Les sens révélés des cétacés
Des chercheurs du Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive de Montpellier ont montré que les baleines à bosse sont capables de percevoir les goûts et/ou les odeurs alors que l’on pensait ces cétacés dépourvus de capacités gustatives et olfactives.
Photo : ©CNRS & Université de Montpellier
Comment les cétacés trouvent-ils leur nourriture dans le vaste espace des océans ? Jusqu’à présent les scientifiques pensaient que ces seigneurs du monde du silence utilisaient essentiellement l’audition et la vision pour repérer leurs proies et notamment le krill qui constitue l’aliment principal des baleines à bosse.
Les chercheurs du CEFE de Montpellier sont à l’origine d’une grande avancée dans la connaissance des cétacés : ils ont montré que les baleines à bosses perçoivent également les signaux chimiques. Ces travaux viennent d’être publiés dans la revue scientifique PLOS ONE.
« Nous avons mesuré les réponses comportementales des baleines à bosse face à deux stimuli chimiques liés à leur alimentation : la poudre de krill et le diméthyle sulfure ou DMS, un composé chimique émis à la surface des aires de forte productivité marine qui pourrait constituer un indice indirect de présence de nourriture », explique Aurélie Célérier, enseignante-chercheuse au CEFE.
Sauvegarde des mammifères marins
Les biologistes ont constaté que ces substances chimiques engendraient des modifications de comportement chez les cétacés : les baleines à bosse sont attirées par la poudre de krill et réalisent une exploration sensorielle approfondie. Par ailleurs la poudre de krill et le DMS provoquent tous deux une modification de leurs vocalisations.
« C’est la première fois que l’on montre que ces cétacés répondent à des stimuli chimiques », complète Aurélie Célérier. « Des travaux qui pourront notamment être utilisés pour la sauvegarde des mammifères marins. Ils permettront par exemple d’identifier des molécules auxquelles répondent les baleines que l’on pourra utiliser pour les maintenir à distance des zones où elles sont confrontées à des dangers comme les filets de pêche ou un trafic maritime intense ».
Lili Gondawa (11 avril 2019)
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