Revenons aux moutons… pour sauver des oliviers !

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Romain Cabanes est vigneron et oléiculteur au Clos Romain à Cabrières. Après un gel qui a mis au repos son oliveraie, il a besoin d'un coup de main pour installer 40 moutons dans ses cultures afin d’enrichir le sol et de raviver les arbres, tout en prolongent sa démarche de gestion écologique et globale du site !

Romain et Julie (DR)

Romain et Julie (DR)

Un écrin de garrigue sauvage

Il s'appelle Romain Cabanes, et depuis 2000 est installé comme vigneron et oléiculteur. Au cœur de l’arrière-pays Héraultais, il vit et travaille sur un plateau de 150 hectares où il cultive 7 ha de vignes, et 7ha d'oliviers. La garrigue sauvage et préservée représente le restant des surfaces naturelles. Il y a bâti seul, étape après étape, un domaine aujourd’hui reconnu et apprécié des amateurs de produits de qualité sans artifices…

Avec passion et un profond respect pour la nature, il travaille les terres arides de schistes pour en exprimer le caractère à travers 4 cuvées de vin, exclusivement rouge, et une savoureuse huile d’olive. Les naturalistes passionnés ou les amoureux des grands espaces peuvent venir y séjourner dans deux gîtes totalement autonomes en énergie.

Clos Romain: une symbiose entre l'homme et la naturehttps://bluebees.fr/static/project/405/bio.jpg

Sur le domaine, le choix de l’agriculture biologique s’est imposé de lui-même, tout comme l’utilisation des ressources énergétiques naturelles, solaires, éoliennes, et le captage d'eau de source. Romain tient à s'occuper de chacune des tâches pour rester au plus près de la terre: il transforme les matières brutes, ie s'occupe de la taille de la vigne et des oliviers, du travail du sol, des récoltes, de la vinification et la fabrication de l'huile, de la commercialisation.

Le Clos Romain c'est aujourd'hui:

  • 7 ha de vignes réhabilitées
  • 7 ha d'oliveraie en cours de remise en production
  • 2 gîtes d'accueil touristique
  • 1 éolienne pour accéder à une complète autonomie énergétique de notre habitation et des gîtes
  • 60 mde panneaux photovoltaïques
  • 15 000 bouteilles de vin / an
  • 2 500 litres d'huile d'olive qui étaient produites avant le gel de 2012
  • Pour le vin, des clients en France et à l'étranger : particuliers, magasins bio, caviste

L’agropastoralisme: un projet indispensable 

Une nuit glaciale en 2012

L’hiver 2012, -18° au thermomètre et 100 km/h à l’anémomètre ont suffi pour figer en quelques heures les oliviers dans un repos stérile. L’équilibre des insectes auxiliaires a également été rompu. Depuis 5 années, Romain est en recherche de solutions naturelles pour revigorer le verger. Grâce à des purins naturels, il a pu voir cette année des signes faisant espérer un début de guérison, mais parallèlement à la vigne, il ne peut continuer à gérer seul les soins aux oliviers et la question de la qualité du sol.

Un troupeau pour associé, ou comment le projet d’agropastoralisme a germé 

Aujourd'hui, l’exploitation survit grâce au vignoble... mais il est urgent de réhabiliter l’oliveraie ! Avec le soutien de sa compagne Julie, Romain souhaite implanter un troupeau de moutons dans cette culture, pour un travail simple et naturel du sol. Afin que les olives fassent leur retour, il doit se pencher sur la vie souterraine pour renforcer les arbres : gestion de l’enherbement et de l’amendement du sol… Ainsi le projet d’agropastoralisme est né.

L’aide des animaux lui permettra de continuer à être présent dans chacune des étapes sur l’exploitation, et ainsi conserver la philosophie du domaine. Le partage de la charge de travail avec ces précieux auxiliaires que sont les animaux lui permettra aussi de rester fidèle à son choix de mettre en œuvre des pratiques respectueuses de l’environnement.

D’autre part, contourner la mécanisation pour l’entretien des sols, c’est maintenir la biodiversité en préservant l'écosystème sous-terrain et en évitant de faire fuir la faune locale, et aussi d’améliorer considérablement le bilan carbone de l’activité.

Revenons aux moutons… pour sauver des oliviers !

Intérêts de l’agropastoralisme pour l’exploitation

Les méthodes du passé sont sûrement les plus cohérentes et logiques ! 

Pour résumer, voici les avantages d'une telle démarche : 

Intérêts principaux :

  • La gestion de l'enherbement dans l'oliveraie
  • La fertilisation continue et diffuse du sol
  • Le respect de l'écosystème sous-terrain dans les cultures
  • La gestion de l'enherbement dans les vignes au début du printemps
  • La diminution de la mécanisation

Intérêts secondaires :

  • L'entretien des espaces sauvages et gestion du risque incendie
  • Le non-recours à la pratique des écobuages
     

Le choix du mouton Ouessant

Outre sa présence calme et paisible, le mouton, contrairement à la chèvre, est moins gymnaste ! Son implantation présente donc un moindre risque pour les branches d'oliviers. Sur les conseils des éleveurs locaux, Romain a choisi la race Ouessant. Elle présente de nombreux avantages :

  • son faible poids (15 kgs) respectant la structure du sol piétiné
  • sa rusticité adaptée aux écarts de température de notre région
  • sa nécessité de préservation, pour cette race non laitière délaissée des éleveurs
  • son aptitude à pâturer en zone accidentée
Revenons aux moutons… pour sauver des oliviers !

2017: premiers pas avec la construction des premiers parcs

Romain a réalisé les premiers parcs durant l'été 2017 : 1 km de périmètre au sein de l’oliveraie. Il lui faut encore construire 8 km de clôtures pour permettre les rotations de pâturage et la réalisation de parcours autour des habitations. La bergerie permettra d'abriter les animaux et de gérer la période de reproduction.

En septembre 2017, Romain et Julie ont accueilli Nemty, berger des Pyrénées, futur chien de troupeau (en cours d’éducation de base, formation au troupeau en 2018). Quelques mois plus tard, ils ont également fait l'acquisition de 3 brebis (croisées Ouessant) et du futur reproducteur bélier pur Ouessant.

A quoi va servir l'argent de la collecte ?

  • Avec 6000€, ils pourront acheter 40 moutons et démarrer l'éco-pâturage
  • Avec 11 000€, ils construiront une bergerie
  • Avec20 000€, ils pourront finaliser les parcs et former ler chien de troupeau !

Revenons à nos moutons...le budget

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Pourquoi ils lançent ce financement participatif ?

Développer cette activité d'agropastoralisme permettrait à Romain de sauver l’oliveraie tout en continuant à mener l'ensemble du travail sur l'exploitation. Il n’a pas accès au crédit bancaire pour ce projet, puisque l'activité ne présentera pas de bénéfice directement lié à l'élevage. Il a donc besoin de nous, pour lui permettre de poursuivre ce travail dans une gestion globale écologique du domaine et des cultures.

Solidarité

Le recours au financement participatif prend beaucoup de sens pour Romain car en étant épaulé dans le déploiement de projets visant au respect de la nature, tout soutien financier prend une dimension humaine. Le choix du don avec contrepartie fait appel à la solidarité tout en faisant découvrir aux donateurs une partie de l’activité.

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 Perspectives…

Romain nourrit l'espoir que son choix permettra de convaincre d'autres agriculteurs, des propriétaires terriens, voire des collectivités locales de se lancer dans l'aventure de l'agropastoralisme. Cette expérience ancestrale avantageuse pour la planète, permet surtout de rappeler l'alliance intime qui unit l'homme à la nature dans un cercle vertueux de services réciproques.

A propos de Romain Cabanes

  • 2008 – 2018 : Vigneron et oléiculteur, accueil à la ferme, développement des circuits courts et du réseau commercial depuis 10 ans
  • 2009 : Première cuvée de vin Clos romain
  • 2008 : Certification Agriculture biologique (Vignoble et oliveraie)
  • 2001 : Restructuration de l’oliveraie à l’abandon
  • 2000 : Installation sur les terres familiales à Cabrières et réhabilitation des premières vignes (arrachages et plantations)
  • 1999 : Obtention du BPREA au CFPPA de Pézenas
  • 1998 : Fin des études de droit, quitte Paris pour rejoindre le sud de la France

A propos des contreparties

Les donateurs recevront la newsletter de Pelote, pour partager les aventures intenses d'une brebis et sa bande !

Les savons seront envoyés par la poste, le prix de la livraison est compris. 

Les bouteilles seront à récupérer sur place ou directement livrées chez vous (frais de livraison en sus)à partir de mars 2018.

Les weekends et semaines aux gîtes sont à réserver par mail, entre octobre 2018 et avril 2019 ! Un petit aperçu en photos :

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Le Clos Romain

Route de Clermont

Cabrières, Languedoc-Roussillon

www.clos-romain.fr

 

Pour participer au financement de ce projet : https://bluebees.fr/fr/project/405-clos-romain

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K
Bravo à Romain et à Julie !!!<br /> Bon jeudi Jean-Louise
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D
Un projet séduisant au plan de l'environnement ; quant au financement participatif, j'émets quelques réserves, dans certains cas, ce n'est pas toujours justifié...
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J
J’ai personnellement contribué à plusieurs projets et je ne le regrette pas : il y a dans notre pays une multitude d’ ‘’entrepreneurs’’ méritants qui ne peuvent -ou ne veulent pas et avec raison- bénéficier des aides conventionnelles (les banques…) ! <br /> Il est vrai cependant que les sites de financements participatifs fleurissent et il y a de quoi s’y perdre… Je ne me fais aucune illusion : là, comme ailleurs, il doit y avoir de vils profiteurs qui n’hésitent pas à ‘’exploiter’’ le ‘’filon’’ !
C
Effectivement, la démarche et le projet des ces personnes sont louables sur le plan écologique et environnemental. Toutefois je ne peux m'empêcher de me poser la question du devenir de ces moutons. Certes ils auront une vie plus enviable que leur congénères des élevages plus intensifs (voire industriels)... mais iront-ils aussi à l'abattoir quand on ne voudra plus d'eux ? Cette situation est un bon exemple de spécisme : nous (humains) nous nous donnons le droit d'utiliser (je ne parle pas d'"exploitation" dans ce cas) l'animal pour nos besoins et quand il devient inutile... c'est probablement l'abattoir (et certainement même avant pour qu'il puisse être mangeable...) que nous lui réservons. Dans le genre d'activité présenté dans l'article, peut-on envisager de laisser les moutons vivre leur vie tranquillement et de limiter les naissances juste pour remplacer celles qui meurent de leur belle mort ? Cette possibilité serait peut-être éthiquement soutenable, mais est-elle réalisable ? Sinon, on tombe forcément dans le cercle de l'exploitation et le droit de vie ou de mort sur des êtres sensibles sur lesquels nous exerçons notre domination (même "soft"). Dire que "nous" avons toujours fait cela, n'est pas un argument... à chaque époque sa conscience des rapports avec les autres êtres vivants... et cette conscience change et donc les pratiques aussi. Vaste question...
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J
Oui, François, ton interrogation est parfaitement légitime et mérite d'être posée ! J'avoue que j'aimerai beaucoup enfin faire la connaissance d'individus qui, concernant l'utilisation d'animaux, ne visent aucunement une quelconque "rentabilité" (horrible vocable en l’occurrence) ! Les consciences évoluent certes mais, hélas, pas assez vite pour ce qui est de tout ce que nous faisons subir aux autres animaux (humains ou non...). J'en veux pour preuve toutes les publications de ces derniers jours faites sur le présent blog : trop souvent on assiste à une parfaite passivité de nos gouvernants dont on retiendra principalement la totale indifférence en la matière...<br /> Pour en revenir à l'utilisation de moutons par Romain et Julie, peut-être nous donneront-ils leur vision des choses ?
J
Ils sont drôlement courageux ces jeunes... Aidons-les !
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