La Pyrale du buis…

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Nous étions épargnés jusque-là mais, cette année, le redouté papillon de tous les possesseurs de buis a durement sévi dans la région ! Résultat : la plus grande partie de nos petits arbustes a été décimée en l’espace de quelques jours seulement…

La Pyrale du buis (Cydalima perspectalis). Photo : JLS

La Pyrale du buis (Cydalima perspectalis). Photo : JLS

Ce papillon nocturne au doux nom de Cydalina perspectalis, paraît très bien adapté à nos climats et prolifère sans prédateur connu à ce jour. Son régime alimentaire est le buis mais dans son pays d’origine on l’a déjà vu attaquer certaines espèces de fusains et de houx il convient donc d’être très vigilant et de surveiller également ces arbustes-là. C’est un papillon originaire d’Asie Orientale (Chine, Japon, Corée…).

 

En Europe, son apparition a été déclarée officiellement en Allemagne en 2007, mais vu la taille de la colonie, il est fort probable que l’insecte soit arrivé en fait en 2005. Donc en 2007 la pyrale du buis est bien installée en Allemagne dans la région limitrophe avec la Suisse et la France. En 2008 la pyrale du buis est déjà arrivée en France dans le Haut-Rhin. En 2014, ce ne sont pas moins de 51 départements Français qui sont atteints…

Buis touchés... Photo : JLS

 

La Suisse, l’Angleterre, les Pays-Bas et l’Autriche sont également touchés par ce fléau. La pyrale du buis s’avère être un papillon colonisateur et à prolifération très rapide. Ce papillon de la famille des Crambidae a trouvé chez nous un territoire parfait pour son expansion, les températures lui conviennent très bien sur la majorité du territoire, la nourriture (buis) y est abondante et aucun prédateur en vue pour l’instant : que demander de plus ?

 

Aux Joubarbes, l’attaque a été foudroyante et, le temps de s’en rendre compte, les dégâts se sont avérés considérables et, pour de nombreux arbustes, fatals au point de devoir les arracher ! C’est que cette petite chenille au corps vert clair strié de vert foncé, a un appétit féroce et peu de prédateurs s’y intéressent en raison des toxines qu’elle contient…

A ce stade, les chenilles –généralement en grand nombre- dévorent systématiquement les feuilles entières du buis infesté, s’attaquant même à l’écorce… Photos : JLS
A ce stade, les chenilles –généralement en grand nombre- dévorent systématiquement les feuilles entières du buis infesté, s’attaquant même à l’écorce… Photos : JLS A ce stade, les chenilles –généralement en grand nombre- dévorent systématiquement les feuilles entières du buis infesté, s’attaquant même à l’écorce… Photos : JLS

A ce stade, les chenilles –généralement en grand nombre- dévorent systématiquement les feuilles entières du buis infesté, s’attaquant même à l’écorce… Photos : JLS

Le traitement biologique contre la pyrale du buis

Après l’arrachage des végétaux qui nous semblaient trop atteints pour avoir une quelconque chance de reprise, nous avons mis en place un piège à phéromone pour capturer les papillons mâles : vu le nombre de prises dès les premières nuits, nous comprenons désormais mieux l’ampleur de l’infestation…

Nous avons complété la méthode de lutte par un traitement biologique contre la pyrale du buis : ce sont les bactéries entomopathogènes, le Bacillus thuringiensis var. kurstaki (Delfin par exemple). Cet agent pathogène est efficace lorsqu'il est ingéré par les chenilles.

 

Le Bacillus thuringiensis ssp. kurstaki, couramment désigné par son acronyme Btk, est une bactérie qui vit naturellement dans le sol. Depuis une trentaine d'années, on l'utilise partout dans le monde comme agent de lutte biologique pour réprimer les populations de divers insectes ravageurs forestiers et agricoles. La chenille est infectée lorsqu'elle dévore les parties de la plante arrosée par la bactérie. Cette bactérie produit des spores et des cristaux de protéines qui entraînent la libération d'une substance toxique dans l'intestin des chenilles. Cette substance leur corrode la paroi intestinale et a pour effet de paralyser les mâchoires de la chenille. Quelques heures après l'absorption du produit, la chenille ne peut plus s'alimenter et meurt dans les jours suivants. Des études ont démontré l’efficacité du traitement biologique opposé aux solutions chimiques. Le BTK ainsi que le piège à phéromone sont disponibles ici.

 

Il n’est pas sûr que nous y arrivions mais, nous allons essayer de sauver les arbustes restant en renouvelant le traitement en question tous les quinze jours jusqu’à l’automne…

Piège à phéromone. Photo : JLS

Piège à phéromone. Photo : JLS

 

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Publié dans Jardin, Environnement

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J
Bonjour, <br /> <br /> que sait on précisément des capacité de cet insecte à infester d'autres plantes? (houx parait il...)<br /> Dans mon secteur ( Est de l'Ariège), entre juin et aout 2018, tous les massifs montagneux entre 500 1000 m ont été infestés. En moins de 3 mois, la totalité des forêts largement composées de buis sont détruites. C'est incontestablement une catastrophe finalement peu reconnue: elle a pourtant eu un impact direct sur l'économie touristique puisqu'il est devenu impossible de fréquenter les sentiers de randonnée à ces altitudes! Que faire???
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C
J'habite en France sur la frontière avec Genève. Nous tenons beaucoup à nos buis car ils sont ancestraux et forment un brise-vue avec une rue mitoyenne. C'est la troisième saison que je rencontre des problèmes avec ce fléau et avant ce jour j'adorais tous les papillons.<br /> En étant attentif, en traitant régulièrement, en enlevant les parties mortes et posant des pièges (qui parfois ont marché et parfois n'ont rien donné) j'ai réussi à limiter les dégâts mis les buis s'affaiblissent de plus en plus. J'ai l'impression que l'efficacité de tout cela dépend du bon moment pour traiter et comme il y a plusieurs cycles dans l'année il est difficile de ne pas en rater un. Je suis inquiet pour l'issue finale.<br /> QUESTION<br /> Un vendeur de jardinerie m'a conseillé de traiter à l'ACTARAL. Je ne me suis pas décidé car le produit me semble très agressif. La notice n'évoque pas le traitement contre la pyrale.<br /> Quelqu'un a t il un avis me donner?<br /> Merci d'avance
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J
Pour l'heure, il semblerait que nous ayons limité les dégâts grâce au BT (traitement bio tous les 15 jours) et le piège à phéromone qui, chaque matin contient entre 10 et 15 pyrales... Certains buis qui étaient fortement atteints, semblent repartir... <br /> Cependant, il faudra voir sur la durée : je pense que nous avons gagné une bataille mais, de toute évidence, pas la "guerre" !
M
J’ai mis en place les mêmes pièges mais n’ai vu arriver aucun papillon. Je les ai mis au raz du sol parce que je trouve ça moche, c’est peut-être ça le problème.
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J
Nous avons placé le piège à phéromone à environ 1,20 m du sol, au-dessus de certains buis... Il est vrai que ce n'est pas très esthétique mais, comme la pyrale est un papillon nocturne, vous pouvez très bien l'enlever durant la journée et remettre le piège en place le soir... En tous cas, chez nous, il s'avère efficace !<br /> Bonne journée.
M
Invasion aussi en Champagne-Ardenne. Le traitement au savon noir (Briochin) fonctionne bien. <br /> Les chenilles n'aiment pas l'eau. Bien arroser les buis (sur les feuilles) puis traiter au savon noir. <br /> Nous les avons sauvés l'an dernier alors qu'ils ressemblaient à de la paille. À nouveau cette année. <br /> Ne pas forcément les arracher, ça peut repartir. Courage !
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J
Merci pour ces conseils Maryse : après traitement au BT et mise en place du piège à phéromone, l'infestation semble enrayée chez nous... Reste à voir si les plus atteints repartirons au printemps prochain...
C
L'ennui du BT est qu'il est aussi toxique pour d'autres insectes. <br /> Aorès avoir testé le piège et le BT, je coupe mes buis, je mettrai autre chose: un nouveau projet !<br /> Bonne soirée
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J
Je n'ai pas observé d'autres victimes que les chenilles de la pyrale : il y avait des guêpes, des sauterelles, des araignées et des petits escargots dans les buis, toutes sont indemnes !
D
tu poses à juste titre le problème des espèces invasives ; avec les échanges entre continent, le problème ira s'aggravant sauf si Trump finit par bloquer les échanges internationaux ;-))
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E
Pour les pyrales, on a été servi aussi. Une première attaque au printemps sur des petits buis, dont l'un avait repris après l'avoir taillé. Puis le coup de grâce sur l'ensemble des pieds et dans le voisinage. J'ai constaté que les chenilles progressent plutôt de la base vers le sommet des pieds et pour cause, lorsqu'elles ont fait table rase d'un arbuste, elles se laissent tomber ( en rappel) et migrent vers d'autres individus. Cela peut être le mur de la maison au passage...
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D
Désolant, tu as fait le maximum, ça fait partie des catastrophes naturelles<br /> Pour rire, un remède à tenter, passer aux pyrales, en boucle, dans ton jardin, la Chasse aux Papillons de Brassens .... mais ça risque de leur donner l'envie de se reproduire !
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J
Oui, alors que c'est tout l'inverse qu'il faut : que les chenilles femelles cessent de pondre d'où, hélas, la capture des mâles ! C'est dur mais, heureusement, les pièges à phéromone sont très sélectifs : pour le moment je n'ai pas vu d'autre espèce s'être fait berner !
B
Réinsérer des mésanges et chauve-souris dans nos environnements est un moyen de lutter contre la pyrale du buis et autres envahisseurs. La perte de la biodiversité ne permet hélas plus à la Nature de trouver naturellement des réponses aux déséquilibres de nos écosystèmes. https://www.placegrenet.fr/2017/08/16/chauve-souris-hirondelles-mesanges-lutter-contre-insectes-invasifs-a-grenoble/149414
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J
Pas sûr pour ce qui concerne la pyrale du buis ! Comme je le dis plus haut, les chenilles en question ingèrent les feuilles de buis qui sont... toxiques : du coup, elles sont elles-mêmes vaguement intoxiquées tout au moins au goût et, d'instinct, les prédateurs n'y touchent pas ! C'est tout le problème des espèces invasives qui nous viennent notamment des pays asiatiques : nous n'avons pas les prédateurs qui vont avec ! <br /> Notre jardin est très riche en avifaune mais, pas de bol, personne ne veut de ces chenilles-là...
J
Merci pour les conseils. Je vais me procurer ce BTK.
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J
De nombreux sites internet sont en rupture de stock du btk, preuve des dégâts de cette pyrale du buis.
J
Même constat chez nous mais attaque assez modérée, alors que nous croyions y avoir échappé.
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J
Il faut agir sans attendre car, d'un seul coup, ça va très vite et les arbustes risquent de ne pas s'en remettre... Bonne journée à vous deux !
J
C'est la très mauvaise surprise du mois de juillet ! Désormais, outre le traitement effectué (et renouvelé), nous nous faisons une raison ! Cela dit, lorsque ce fléau s'abat sur d'authentiques "jardins à la française" avec des massifs entiers de buis et de topiaires, il y a de quoi se désoler... et déprimer pour de bon !
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