Étrange Torcol…

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Je lui ai déjà consacré une page l’an passé (ici) mais, après tout, ce curieux pic, largement méconnu, mérite bien un nouveau coup de projecteur d’autant plus que, comme de nombreux autres passereaux, l’espèce est en déclin dans toute l’Europe…

Torcol fourmilier (Jynx torquilla) au poste de chant. Photo : Jean-Louis Schmitt

Torcol fourmilier (Jynx torquilla) au poste de chant. Photo : Jean-Louis Schmitt

Comme l’indique son nom, le torcol a une prédilection pour les fourmis dont il se nourrit abondamment ! Sa longue langue gluante, lui permet de rechercher son met favori dans le sol, directement dans les fourmilières ou dans les fissures, entre les pierres des murs… Il se nourrit également d’autres insectes et, en automne, s’accommode même de baies de sureau !

Constatée depuis le début du siècle, la régression du Torcol semble se poursuivre à travers tout le pays. L’espèce pâtit de la raréfaction des fourmis (liée à l’emploi d’insecticides et autres traitements agricoles) et des arbres creux où elle niche ! Sa conservation passe par celle des vieux vergers, des haies, des bocages ainsi que des vieux arbres isolés et des milieux prairiaux lui permettant de s’y nourrir…

Une autre cause de déclin est parfois évoquée : la sécheresse qui a sévi pendant de nombreuses années au Sahel bien que la diminution de l’espèce a commencé bien longtemps avant cette période !

Vidéo : JL 2018 04 Torcol fourmilier (0 :29)

Mesures de conservation

Une réduction généralisée dans l’emploi des pesticides agricoles apparaît comme une priorité pour cette espèce. Sa conservation passe également par celle des vieux vergers, des haies, des vieux arbres ainsi que des pelouses et prés où elle se nourrit. Le maintien des systèmes d’exploitation traditionnels non intensifs, associant notamment l’élevage en prairies pâturées, serait très bénéfique au Torcol.

A l’heure actuelle, en France, aucune étude n’a été faite sur cette espèce et ses besoins réels. Il conviendrait d’ores et déjà de déterminer les régions où l’espèce a conservé des effectifs satisfaisants et d’envisager, dans le cadre de mesures agro-environnementales, l’expérimentation de pratique agricoles plus douces permettant de conserver à la fois les sites de reproduction possibles et les zones d’alimentation…

Sources : Oiseaux menacés et à surveiller en France (références ci-dessous)

Photos : JLS (Cliquez pour agrandir)Photos : JLS (Cliquez pour agrandir)

Photos : JLS (Cliquez pour agrandir)

OISEAUX MENACES ET A SURVEILLER EN FRANCE. Listes rouges et recherche de priorités Relié – 2 mars 2000

de Dosithée Yeatman-Berthelot (Auteur), Gérard Rocamora  (Auteur)

 

 

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K
Un joli petit oiseau au chant mélodieux !<br /> Bonne soirée Jean-Louis
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C
Il a un beau petit chant! Espérons qu'il ne disparaîtra pas! Bon week-end!
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L
Merveilleux et énigmatique Torcol. Avec la chouette chevêche, la huppe fasciée, le rougequeue (...), ce sont les oiseaux des haies et des vergers que nous essayons de préserver.
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J
C'est une découverte pour moi. Merci JL.
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J
Jamais vu effectivement et peut être entendu mais son cri ressemble un peu à celui d’une mouette. Encore une espèce en déclin, triste constat d’une triste époque où dominent les pollutions respiratoires, alimentaires, malbouffe et entretien d’un stress permanent et volontaire qui nous entraînent droit dans le mur. J’ose espérer que lorsque l’homme aura disparu de la planète qu’il a pourri par sa cupidité, la nature reprendra sa place !
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D
quant à la raréfaction de l'avifaune, on retrouve hélas toujours les mêmes problèmes, seule une politique de l'environnement excluant les pesticides pourra les sauver, mais les lobbies sont puissants<br /> Reste la multiplication de jardins particuliers épargnés et d'agriculture bio
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J
La majorité de mes interlocuteurs connaissent son chant (ou son cri) mais, beaucoup plus rares sont ceux à l'avoir vu... Désormais, vous pourrez donc mettre une silhouette sur son ramage !
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