Fidèle Choucas des tours

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Plus petit que la corneille noire et le corbeau freux, ce joli petit corvidé se fait surtout voir (et entendre) en ville où, grégaire, il aime à évoluer en bandes… Également surnommé Corbeau choucas ou Corneille des clochers, cet oiseau peu farouche a des yeux dont la particularité est d'avoir un iris blanc, particulièrement visible…

Le Choucas des tours (Coloeus monedula) doit son nom à son affection pour les monuments plus ou moins en ruine. Photo : JLS (Cliquez pour agrandir)

Le Choucas des tours (Coloeus monedula) doit son nom à son affection pour les monuments plus ou moins en ruine. Photo : JLS (Cliquez pour agrandir)

Avec le corbeau freux, c'est peut-être l'oiseau le plus caractéristique de nos campagnes. Il n'y a pratiquement aucun clocher de village qui ne possède une colonie de ces oiseaux sociables et quelque peu bruyants. Ses yeux clairs lui donnent un air perspicace. Des expériences ont démontré que les corvidés comptent effectivement parmi les oiseaux dont les facultés psychiques sont les plus développées.

Les choucas sont des oiseaux enjoués et sociables qui se rassemblent en grandes troupes bruyantes pour visiter les jardins ou se percher sur les toits. Ils nichent en petites colonies, en s'accommodant de presque toutes les cavités : arbres, édifices, rochers, cheminées, trous, fentes ou crevasses, et s'installent aussi souvent dans le fond des nids de corbeaux freux et de hérons. Le nid peut servir également d'abri toute l'année.

Ces troupes volent et se nourrissent fréquemment en compagnie d'autres oiseaux (corneilles, corbeaux freux ou étourneaux). En hiver, elles forment des dortoirs souvent associés à ceux du corbeau freux. Moins farouches que les autres corvidés, les choucas se sont adaptés aux constructions humaines et s'établissent facilement dans les jardins. Ils vivent généralement en groupe, mais restent fidèles à un conjoint pour la vie (lire ci-dessous). Très agile, le choucas fait parfois des acrobaties en vol, pour s'amuser semble-t-il. A l’instar de la pie, le choucas a aussi la réputation de voler les objets brillants non comestibles, et notamment les bijoux…

Le choucas a un régime alimentaire végétarien mais également carnivore. Il mange des céréales, des fruits, des insectes, des légumes... Il n'hésite pas à s'emparer d'œufs et d'oisillons si l'occasion se présente. Les vers, escargots et grenouilles ne sont pas négligés et il en est de même pour les déchets. Le choucas trouve la plupart de ses aliments par terre et s'empresse de les prendre avant l'arrivée des freux et des corneilles noires qui l'écartent

Choucas des tours (cris)

Photos : JLS (Cliquez pour agrandir)Photos : JLS (Cliquez pour agrandir)
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Fidèle compagnon


Le choucas est monogame à vie : tant que les deux partenaires sont vivants, le couple reste uni. Dans cette espèce, le divorce n’existe pas… C’est du moins ce que pensait Konrad Lorenz, l’un des fondateurs de l’éthologie (étymologiquement "science des mœurs", étude du comportement animal). Le célèbre scientifique connaissait bien cet oiseau, qui fut l’objet de sa première publication, en 1927. Recueilli et élevé par Lorenz, un jeune choucas préféra rester avec lui, une fois adulte, plutôt que d’aller rejoindre ses congénères. Intrigué, le chercheur réitéra l’expérience avec d’autre choucas, puis avec des oies cendrées. Ses observations l’amenèrent à formaliser le concept d’empreinte (Prägung) : à la sortie de l’œuf, l’oisillon identifie la première chose qu’il voit bouger comme étant sa mère. Qu’il s’agisse d’un oiseau, d’un homme, ou d’un leurre de bois…

Ce phénomène se produit à des moments différents selon les espèces d’oiseaux, mais, au sein d’une espèce donnée, il survient toujours dans le même intervalle de temps. Une fois cette période critique passée, l’empreinte ne se produira jamais plus. Les travaux de Lorenz sur l’empreinte ont largement dépassé le cadre de l’ornithologie et ont inspiré des recherches dans de nombreuses sciences cognitives (psychologie, neurobiologie etc.)

Source : Jardin des plantes.net 

 

Photo : JLS (Cliquez pour agrandir)

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K
J'aime bien ces oiseaux.<br /> Merci pour ce bel article...<br /> Bonne soirée
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Z
J'aime beaucoup ces oiseaux sociables et intelligents. J'avais beaucoup appris en lisant le livre de Lorentz. Je partage .pour les faire mieux connaître.
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L
je ne connaissais pas de nom - j'en ai peut-être déjà vu-<br /> bravo pour ces couples unis pour toujours- de bons modèles ---<br /> un billet instructif-<br /> amitiés ! bon samedi -
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J
Voilà encore un de ces ‘’mal aimés’’ que, pour ma part, j’affectionne tout particulièrement ! Les choucas présentés ici sont, pour partie, ceux de Baugé-en-Anjou qui, lors de notre balade dans cette petite ville, nous ont fait de belles démonstrations de vol : pas de doute, ces oiseaux s’amusent vraiment et ça se voit !
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J
Trés bel article. Les travaux de Lorenz semblent intéressants. Je vais fouiller un peu plus la dessus sur internet.
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D
Il me semble qu'il y a des choucas au temple de Janus à Autun ; vu hier de très grands vols d'oiseaux, je pense à des étourneaux.
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