Le Noël des petits oiseaux (Conte alsacien)
C’était un hiver extrêmement froid et rigoureux. Les oiseaux, les petits chantres et musiciens de la belle saison, ne trouvaient plus ni grains ni la moindre autre nourriture. Ils volaient de-ci, de là, et ils finirent par se rassembler tous dans une vallée vosgienne…
Petits et grands, multicolores et modestes, bons et querelleurs… tous se serraient étroitement les uns contre les autres pour se réchauffer ! Ils ne chantaient plus guère et, pourtant, ils étaient tous là : les serins, les rossignols, les fauvettes, les mésanges, les pinsons, les merles et, naturellement, les moineaux et beaucoup d’autres encore : on n’entendait que de rares pépiements qui ressemblaient davantage à des soupirs ou à des plaintes !
La nuit de Noël vint. Les cloches sonnaient alentour de même que s’élevaient des chants d’allégresse et de joie des hommes, tout heureux de se rassembler et de partager ce moment solennel… Après la messe de minuit, une noble Dame s’en retournait pour regagner son château ! Cependant, une force impérieuse lui dicta de faire un petit détour par la vallée : là, dans la lumière pâle de la lune, elle vit la foule d’oiseaux rassemblés, entassés sur les branches et sous les sapins : elle s’en émerveilla et, dans le même temps, une immense pitié s’empara d’elle pour ces nombreuses petites créatures qui, de toute évidence, souffraient de la disette car la neige couvrait d’un épais manteau le sol durement gelé !
Dès le point du jour, la Dame revint avec plusieurs serviteurs à qui elle ordonna de balayer la neige et de répandre à profusion grains et autres vermisseaux, tout ce qu’aimaient généralement les petits volatiles… Les uns après les autres, les oiseaux, un peu intimidés d’abord puis de plus en plus enhardis, se remplirent le gésier et, rassasiés, se mirent progressivement à chanter : la belle Dame au visage doux et fin, observait la délicieuse scène adossée contre un arbre ! Elle était heureuse…
« Bon Noël mes petits amis » murmura—t-elle, comblée ! Le soleil, qui ne voulait pas être en reste, illumina joyeusement la forêt blanche. Alors, tous les oiseaux élevèrent ensemble leur voix et entonnèrent une mélodie si belle, si harmonieuse, si touchante que la belle Dame crut en défaillir de ravissement : elle souriait toujours et son cœur débordait de joie !
Depuis lors et tant que dura l’hiver, elle vint quotidiennement donner à manger à ses nombreux petits amis qui, par leur doux ramages, lui rendaient si bien leur joie de vivre et, lorsque revint enfin le printemps, ils redoublèrent encore d’activité pour illuminer la vallée et la rendre encore plus accueillante par leur simple présence et celle de leur nombreuse progéniture !
Si vous avez apprécié cette publication,
partagez-là avec vos amis et connaissances !
Si vous souhaitez être informé dès la parution d’un nouvel article,
Abonnez-vous !
C’est simple et, naturellement, gratuit !