Le lutin aux sourcils blancs
C’est la plus petite des chouettes d’Europe : voici la Chevêchette d’Europe magnifiquement « croquée » par notre ami JPL qui nous fait là un nouveau très beau cadeau…
En France elle niche dans les Alpes, le Jura et les Vosges généralement au-dessus de 1000 m d’altitude, mais en 2002 elle a été découverte à basse altitude, 250 m dans les Vosges du Nord, en région de Bitche (Muller 2003). Un peu plus tard, en 2004, elle a été « redécouverte » dans les Hautes Vosges (M. Munier, V. Drillon ) où aucune donnée n’était connue depuis environ 20 ans. Des contacts depuis 2005 confirment ce retour. C’est une espèce manifestement rare, mais aussi très discrète et fort peu connue avec une répartition et des effectifs fluctuants en fonction sans doute de la disponibilité en proies…
Elle affectionne les vieux boisements de conifères mêlés de feuillus, entrecoupés de clairières, particulièrement en altitude (au-dessus de 1 000 mètres) et dans des endroits reculés, souvent difficiles d’accès. Elle y trouve, entre autres, des cavités de pics dans lesquelles elle stocke sa nourriture et se reproduit.
Dans le Jura, elle se cantonne dans les forêts d’altitude, en général des pessières traitées en futaie jardinée, donc dans des peuplements bien structurés avec des vieux arbres, des arbres plus jeunes et des trouées de régénération. L’épicéa et le sapin sont dominants, les feuillus n’étant présents qu’en faible proportion.
Dans les Hautes-Alpes, les milieux fréquentés sont des forêts subalpines relativement ouvertes (couvert hétérogène, avec une mosaïque de zones boisées denses, de clairières et de secteurs arbustifs), principalement des cembraies et des mélézins, parfois des sapinières-pessières (altitudes extrêmes : 1 500 – 2 300 mètres, altitude moyenne des observations : 1 875 mètres).
Dans les Vosges du Nord, les 20 territoires occupés par l’espèce au printemps ou en automne 2007 ont comme caractéristiques communes d’être situés dans des zones froides et humides en cuvette, fond de vallon ou zone tourbeuse, occupées par une forêt âgée et bien structurée avec des chênes (pour les cavités de pics) et des épicéas (pour le couvert).
La Chevêchette d’Europe se nourrit de micromammifères (mulots et campagnols) et de petits passereaux (mésanges, rouges-gorges, roitelets, troglodytes, etc.). Elle pratique surtout la chasse à l’affût mais sa petite taille lui permet également de dénicher les mésanges et autres espèces qui nichent dans les cavités de pics.
C'est une espèce démonstrative : si elle est excitée, elle relèvera sa queue en l'agitant d'un côté à l'autre. Si elle est en colère, les plumes du corps et de la tête se soulèvent, et quand elle est effrayée, elle s'immobilise, figée contre un mur ou une paroi. Elle est active à l'aube et au crépuscule, et pendant la journée. Sa vue est mauvaise dans l'obscurité complète. Elle constitue des réserves de nourriture qu'elle cache dans des cavités naturelles pour les périodes trop enneigées pour chasser…
Sources : Groupe Tétras Vosges/LPO-Petites chouettes de montagne/Oiseaux.net
Voir également :
Quelques chouettes d’Europe. Extrait du « Guide des oiseaux d’Europe » (Peterson, Mountfort, Hollom, Géroudet)
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