Dans l’intimité du brocard
Une balade comme tant d’autres avec des rencontres certes toujours espérées mais qui n’en demeurent pas moins éminemment fortuites et tellement réconfortantes… Une immersion dans la Nature vraie, très ordinaire et tellement sereine !
Un bruant jaune qui lance ses trilles monotones au sommet d’un aulne… Au loin : le cri rauque et glaçant d’un renard qui, peut-être, appelle un congénère. L’envol d’une buse aussitôt rejointe par deux corneilles qui la harcèlent : il y a du conflit territorial dans l’air… Je marche, toujours aussi étonné par la beauté à la fois simple et sublime d’une Orchis mâle, accompagné par le chant –magnifique- d’une fauvette auquel se mêle celui, répétitif, d’un pouillot véloce ! Quel calme malgré ce concert incessant sortant de mille gorges d’oiseaux en quête d’un partenaire, d’un plus ou moins modeste territoire… Malgré l’heure matinale, déjà, un tracteur rugit au lointain rompant aussitôt le charme ! Le bruit s’éloigne, le concert reprend. En fait, il ne s’était pas interrompu : c’est juste mon cerveau qui l’avait placé au second plan…
J’aperçois un chevreuil qui broute paisiblement dans un pré. Il doit être à 200 mètres environ. Je longe une haie qui, je l’espère, me rend relativement invisible ! Je suis en approche : je vois désormais plus nettement l’animal, c’est un brocard ! Son poil gris-brun d’hiver est en train de céder la place à la livrée d’été, plus rousse : pour le moment, le petit cervidé n’est pas vraiment à son avantage mais, dans quelques jours, lui et ses congénères, revêtiront un beau pelage de couleur estivale presqu’orangée !
Je m’approche encore : de toute évidence, vu le comportement serein du brocard, je n’ai pas été éventé. Je tente quelques photos mais la lumière est encore faible et le ciel considérablement couvert ne laisse entrevoir que peu d’amélioration de ce côté ! Je ne bouge plus. De toute manière, le moindre mouvement aurait tôt fait de trahir ma présence et de faire fuir le gracieux animal ! Je reste donc sans bouger et je regarde : le chevreuil s’alimente, se gratte, fait ses besoins… un rossignol se charge d’animer la bande-son et il sait y faire, sans jamais se lasser ! Rien d’exceptionnel en fait : juste le quotidien, l’intimité d’un être dans son élément, à la fois calme et toujours sur ses gardes !
Au bout de près d’une heure ainsi, après quelques photos et une séquence filmée (voir ci-dessous), je rebrousse chemin, heureux de n’avoir troublé en rien l’harmonie de cette scène de vie ordinaire !
« Je dédie cette publication à tous mes lecteurs qui, comme moi, n’ont nul besoin de sensationnel et qu’un simple chant de Rougegorge rend joyeux ! Une pensée spéciale à la petite Louise et à sa Mamie : Dominique, qui saura lui traduire ce que ces simples images représentent pour nous ! » JL
Vidéo :JL 2019 05 Le Brocard (7 :11)
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