Des animaux pour rester des hommes
Patricia Arnoux travaille avec ses animaux depuis une dizaine d’années à la maison d’arrêt de Strasbourg en tant qu’intervenante en médiation animale. Son association Evi’dence est désormais largement reconnue pour son action bénéfique auprès des détenus…
Patricia Arnoux. Image extraite d’une vidéo…
Le tableau est aussi surprenant qu’attendrissant : un détenu encadre délicatement de son bras tatoué une petite gerbille prénommée Vanille. Sunny, un Golden Retriever de onze ans, est couché aux pieds d’un autre prisonnier au visage invisible. Plus loin, une tourterelle se pose avec confiance sur l’épaule d’un homme de dos.
Ces images ont été réunies dans un ouvrage paru début décembre 2014, intitulé « Des animaux pour rester des hommes » (voir ci-dessous). L’auteur, Patricia Arnoux, a fondé l’association Evi’dence en 2007 et pratique la médiation animale en milieu carcéral depuis six ans à la maison d’arrêt de Strasbourg.
« J’ai voulu dans ce livre partager un peu de ma passion et de mon métier, au travers de clichés et de citations recueillies pendant les séances avec les détenus. Pour eux, l’animal représente un médiateur neutre, un compagnon constant, une source d’affection permanente, et souvent leur seul but de vie », explique Patricia Arnoux.
Aujourd’hui, une dizaine d’établissements pénitentiaires ont choisi la médiation animale pour permettre aux détenus de se relier au vivant et les aider à réorienter leur vie.
Dans le documentaire de Florence Gaillard, « L’animal et le prisonnier », une poignée de détenus de Fleury Mérogis s’épanche sur les raisons qui les ont poussés à commettre des crimes, des délits. Allongés sur l’encolure ou la croupe d’un cheval thérapeute, les yeux fermés, au son d’une musique apaisante, les durs à cuire baissent la garde, les émotions se débloquent…
Extrait de l’article « En prison, des animaux pour rester humains » de Célia Fontaine/Reporterre (29 Janvier 2015)
Vidéo : Animal compagnon de réinsertion (4 :12)
Le livre-témoignage de Patricia Arnoux et de l’Association Evi’Dence :