L’éco-anxiété ou solastalgie, le nouveau mal du siècle
Connaissez-vous la solastalgie ? C’est peut-être le nouveau mal du siècle, qui se traduit par un sentiment de détresse et de tristesse en voyant son environnement proche se dégrader de manière définitive en raison de bouleversements environnementaux.
C’est le mal des jeunes générations, une toute nouvelle forme de stress : l’éco-anxiété. Et vous, souffrez-vous de « solastalgie » ?
L’essor d’une nouvelle forme d’angoisse : l’éco-anxiété ou solastalgie
L’éco-anxiété, c’est plus qu’une peur, c’est un trouble qui tourne à la maladie. Une anxiété incontrôlable. Celle de voir les humains détruire la Terre sous nos yeux.
La nostalgie face à un monde qui change et le sentiment d’être déraciné dans sa propre terre © Valentina Bulatova
Nous sommes tous sensibilisés au réchauffement climatique, aux dangers d’une humanité qui court à sa perte en détruisant l’environnement qui la fait vivre. Mais cette sensibilisation, cette prise de conscience environnementale, donne aussi naissance à une nouvelle génération souffrant d’un mal nouveau, la « solastalgie ».
L’angoisse écologique
Entre web, livres et documentaires au climat anxiogène, source de stress, cette anxiété se répand vite. Au point qu’Outre-Atlantique, une nouvelle spécialisation en psychologie fait fureur : l’écopsychologie. Une discipline, apparue dans les années 90, fondée sur l’idée que des troubles réels peuvent naître de l’angoisse procurée par l’action négative des humains sur la planète. En Californie, où la population vit dans l’attente du « Big One », un tremblement de terre majeur, le niveau moyen d’angoisse de la jeune génération serait 70 % plus élevé que dans les années 50.
Incendies, tsunamis, ouragans, inondations, sécheresses à répétition peuvent provoquer la solastalgie © Maria Madrinan
Une douleur à réconforter
La solastalgie est en fait un néologisme venant du terme anglais « solace », qui signifie « réconfort » et d’« algie » qui signifie « douleur ». Ce concept a en fait été développé en 2007 par Glenn Albrecht, philosophe australien de l’environnement, dans un article Solastalgie : la détresse causée par le changement de l’environnement.
Quelle forme peut prendre l’éco-anxiété ?
Une fois pris conscience qu’il n’y a pas de planète B si nous détruisons celle-ci, l’inquiétude peut en rester au stade d’une « simple » souffrance morale, mi nostalgie, mi mélancolie. Mais ces symptômes peuvent aussi s’aggraver, jusqu’à en arriver à une forme clinique : insomnie, angoisse voire dépression. Si aux États-Unis, ce nouveau mal du siècle tourne au phénomène, on semble n’en avoir encore guère conscience en Europe. Cette souffrance morale est encore à la fois peu connue et peu reconnue, notamment des professionnels de santé. Nul chiffre officiel n’existe quant au nombre de personnes atteintes.
Un fort sentiment d’impuissance © Vikentiy Elizarov
Pour autant, on peut déjà croiser certains hommes ou certaines femmes ayant en quelque sorte adopté une vision défaitiste quant à cette angoisse écologique : puisque notre planète serait irrémédiablement polluée, mieux vaut donc ne pas avoir d’enfant !
Devenir un écocitoyen pour réagir face à l’anxiété climatique
Comment réagir autrement face à cette solastagie ? D’abord en appréciant la nature telle qu’elle est encore, ses beautés, ses plaisirs. Ainsi, une étude publiée par l’université britannique d’Essex, intitulée « Ecothérapie, l’agenda vert pour la santé mentale », souligne qu’une simple promenade dans la nature améliore l’humeur et la confiance en soi des personnes dépressives. Pour trente minutes de promenade dans la campagne ou dans un centre commercial, 70 % des vrais promeneurs se sont sentis mieux, contre seulement 45 % des amateurs du shopping.
L’autre bonne piste : agir, passer à l’action ! Pour l’Association internationale pour l’écothérapie, l’activisme écologique peut aider à combattre la dépression. Commencez par améliorer votre propre comportement écologique au quotidien, modifier votre façon de consommer, réduire vos déplacements… Et si les initiatives collectives vous tentent, passez du statut de nostalgique inquiet à celui d’écocitoyen reponsable.
ConsoGlobe/Paul Malo (9 février 2019)
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