, à cracher, à devenir agressif.
Le cœur serré, le couple a confié Tigrou au Gorna. Les nouvelles sont rassurantes. « Il est en bonne santé, complètement sevré », se réjouit Valérie Fabing. Il y a trouvé trois de ses congénères. « Ce qui limitera le risque d’imprégnation à l’homme. » Une chance pour retrouver son espace naturel.
Le Républicain Lorrain/Aurélie KLEIN (30/05/2019)
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