Norvège : des quotas relevés pour relancer la chasse à la baleine

Publié le par Jean-Louis Schmitt

L'activité, vivement critiquée par les défenseurs des animaux, est en baisse. Le nombre de bateaux de pêche qui la pratiquent ne cesse de baisser.

432 baleines ont été harponnées l'an dernier en Norvège. © AFP/ RODRIGO BUENDIA

Elle veut tenter de relancer une activité qui semble péricliter, la Norvège a fixé mardi à 1 278 le nombre de baleines susceptibles d'être harponnées dans ses eaux en 2018, une hausse de 28 % par rapport à l'an dernier pour tenter de relancer. Depuis plusieurs années, les chasseurs de baleines peinent à remplir les quotas accordés par Oslo et le nombre de bateaux engagés dans cette activité très controversée sur la scène internationale ne cesse de diminuer. « J'espère que les quotas et la fusion des zones de pêche constitueront un bon point de départ pour une bonne saison de chasse pour le secteur baleinier », a déclaré le ministre de la Pêche, Per Sandberg, dans un communiqué. La Norvège est, avec l'Islande, le seul pays au monde à autoriser la chasse à la baleine. Le Japon pratique aussi la chasse mais officiellement à des fins scientifiques, même si une grande partie de la viande est ensuite écoulée sur le marché.

Malgré un moratoire international mis en place par la Commission baleinière internationale (CBI) depuis 1986, le pays scandinave a repris la chasse au petit rorqual (ou baleine de Minke) en 1993, jugeant la population de cétacés suffisamment abondante. Selon Oslo, les eaux norvégiennes abritent plus de 100 000 de ces baleines. L'activité connaît cependant un fort déclin : alors qu'ils étaient environ 350 en 1950, le nombre de bateaux norvégiens pratiquant cette chasse est tombé à 11 en 2017, un chiffre quasiment divisé par deux par rapport à 2016. Le nombre de prises a parallèlement sensiblement reculé, de 660 cétacés harponnés en 2015 à 432 l'an dernier (sur un quota de 999), le chiffre « le plus bas depuis de nombreuses années » de l'aveu même du ministère. Une partie de la viande est ensuite exportée vers le Japon. Les professionnels se sont plaints de l'engorgement des usines de conditionnement à terre, du coût élevé du carburant ou de zones de chasse trop éloignées.

« Une chose du passé »

Mais, pour les défenseurs des animaux, cette tendance traduit une désaffection des consommateurs pour la viande de baleine, qui fut autrefois le « plat du pauvre » en Norvège. « La Norvège devrait tirer les conséquences logiques du moratoire de la CBI sur la chasse commerciale à la baleine, de l'opposition large à la chasse, ainsi que de l'absence d'un marché local pour les produits, et démanteler cette industrie dépassée et superflue », a commenté le chef de Greenpeace Norvège, Truls Gulowsen. « La chasse norvégienne à la baleine est une chose du passé, perpétuée uniquement pour des motifs politiques exsangues et qui devrait être éliminée aussi rapidement que possible », a-t-il estimé dans un courriel à l'Agence France-Presse.

Le Point.fr (06 mars 2018)

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E
Ça s'arrête quand ?
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D
puisque la communauté internationale condamne cette chasse indigne,qu'elle ait le courage de prendre des sanctions contre l'Islande, la Norvège et le Japon, sanctions économiques, avec d'autant moins d'hésitations que ces pays sont particulièrement riches, et que par conséquent l'impact économique sur le population sera peu important, assez de belles paroles, des actes, c'est aussi ce que je pense quand Nicolas Hulot laisse faire le massacre des dauphins
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C
c'est désespérant; relancer cette horreur qui commençait enfin à décliner est vraiment scandaleux
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D
bien d'accord l'amie
J
Décidément, on n'en sort pas ! Après les dauphins, voilà un autre scandale et nouveau motif de colère ! Alors que l'on cite souvent les pays du Nord en exemple, voilà que l'Islande et la Norvège nous démontrent qu'ils ne valent pas mieux que les autres... On apprend de surcroît qu'une partie de la viande de baleine est exportée vers... le Japon ! Tout cela est écœurant !
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D
oui Jean Louis écœurant, d'autant plus que les pays concernés sont assez riche pour ne pas avoir besoin de cette ressource