Sea Shepherd, le combat d'une vie

Publié le par Jean-Louis Schmitt

« Ne plus entendre l’insoutenable cri de l'océan », c’est ce qui anime Paul Watson et les membres de son association Sea Shepherd qui affiche déjà 40 ans de lutte acharnée.  

Photo : Sea Shepherd

Une vie  consacrée à la préservation des océans, un homme adulé ou détesté, rebaptisé le pirate des mers ou qualifié d’écoterroriste par ses détracteurs, il est aujourd’hui sous le coup d’un mandat d’arrêt lancé par le Costa Rica et le Japon… En France, comme ailleurs dans le monde, des chercheurs, des scientifiques, des célébrités comme des citoyens, des militants tout simplement…se sont engagés auprès de lui et de son organisation combative.

A l’occasion de la journée internationale de la baleine, journée de défense et de protection de l’ensemble des mammifères marins, France Culture a choisi de plonger au cœur de l’aventure « Sea Shepherd » et de l’engagement de son initiateur, le capitaine Paul Watson, pour questionner l’état de notre océan indispensable au futur de l’homme.

 

Avec Lamya Essemlali, fondatrice de Sea Shepherd France et codirectrice de Sea Shepherd Global, auteur du livre Paul Watson. Sea Shepherd, le combat d’une vie, paru aux éditions Glénat, et avec Gilles Boeuf, océanographe, professeur à l'Université Pierre & Marie Curie/Sorbonne Université, ancien directeur du Muséum d’Histoire Naturelle, ancien conseiller environnement auprès de Ségolène Royal.

« Pour protéger notre environnement, nous avons besoin de diversité. La force d’un écosystème réside dans sa diversité, la force de n’importe quel mouvement, c’est la diversité. Les gens considèrent cela de différentes façons : cela dépend de l’éducation, de l’implication. Tout cela est très important, et aujourd'hui il y a tellement de gens qui font tellement de choses Mais un seul individu peut faire la différence par sa passion, poussé par le courage et l’imagination. Grâce à cela, vous pouvez sauver une espèce en particulier ou un écosystème… Donc c’est difficile pour moi de dire : cette personne est un modèle car il y a littéralement des centaines de personnes qui agissent ! Au cours de ces dernières années, 1200 personnes ont été assassinées pour avoir défendu certaines causes. Il y a des endroits très dangereux, notamment dans la forêt tropicale amazonienne… Donc je ne veux pas faire ressortir une personne plus qu’une autre, parce qu’il y en a tellement qui sont impliquées. Ce ne serait pas juste… La force réside dans la diversité ! »

http://www.seashepherd.org.au/relentless/images/captains-blog/140220-Peter-SS-ships-Steve-Irwin-and-Bob-Barker-under-whaling-fleet-Yushin-Maru-1-2-and-3-attack_MG_2413-1000w.jpg

Photo : Sea Shepherd

Lamya Essemlali l'a dit :

« Seule la société civile a le pouvoir en main. C’est elle qui consomme, c’est elle qui vote. Le changement se fera du bas vers le haut. Le haut sera obligé de suivre le jour où l’impulsion sera trop forte au niveau des citoyens pour être ignorée. Les gens ont encore trop de mal à faire le lien entre leur choix de consommation et l’impact sur l’océan : aujourd’hui quand on mange de la viande ou du poisson d’élevage, on mange aussi l’océan. La France a cette responsabilité de protéger la biodiversité. Elle est deuxième plus grand territoire maritime au monde, mais nous ne sommes pas à la hauteur de l’enjeu ». 

Gilles Bœuf l'a dit :

« L’océan vivant est le principal régulateur du climat. Il ne peut pas jouer ce rôle s’il n’est pas vivant.  Plastiques, métaux lourd, perturbateurs endocriniens, destruction du littoral : récemment j’ai vu un poisson plat de la baie de Seine qui avait un ovaire et un testicule, nous ne savions pas s’il était mâle ou femelle. Nous surexploitons l’océan. On n’a jamais péché autant de thon qu’aujourd’hui. En 15 ans nous avons exterminé 90% de tous les poissons pélagiques.  Toute la vie s’est basée sur le système océanique pour démarrer, et l’humain appartient à ce système global. Nous venons de l’Océan, il faut retrouver cette harmonie originelle ».

Réécoutez ici l’émission « De cause à effets, le magazine de l’environnement » de Aurélie Luneau sur France Culture consacrée à Sea Shepherd

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J
Paul Watson! Un homme merveilleux avec une vision passionnante de la vie .....
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J
Tuer des baleines, c'est en effet affreux DDELSASS mais, y-a-t'il vraiment une différence entre le meurtre d'un cétacé et celui d'autres animaux ? Cette hiérarchisation me gêne personnellement beaucoup : je considère que tout massacre est répréhensible... surtout s'il est inutile ! Et, cest le cas de bien des activités humaines qui, par dessus le marché, engendre d'insupportables souffrances...
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D
"Lors d'une de ses conférences à Strasbourg, Paul Watson a répondu à une personne qui lui demandait ce qu'elle pouvait faire pour participer à la sauvegarde des mers -ne pouvant devenir "activiste" de Sea Sheppard : ne consommez plus de produits issus de l'exploitation des mers et pas d'animaux terrestres qui si en partie nourris de produits de la mer... Voilà une suggestion que tout le monde peut mettre en pratique facilement, le changement commence par ça..." CELA NE SUFFIT PAS! IL Y A UN MOMENT OU IL FAUT FAIRE STOP ENTIEREMENT<br /> tuer des baleines mais c est affreux
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C
Nous sommes bien d'accord "ddelsass", ce que chacun peut faire au niveau de son assiette est très important c'est un signal fort envoyé aux élus et entreprises. Il faut AUSSI qu'à plus haut niveau on se mouille pour faire des réglementations adéquates, voire interdire des pratiques ... et les faire appliquer. Là aussi faut que la "base" pousse au derrière les élus nationaux et européens (pétitions Bloom, avaaz etc...) pour voter les bonnes lois et accompagner les travailleurs de ces filières vers autre chose (ce ne sont pas eux les responsables)...
K
Les défenseurs des océans sont courageux... Il faudrait qu'ils soient plus nombreux.<br /> Pauvre planète avec ses hôtes en souffrance...<br /> Bonne fin de semaine Jean-Louis
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C
Au rythme actuel de la sur-pêche dans 30 ans il n'y a plus un poisson ! Peut-être trouvera-t-on le moyen de rendre comestible les plastiques pêchés en mer... l'homme est si ingénieux ! (c'est de l'humour noir...). Lors d'une de ses conférences à Strasbourg, Paul Watson a répondu à une personne qui lui demandait ce qu'elle pouvait faire pour participer à la sauvegarde des mers -ne pouvant devenir "activiste" de Sea Sheppard : ne consommez plus de produits issus de l'exploitation des mers et pas d'animaux terrestres qui si en partie nourris de produits de la mer... Voilà une suggestion que tout le monde peut mettre en pratique facilement, le changement commence par ça...
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J
Ce serait un bon début mais, effectivement, ce n'est pas assez !^
J
"Nous avons le pouvoir entre nos mains". C'est une évidence. A nous de réagir.
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J
Je pense qu’ils ont raison, ils ont le courage d’agir en plein océan et pour une noble cause, alors tous les moyens sont bons puisque en face tous les moyens sont bons aussi!
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D
nous venons de visiter le musée de la baleine de La Paz qui contribue au combat pour sauver la plus petite race de baleines, la vaquita marina qui est en voie de disparition, une lutte à soutenir !
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J
Nombreux sont les défenseurs du vivant durement critiqués par ailleurs et, parfois, avec raison... Paul Watson n'échappe pas à la règle et, s'il nest certainement pas "tout blanc" comme on dit, je ne garderais personnellement que son engagement et son combat exemplaire pour la défense des milieux marins ! Voila un homme qui, en dépit de l'âpreté et d'une certaine violence de la lutte qu'il mène, aura considérablement contribué à la sauvegarde de bon nombre de mammifères marins dont les extraordinaires baleines, se substituant ainsi aux autorités qui, manifestement, ne font pas leur travail ! <br /> Pire : elles sont souvent complices -et parfois ne s'en cachent même pas...- des destructeurs et autres braconniers des océans !<br /> Comment, dès lors, ne pas être admiratif devant le rude combat de Sea Shepherd et de son initiateur ?
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