Oise : les anti-chasse à courre s’approprient la Saint-Hubert
Lors de la traditionnelle fête du patron des chasseurs, des manifestations ont eu lieu à Saint-Jean-aux-Bois et à Senlis.
Saint-Jean-aux-Bois, ce samedi. Environ deux cents personnes ont manifesté contre la chasse à courre. LP/B.D.
« Aujourd’hui, c’est nous qui faisons notre messe ! » Devant l’abbaye de Saint-Jean-aux-Bois, Rodolphe harangue les 200 manifestants venus protester contre la chasse à courre. Alors que c’est dans ce village que les veneurs devaient se réunir fêter Saint Hubert, patron des chasseurs, ces derniers ont préféré abandonner l’idée. « Je n’ai pas envie de stigmatiser un village, cela se fera dans le courant du mois de novembre, dans un lieu privé », avait expliqué Alain Drach, de l’équipage de la Futaie des amis.
Une absence qui a permis aux militants d’AVA (Abolissons la Vénerie Aujourd’hui) et à leurs sympathisants de scander leurs revendications toute la matinée. Ces derniers ont par ailleurs défilé dans le centre du village de 300 habitants, faisant fi de l’arrêté municipal pris mercredi par le maire (SE) Jean-Pierre Lebœuf. « Je ne voulais pas qu’ils gênent la circulation et l’activité du village, explique l’élu. On leur avait demandé de suivre un autre itinéraire. Ils ne l’ont pas respecté et je trouve ça dommage. »
Un leader de la contestation sera « entendu à la brigade »
Si les gendarmes avaient décidé de laisser faire afin de préserver la sérénité de la manifestation, l’un d’eux indique cependant que l’un des leaders d’AVA Stanislas Broniszewski, « sera entendu à la brigade de Lacroix-Saint-Ouen pour s’expliquer ».
« C’est vrai que les gendarmes nous ont conseillé de suivre l’itinéraire de l’arrêté. Mais on a senti que les manifestants voulaient passer par le village. Donc on a décidé d’y aller », explique ce dernier, qui qualifie l’arrêté de « petite manœuvre politique » afin de les éloigner. « Il voudrait qu’on manifeste devant les écureuils », s’agace un militant d’AVA.
C’est donc à grands coups de slogans contre la vénerie et regonflés à bloc que le groupe a marché jusqu’à un carrefour à la sortie du village. « C’est encourageant car on voit de nouvelles têtes par rapport à l’an dernier », souligne Isabelle. Un constat qui, selon Cédric, se ressent depuis la rentrée, lors des chasses qu’AVA tente de perturber. « Ça a pris beaucoup d’ampleur. On a doublé le nombre de personnes qui viennent avec nous ».
Moins de cerfs tués
Si le mouvement n’a pas d’adhérents proprement dits, Stanislas Broniszewski se félicite qu’AVA, créée à Compiègne, a fait des émules dans d’autres régions de France. « Nous avons été plus de 220 personnes en forêt depuis la rentrée. Et ça ne peut que monter », assure celui-ci. S’il y a bien un chiffre qui compte à ses yeux, c’est celui du nombre de « cerfs tués en forêt qui a drastiquement baissé » du côté de Compiègne, en indiquant que jusqu’à mercredi dernier aucun cerf n’était mort lors d’une chasse.
A Senlis, une centaine de manifestants étaient également présents devant la cathédrale Notre-Dame, cette fois-ci à la rencontre des veneurs. Si les deux groupes se sont toisés, à la sortie de la messe, et que quelques insultes et slogans ont fusé, aucun incident n’a été rapporté. « On a l’impression qu’il y a deux France qui ne parlent pas la même langue et que ne se comprennent pas », considère Thomas, 33 ans. Ce chasseur « à courre » s’interroge : « Il y avait déjà des tensions, mais là, on ne sait pas comment ça va tourner… »
Le Parisien/Benjamin Derveaux, avec Juliette Duclos (03 novembre 2018)
La Saint-Hubert, la fête des chasseurs, chahutée par des anti-chasse dans l'Oise
La Saint-Hubert ne s'est pas passée comme prévu à Senlis dans l'Oise.
"Tout le monde déteste les chasseurs!", lâchent les militants anti-chasse. À Senlis dans l'Oise, 150 d'entre-eux étaient réunis ce samedi 3 novembre pour perturber la fête des chasseurs (Vidéo ci-dessous).
Les militants de la cause animale attendaient les chasseurs à la sortie de la Cathédrale de Senlis, bien déterminés à faire entendre leur voix. Ils dénoncent une activité cruelle, et peu respectueuse de l'environnement. Les manifestants ont réclamé purement et simplement l'interdiction de la chasse à courre. Ce mode de chasse traditionnel consiste à poursuivre un animal sauvage à l'aide d'une meute de chiens.
Depuis 2011, se tient près de Compiègne un rassemblement annuel d'opposition à la chasse à courre. Organisé par le mouvement "Abolissons la Vénerie Aujourd'hui" (AVA), ce mouvement a été étendu à l'échelle nationale cette année. "Ce rassemblement est porté par la force des habitants révoltés contre cette pratique barbare, et qui, prenant confiance en eux, sortent affirmer leur désir de paix, de démocratie et de respect de la Nature", explique l'association sur son site internet.
La date du 3 novembre n'a pas été choisie par hasard. Elle correspond à la Saint-Hubert, le Saint patron des chasseurs, célébré chaque année par ces derniers. Brigitte Bardot a également profité de cette fête pour faire entendre son message. Sur Europe 1, elle a lancé un appel avec 76 Fondations et associations contre "les excès et provocations de la chasse."
HUFFPOST/Clément Vaillant/Pierre Tremblay (03.11.2018)
Vidéo : Dans l'Oise, la Saint-Hubert, la fête des chasseurs perturbée par les anti-chasse (2 :31)
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