L’oie renard ou le Tadorne de Belon
Voilà un bien curieux volatile observé en baie de Somme : tantôt classé parmi les oies, tantôt parmi les canards, cet anatidé présente en effet diverses caractéristiques propres à ces deux espèces ! Ainsi, dans la famille Tadorne de Belon, le mâle participe activement aux soins de la couvée et, pour ce qui est de la morphologie ou encore de la voix, l’oiseau se rapproche davantage des canards…
Si les femelles du plus grand nombre d’oiseaux disposent généralement d’une livrée qui les rend peu visibles lorsqu’elles nidifient, les Tadornes n’ont pas besoin de cet artifice ! En effet, le couple installe autant que possible son nid dans un ancien terrier de lapin ou de renard dont il chasse sans ménagement les occupants légitimes (d’où, vous l’aurez compris, son surnom), dans la cavité d’un quelconque talus voire dans un trou de muraille ou un trou d’arbre… Parfois, le choix du couple s’arrête sur des lieux encore plus insolites tels un bunker ou un cabanon abandonné !
En France, on l'observe surtout dans le nord-ouest (Picardie, Normandie et Bretagne), mais l’espèce est également présente en Aquitaine et en Camargue où elle se nourrit de mollusques et de crustacés divers qu’elle extrait de la vase !
Il semblerait que les grecs élevaient des tadornes, surtout pour leurs œufs qu’ils classaient au second rang après les œufs de paon. On dit aussi que les anciens bretons ne connaissaient pas de meilleur gibier. Aujourd’hui heureusement protégé, le Tadorne de Belon n’a plus à craindre les appétits féroces et a conquis progressivement l’ensemble du littoral…