Le lutin aux sourcils blancs

Publié le par Jean-Louis Schmitt

C’est la plus petite des chouettes d’Europe : voici la Chevêchette d’Europe magnifiquement « croquée » par notre ami JPL qui nous fait là un nouveau très beau cadeau…

Aquarelle : JPL (2018)

Aquarelle : JPL (2018)

En France elle niche dans les Alpes, le Jura et les Vosges généralement au-dessus de 1000 m d’altitude, mais en 2002 elle a été découverte à basse altitude, 250 m dans les Vosges du Nord, en région de Bitche (Muller 2003). Un peu plus tard, en 2004, elle a été « redécouverte » dans les Hautes Vosges (M. Munier, V. Drillon ) où aucune donnée n’était connue depuis environ 20 ans. Des contacts depuis 2005 confirment ce retour. C’est une espèce manifestement rare, mais aussi très discrète et fort peu connue avec une répartition et des effectifs fluctuants en fonction sans doute de la disponibilité en proies…

Elle affectionne les vieux boisements de conifères mêlés de feuillus, entrecoupés de clairières, particulièrement en altitude (au-dessus de 1 000 mètres) et dans des endroits reculés, souvent difficiles d’accès. Elle y trouve, entre autres, des cavités de pics dans lesquelles elle stocke sa nourriture et se reproduit.

 

Dans le Jura, elle se cantonne dans les forêts d’altitude, en général des pessières traitées en futaie jardinée, donc dans des peuplements bien structurés avec des vieux arbres, des arbres plus jeunes et des trouées de régénération. L’épicéa et le sapin sont dominants, les feuillus n’étant présents qu’en faible proportion.

 

Dans les Hautes-Alpes, les milieux fréquentés sont des forêts subalpines relativement ouvertes (couvert hétérogène, avec une mosaïque de zones boisées denses, de clairières et de secteurs arbustifs), principalement des cembraies et des mélézins, parfois des sapinières-pessières (altitudes extrêmes : 1 500 – 2 300 mètres, altitude moyenne des observations : 1 875 mètres).

 

Dans les Vosges du Nord, les 20 territoires occupés par l’espèce au printemps ou en automne 2007 ont comme caractéristiques communes d’être situés dans des zones froides et humides en cuvette, fond de vallon ou zone tourbeuse, occupées par une forêt âgée et bien structurée avec des chênes (pour les cavités de pics) et des épicéas (pour le couvert).

 

La Chevêchette d’Europe se nourrit de micromammifères (mulots et campagnols) et de petits passereaux (mésanges, rouges-gorges, roitelets, troglodytes, etc.). Elle pratique surtout la chasse à l’affût mais sa petite taille lui permet également de dénicher les mésanges et autres espèces qui nichent dans les cavités de pics.

C'est une espèce démonstrative : si elle est excitée, elle relèvera sa queue en l'agitant d'un côté à l'autre. Si elle est en colère, les plumes du corps et de la tête se soulèvent, et quand elle est effrayée, elle s'immobilise, figée contre un mur ou une paroi.  Elle est active à l'aube et au crépuscule, et pendant la journée. Sa vue est mauvaise dans l'obscurité complète. Elle constitue des réserves de nourriture qu'elle cache dans des cavités naturelles pour les périodes trop enneigées pour chasser…

 

Sources : Groupe Tétras Vosges/LPO-Petites chouettes de montagne/Oiseaux.net

 

 

Voir également :

Quelques chouettes d’Europe. Extrait du « Guide des oiseaux d’Europe » (Peterson, Mountfort, Hollom, Géroudet)

Quelques chouettes d’Europe. Extrait du « Guide des oiseaux d’Europe » (Peterson, Mountfort, Hollom, Géroudet)

 

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J
Merci pour cette nouvelle publication qui est bien évidemment « très chouette » : j’ai aussi craqué pour les yeux…
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K
Très chouette article !!
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D
un très bel article magnifiquement illustré, vraiment ... chouette .... oui j'ai osé moi- aussi
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J
Chouette dessin et article.
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J
Ah ! Ces yeux... Magnifique illustration de JPL comme toutes les précédentes ! <br /> D'autres suivront encore, je n'en doute pas ! Merci encore l'artiste...<br /> Quant au malicieux "petit lutins aux sourcils blancs", je n'ai jamais eu le bonheur de le croiser "pour de vrai" mais, de le savoir présent (y compris dans les Vosges du Nord...) suffit largement à mon bonheur d'autant plus que, d'une manière générale, l'avifaune aussi subit de plein fouet les effets de toutes les pollutions et pesticides dus à notre cruel manque de raison...
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