Les cascades du Stolz Ablass
Depuis Stosswihr, notre charmant et confortable ‘’camp de base’’ (merci à l’Ami Michel), nous partons à la découverte d’un sentier muletier qui nous mène à de tumultueuses petites cascades ! Le site est magnifique mais, nous voilà également sur les traces d’un surprenant transport collectif dont il ne reste en fait… qu’un très lointain et vague souvenir. L’histoire de cet original tramway est pourtant insolite !
Partis du lieu-dit Saegmatt et après avoir été déviés pour cause de travaux d’abattage forestier intenses, notre parcours remonte un petit torrent de montagne par un agréable sentier. Bien avant de découvrir les cascades, le bruit des eaux qui se brisent sur les rochers nous parvient vaguement étouffé par les somptueux épicéas de ce beau massif… L’endroit est escarpé et les pentes rocheuses laissent deviner qu’ici, les chamois doivent se sentir vraiment chez eux ! Nous en croisons d’ailleurs quelques individus : leur agilité dans ces éboulis abrupts, est véritablement étonnante et ne cesse de nous épater…
Nous empruntons ensuite le bien nommé ‘’Sentier des Mulets’’ qui a été créé durant la Grande Guerre par les chasseurs alpins Français afin d'acheminer vivres et munitions vers le front. Les transports s’effectuaient alors, comme on peut le deviner, à dos de mulets depuis le col de la Schlucht vers l’arrière, à Stosswihr…
Mais, le plus étonnant réside que, dans ces lieux, fut construit à partir de 1902, alors que l’Alsace avait été annexée par la Prusse, la plus haute voie ferrée de l’empire allemand ! Une authentique prouesse technologique (à remettre dans le contexte de l’époque) que ce chemin de fer à crémaillère qui relia, de manière malheureusement assez éphémère, la vallée de Munster au sommet du Hohneck : cette ligne de tramway électrique ne fonctionna en effet que jusqu’en 1914 où elle dut cesser son activité dès le début des hostilités ! La ligne fut totalement détruite durant la guerre et jamais reconstruite par la suite…
Mise en service en grande pompe le 16 mai 1907, la ligne n’était exploitée qu'à la belle saison sur sa partie haute, le service hivernal se limitant à la desserte de la partie basse, entre Munster et Ampfersbach, voire si besoin vers Schmeltzwasen et Grossmatt. En été, 9 allers-retours étaient programmés au maximum, les dimanches et fêtes, avec deux rames se croisant à mi-parcours ; le trajet total prenait une bonne heure... Une des principales particularités de cette ligne était qu'elle combinait une partie du trajet en adhérence normale et une autre partie en crémaillère afin de pouvoir grimper jusqu'à la Schlucht, avec des pentes allant tout de même jusqu'à 22% !

Source : Archives personnelles de Michel Schliffer. Photo : JLS
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