L’environnement passe toujours après les impératifs économiques

Publié le par Jean-Louis Schmitt

En France, près de 300 dérogations par an sont accordées pour la destruction des espèces protégées pour des projets d'aménagement de toutes sortes. Il en a été ainsi pour la forêt de Romainville. Il faut étendre la protection de la biodiversité et cesser de détruire les espaces naturels et les espaces ouverts en ville ne serait-ce que pour l'adaptation des villes au changement climatique. Avant de reconquérir la nature, il faut arrêter de la détruire…

Chantier en forêt de la Corniche des forts, le 10 octobre 2018. Photo : Julien Daniel/M.Y.O.P

Dans la forêt qui descend en pente, parfois abrupte, de la cité Gagarine, sur les hauteurs de Romainville (Seine-Saint-Denis) vers le quartier du Bas Pays, la marche se fait parfois délicate. La terre gorgée d’eau est boueuse et les feuilles mortes forment un tapis glissant, encombré de ronces qui retiennent les pas. Là, les arbres entremêlent leurs branchages, encombrés de clématites, des lianes envahissantes, un décor sauvage à peine imaginable en plein cœur d’une banlieue urbanisée. Certains troncs sont décorés de pièces de tissus colorés, vestiges de plusieurs marches militantes, dont la dernière le 8 décembre 2018 à l’occasion de la mobilisation pour le climat, organisées par ceux qui s’opposent à un projet de base de loisirs.

Eco pâturage, poney club et espace pour l’escalade

Déjà, la trouée est immense : 655 arbres, pour beaucoup des érables sycomores et des robiniers, doivent être abattus pour permettre l’aménagement de ce qui a été rebaptisé, par la présidente de la région (LR), Valérie Pécresse, « promenade écologique ». Soit une passerelle de 120 mètres d’« observation de la biodiversité », trois kilomètres de promenade qui permettront aux visiteurs de découvrir la zone, une aire d’éco pâturage pour des moutons chargés de brouter la renouée du Japon (une espèce invasive d’herbe pouvant atteindre trois mètres de haut), un poney club ou encore un espace pour l’escalade.

Au total, sur les 28 hectares de cette friche verte, 8 sont prévus pour cet espace – dont seulement la moitié sera ouverte au public. Ce sont ainsi 4,3 ha qui seront déboisés et débroussaillés, précise la région… (Extrait d’un article du Monde daté du 8 janvier 2019)

 

Vidéo : « L’environnement passe toujours après les impératifs économiques » 20 :46

 

 

 

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C
En france, sans une entité compétente incorruptible, sans possible conflit d'intérêt en mesure d'impacter les protections urgentissimes pour l'environnement, celui-ci sera toujours sacrifié pour les intérêts des prédateurs économiques et autres lobbies.<br /> <br /> Que dire des sempiternelles "dérogations à la française" qui nient constamment les lois et règles en place et qui coûtent un prix exhorbitant à la Nature et à la Vie ?
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K
C'est consternant....
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H
bonjour<br /> <br /> Merci pour ces informations et cette publication.<br /> Donner une vue sur la Nature ne veut pas dire la sauvegarder. C'est super de l'avoir souligné dans cet article.
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D
sans juger sur le fond du dossier insuffisamment exposé, je remarque que le déboisement partiel peut parfois aboutir à un enrichissement de biodiversité et il ne faut pas pleurer sur le sort de quelques sycomores, essence quasi invasive
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J
Quand tout aura été détruit l'homme comprendra que l'argent ne se mange pas
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Z
Et c'est toujours la même chose , on sait ce qu'il ne faut pas faire mais on continue : pesticide, déforestation, agriculture, élevage et pèche industrielles , tourisme etc... Et c'est pareil pour la souffrance animale , rien ne se fait . Décourageant, consternant !
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J
"Avant de recinquérir la nature il faut arrêter de la détruire..." cela semble tellement évident et pourtant, on continue à faire tout l'inverse... Les p'tits colibris ont encore du boulot !
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J
"reconquérir" bien sûr... Vous aurez rectifié de vous-même !