Les orties et les papillons
Après les lamiers (ici), découvrons cette fois les orties ! Leur mauvaise réputation leur a valu pendant des années un arrachage systématique dans nos jardins. Considérée comme une mauvaise herbe, qui plus est urticante, l'ortie regorge pourtant de trésors cachés. Cette plante à tout faire très connue pour ses facultés thérapeutiques, est aussi utilisée en cuisine, dans l'industrie textile, et en agriculture bio…
Depuis toujours les hommes ont utilisé l'ortie pour soigner les maux courants : son jus arrête les saignements que ce soit en application sur une plaie ou pour stopper les saignements de nez. C'est aussi un remède traditionnel féminin qui réduit sensiblement un flux menstruel trop abondant, combat l'anémie et stimule la montée de lait. L'ortie possède aussi un pouvoir dépuratif bien connu : utilisée comme diurétique, elle combat le phénomène de rétention d'eau, la goutte, et les calculs rénaux.
Les capacités anti-inflammatoires de sa racine font de l'ortie la plante idéale pour traiter l'arthrite, des études sont d'ailleurs en cours sur le sujet. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, son jus soulage les piqûres d'insectes et les démangeaisons. En tisanes, elle permet de soigner les problèmes d'allergies respiratoires comme le rhume des foins ou l'asthme…
Les orties sont des plantes considérées à tort comme des « mauvaises herbes » au jardin. Utiles dans de multiples domaines, elles hébergent et nourrissent aussi de nombreux auxiliaires, notamment certains papillons qui ne dépendent que d'elles pour assurer leur survie.
Orties et papillons : une association vitale
L'ortie propose le gîte et le couvert à une trentaine d'espèces de papillons qui ne peuvent survivre sans sa présence. La préserver au jardin est donc la meilleure solution pour les attirer chez vous ! N'oubliez pas non plus que cette plante possède des vertus médicinales, alimentaires et phytosanitaires importantes. Mais revenons à nos papillons, qui pour certaines espèces, ne pondent que sur ou au revers des feuilles d'orties. Les chenilles s'y développent ensuite en se nourrissant des feuilles et les adultes trouvent même du nectar à l'intérieur des corolles.
De leur côté, les espèces d'orties dioïques sont pollinisées grâce aux papillons qui assurent ainsi la fécondation des fleurs femelles par les fleurs mâles qui ne sont pas présentes sur la même plante.
Principales espèces de papillons liées aux orties
Nocturnes ou diurnes, nombreuses sont les espèces de lépidoptères liées aux orties, parmi elles :
Les espèces nocturnes
- Panixia dominula connue sous le nom « d'écaille rouge » est un superbe papillon aux ailes rouges tachetées de noir,
- Eurrhypara hortutata la bien nommée « Pyrale de l'ortie » ou encore
- Artica caja, l'écaille marte dont les pattes postérieures sont aussi urticantes que ceux de l'ortie.
Ces espèces nocturnes ne craignent pas les poils urticants des orties et se nourrissent des feuilles d'orties durant tout leur développement.
Les espèces diurnes
- Cynthia cardui, la « Belle Dame » pond ses œufs sur les feuilles d'ortie tout comme
- le « Paon de jour » (Inachis io), un papillon migrateur magnifique présent dans toute l'Europe. Ses chenilles noires hérissées de pointes se nourrissent de feuilles d'orties en fin de printemps.
- Le vulcain (Vanessa atalanta), lui aussi migrateur, est présent dans tout l’hémisphère Nord ainsi qu'en Afrique du Nord et en Asie. Il pond un seul œuf vert par feuille ; Cette couleur le préserve des prédateurs jusqu'à ce qu'il se transforme en chenille qui s'enroulera dans la feuille pour la dévorer à l'abri, avant d'en choisir une autre le temps de sa croissance.
- La petite tortue (Aglais urticae) devient de plus en plus rare dans les jardins. Ce papillon peut être observé en début de printemps en Europe. La femelle pond alors ses œufs en groupes au revers des feuilles d'orties dont les larves (chenilles) se nourriront ensuite.
- Le Robert-le-diable (Polygonia album), est un petit papillon aux ailes très découpées et aux coloris flamboyants tacheté de noir. Très présent en France en lisières de forêts, de cours d'eau ou dans les vergers et les jardins, il pond lui aussi ses œufs sur les feuilles d'ortie dont les chenilles se repaîtront dès l'éclosion.
Sources : Au Jardin.Info
Amaryllis (Pyronia tithonus), Le Petit sylvain (Limenitis camilla) et Paon du jour (Inachis io). Photos : JLS (Cliquez pour agrandir)
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