La Pyrale du buis…
Nous étions épargnés jusque-là mais, cette année, le redouté papillon de tous les possesseurs de buis a durement sévi dans la région ! Résultat : la plus grande partie de nos petits arbustes a été décimée en l’espace de quelques jours seulement…
Ce papillon nocturne au doux nom de Cydalina perspectalis, paraît très bien adapté à nos climats et prolifère sans prédateur connu à ce jour. Son régime alimentaire est le buis mais dans son pays d’origine on l’a déjà vu attaquer certaines espèces de fusains et de houx il convient donc d’être très vigilant et de surveiller également ces arbustes-là. C’est un papillon originaire d’Asie Orientale (Chine, Japon, Corée…).
En Europe, son apparition a été déclarée officiellement en Allemagne en 2007, mais vu la taille de la colonie, il est fort probable que l’insecte soit arrivé en fait en 2005. Donc en 2007 la pyrale du buis est bien installée en Allemagne dans la région limitrophe avec la Suisse et la France. En 2008 la pyrale du buis est déjà arrivée en France dans le Haut-Rhin. En 2014, ce ne sont pas moins de 51 départements Français qui sont atteints…
Buis touchés... Photo : JLS
La Suisse, l’Angleterre, les Pays-Bas et l’Autriche sont également touchés par ce fléau. La pyrale du buis s’avère être un papillon colonisateur et à prolifération très rapide. Ce papillon de la famille des Crambidae a trouvé chez nous un territoire parfait pour son expansion, les températures lui conviennent très bien sur la majorité du territoire, la nourriture (buis) y est abondante et aucun prédateur en vue pour l’instant : que demander de plus ?
Aux Joubarbes, l’attaque a été foudroyante et, le temps de s’en rendre compte, les dégâts se sont avérés considérables et, pour de nombreux arbustes, fatals au point de devoir les arracher ! C’est que cette petite chenille au corps vert clair strié de vert foncé, a un appétit féroce et peu de prédateurs s’y intéressent en raison des toxines qu’elle contient…
A ce stade, les chenilles –généralement en grand nombre- dévorent systématiquement les feuilles entières du buis infesté, s’attaquant même à l’écorce… Photos : JLS
Le traitement biologique contre la pyrale du buis
Après l’arrachage des végétaux qui nous semblaient trop atteints pour avoir une quelconque chance de reprise, nous avons mis en place un piège à phéromone pour capturer les papillons mâles : vu le nombre de prises dès les premières nuits, nous comprenons désormais mieux l’ampleur de l’infestation…
Nous avons complété la méthode de lutte par un traitement biologique contre la pyrale du buis : ce sont les bactéries entomopathogènes, le Bacillus thuringiensis var. kurstaki (Delfin par exemple). Cet agent pathogène est efficace lorsqu'il est ingéré par les chenilles.
Le Bacillus thuringiensis ssp. kurstaki, couramment désigné par son acronyme Btk, est une bactérie qui vit naturellement dans le sol. Depuis une trentaine d'années, on l'utilise partout dans le monde comme agent de lutte biologique pour réprimer les populations de divers insectes ravageurs forestiers et agricoles. La chenille est infectée lorsqu'elle dévore les parties de la plante arrosée par la bactérie. Cette bactérie produit des spores et des cristaux de protéines qui entraînent la libération d'une substance toxique dans l'intestin des chenilles. Cette substance leur corrode la paroi intestinale et a pour effet de paralyser les mâchoires de la chenille. Quelques heures après l'absorption du produit, la chenille ne peut plus s'alimenter et meurt dans les jours suivants. Des études ont démontré l’efficacité du traitement biologique opposé aux solutions chimiques. Le BTK ainsi que le piège à phéromone sont disponibles ici.
Il n’est pas sûr que nous y arrivions mais, nous allons essayer de sauver les arbustes restant en renouvelant le traitement en question tous les quinze jours jusqu’à l’automne…
Si vous avez apprécié cette publication,
partagez-là avec vos amis et connaissances !
Si vous souhaitez être informé dès la parution d’un nouvel article,
Abonnez-vous !
C’est simple et, naturellement, gratuit !