Le temps des naissances
Période délicate pour bien des espèces animales, le temps des naissances et des petits est également celui où interviennent de plus en plus souvent de monstrueuses faucheuses qui ne laissent aucune chance aux animaux cachés dans les herbes…
Chez les chevreuils, les mises-bas ont généralement lieu dès le début du mois de mai mais, les naissances s’échelonnent le plus souvent de la mi-mai à début juin ! L’observateur un tant soit peu averti repèrera sans problème une chevrette suitée* et évitera consciencieusement le secteur pour ne pas déranger la mère et son ou ses petits : la naissance de jumeaux chez les chevreuils est en effet très courante, parfois, mais cela reste assez exceptionnel, il y a même des triplés… Toujours est-il que, pour éviter tout mouvement de panique, il vaut mieux éviter les secteurs fréquentés par les cervidés !
Durant les premiers jours de sa vie, le petit faon, encore trop faible pour suivre sa mère à la course en cas de danger, se couche et demeure parfaitement immobile : comme il ne dégage pas d’odeur corporelle pendant les premières semaines de sa vie, que son pelage moucheté est une véritable tenue de camouflage, il est relativement à l’abri des prédateurs ! Il n’en est hélas pas de même face aux engins agricoles ! Si le bébé chevreuil se trouve dans un pré de fauche au moment de la coupe, il n’a évidemment pas la moindre chance d’en réchapper d’autant plus que les engins sont de plus en plus énormes et vont de plus en plus vite ! De même, s’il a trouvé refuge dans les céréales d’un champ que l’agriculteur à la mauvaise idée de traiter, il n’y a guère de chance qu’il réchappe aux produits pulvérisés… Ce sont là de cruels aléas qui sont malheureusement coutumier !
En cette période, il arrive parfois au naturaliste qui arpente régulièrement la Nature, de « tomber » par le plus grand des hasards, sur un de ces petits êtres sans défense : il importe, en pareille circonstance, de résister à l'envie de caresser le petit abandonné qui, en fait, ne l’est pas du tout ! Sa mère, que l’approche de l’intrus aura fait fuir, n’est jamais bien loin et elle reviendra près de son petit dès qu’elle jugera que tout danger est écarté… Nombreux sont, chaque année, les néophytes qui pensent que le faon est orphelin et, croyant bien faire, s’apitoient et le caresse : grave erreur car, toucher un faon c’est laisser sur lui une odeur que la mère ne connaîtra pas et, au contraire, la fera fuir ! Le plus sage est donc de quitter le lieu le plus rapidement possible ! A la Nature ensuite de faire ce qu’il faut pour que le petit faon, un jour, devienne à son tour un beau cervidé...
*Suitée : accompagnée, suivie de son jeune.
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